Rapport INRA Agriculture Bio : La réponse du ministre à Eric Alauzet

Il y a quelques mois, une étude de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) intitulée « Analyse des performances de l’agriculture biologique », a suscité de vives réactions, non seulement au sein de la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique, mais également dans la communauté scientifique, jusqu’au sein même de l’INRA.

Aussi une centaine de chercheurs avaient écrit à l’INRA pour contester les méthodes utilisées par les auteurs de cette étude, et en particulier les partis-pris dont serait teintée cette publication et notamment la position amplifiée de chercheurs connus pour leurs prises de positions climato-sceptiques.

Article : http://ericalauzet.eelv.fr/demande-de-retrait-du-rapport-de-linra-sur-lagriculture-bio-eric-alauzet-interroge-le-ministre/

 

En février dernier, Éric Alauzet et d’autres députés EELV relayaient ces critiques en interrogeant le Ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt par une question écrite.

Dans sa question, le député du Doubs soulignait que « s’il ne lui appartient pas de se prononcer sur le contenu scientifique du rapport, il prend acte de la contestation sans précédent auquel ce rapport donne lieu dans la communauté académique. De plus, il s’étonne des conclusions particulièrement négatives et partisanes que le rapport formule sur l’agriculture biologique française ». Et de donner un exemple à travers l’omission dans le rapport des « effets bénéfiques pour la santé des agriculteurs et des consommateurs de la non-utilisation de pesticides de synthèse par l’agriculture biologique  ou encore qu’aucun élément du rapport ne permette de comparer les effets sur l’environnement d’une agriculture qui s’exempte de pesticides, à côté d’une agriculture conventionnelle utilisant des produits phytosanitaires ».

Le député du Doubs a reçu dernièrement la réponse de Stéphane Le Foll.

Après avoir rappelé l’objectif de cette étude qui était « d’analyser les marges de progrès offertes par, d’une part, les systèmes de production dits « biologiques » et, d’autre part, les systèmes de production dits « conventionnels » »,

« Le contenu du premier volume, intitulé « Vers des agricultures à haute performance, vol. 1 : analyse des performances de l’agriculture biologique », est remis en cause par un collectif de plus d’une centaine de scientifiques et de professionnels qui en demandent le retrait ».

Aussi « Le ministre attache une grande importance au développement de l’agriculture biologique, qui est pleinement intégré au projet agro-écologique pour la France qu’il porte. Le programme « Ambition bio 2017 » (ci-dessous), lancé au printemps 2013, fruit d’un travail qui a mobilisé tous les partenaires concernés, traduit son engagement et celui de plusieurs ministres, en ce sens. Ce programme prévoit notamment de renforcer la recherche, son pilotage et la diffusion des résultats.

Pour le ministre : « le débat sur le volume 1 du rapport INRA porte sur ses limites analytiques et méthodologiques. La rédaction aurait pu être différente en faisant mieux ressortir certains aspects comme par exemple celui de la santé de l’opérateur, et en précisant que l’aspect santé du consommateur n’a pas été pris en compte ».

Et de conclure qu’après les débats et échanges avec les chercheurs qui se déroulent depuis mars dernier que : « Si le principe d’une expertise scientifique collective était retenu, ses modalités seront déterminées sous l’égide des services du ministère ».

La question écrite et la réponse :

Le programme Ambition Bio 2017 :

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