Orientation des finances publiques : « Seuls les investissements dans la transition énergétique permettront d’avoir une visibilité certaine »
A la suite de l’examen du projet de loi de règlement du budget et d’approbation des comptes de l’année 2013, les députés ont débattus de l’orientation des finances publiques.
Dans son intervention au perchoir de l’hémicycle, Eric Alauzet a souhaité concentrer son propos sur deux sujets : la croissance et les déficits. « Deux sujets qui animent nos débats, structurent nos politiques et en révèlent l’impact ». « Le groupe écologiste ne cessera d’expliquer que nous avons plusieurs problèmes avec la croissance ».
« Le premier problème est lié au fait que la croissance diminue inexorablement depuis trente-cinq ans, et que nous continuons à créer l’illusion d’un retour possible à une époque révolue et à des niveaux de croissance qui n’existeront plus ».
« Le deuxième problème a trait à la fragilisation de l’action publique. Nous observons que le Gouvernement est conduit systématiquement en cours d’exercice à opérer des ajustements imprévus, en dehors de toute stratégie globale et cohérente ».
« Le troisième problème porte sur le contenu de la croissance. Les écologistes ont souligné constamment que l’indicateur utilisé, la croissance du PIB, comptabilise des éléments positifs comme des éléments négatifs ou correctifs ».
« Le quatrième problème tient au fait que l’indicateur est incomplet : il ne prend en compte ni l’économie souterraine, ni l’économie domestique, ni l’économie collaborative. Pourtant, certaines activités non comptabilisées peuvent constituer des leviers pour améliorer la qualité de vie et notre pouvoir d’achat ».
« Enfin, cinquième problème : le niveau de croissance est constamment surestimé. Cela met notre sincérité budgétaire à l’épreuve, révèle notre aveuglement et traduit notre difficulté à envisager la fin d’un modèle et notre refus de concevoir la transition. Je ne dis pas que les choses sont faciles, mais il faut empoigner les problèmes ».
S’il se réjouit « des aides fiscales et sociales qui ont été apportées aux salariés modestes avec le pacte de solidarité, grâce notamment au produit de la lutte contre la fraude fiscale » il regrette que « le Gouvernement n’ait pas souhaité amplifier le dispositif des emplois d’avenir » et de rappeler que « 2 milliards supplémentaires pour ce dispositif, à comparer aux 40 milliards du pacte de responsabilité, ce serait 200 000 emplois immédiats ».
Puis après avoir redit la position des écologistes sur la dette, il est revenu sur les investissements et d’insister que seuls les investissements dans la transition énergétique permettront d’avoir une visibilité certaine et d’assurer rentabilité et retour sur investissement à une échéance précise et connue, et ceci du fait des économies d’énergie ainsi que des économies pour le budget des ménages et pour celui de l’État permises par ces investissements ».
« Il faut insister sur ce point et s’engager fortement dans cette direction. C’est un appel que formule le groupe écologiste pour qu’il soit inscrit comme une priorité dans l’agenda européen, au même titre que la lutte contre l’évasion fiscale. C’est également l’enjeu du renforcement du budget de l’écologie. Ce n’est pas un totem, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État : nous voulons vous convaincre que l’écologie constitue le ferment du renouveau et de la sortie de crise ».
« Ces deux priorités pourront contribuer à instaurer plus de justice sociale et environnementale, à moderniser notre économie, à dynamiser l’activité des entreprises et l’emploi sur les territoires, ainsi qu’à mieux maîtriser nos déficits et à relativiser la notion de croissance« .
« Monsieur le ministre, si vous trouvez avec nous les moyens de protéger les plus modestes – je pense aussi aux classes moyennes –, ceux qui se situent au-dessus de 1,1 SMIC et jusqu’à 1,5 SMIC ou 1,6 SMIC, tout en faisant un effort sur la dépense publique et en investissant dans la transition écologique, vous nous trouverez à vos côtés avec conviction ».
L’intervention :