Le Parisien : « A l’Assemblée nationale, les derniers écolos veulent rouler pour Hulot »

Les néo-marcheurs anciens écologistes de l’Assemblée veulent être un appui au Palais-Bourbon pour le ministre de l’Ecologie Nicolas Hulot. LP/OLIVIER LEJEUNE

Le Parisien – 28 juin 2017

Des députés ex-Europe Ecologie- Les Verts mais élus sous pavillon LREM espèrent porter une force verte en soutien au ministre de l’Ecologie.

En voie d’extinction ou presque. Alors qu’en 2012, ils jouissaient d’un groupe parlementaire, les écologistes semblent, aujourd’hui, avoir déserté la nouvelle Assemblée.
Seul député élu avec l’étiquette EELV — mais soutenant officiellement LREM — Eric Alauzet espère faire vivre l’écologie malgré tout. «A En Marche, il y a un pôle écolo de fait», veut croire le député du Doubs. Lui défend la nécessité d’incarner collectivement une force verte en soutien au ministre de l’Ecologie. Ils sont plusieurs anciens d’Europe Ecologie-les Verts à s’être ainsi fait élire sous pavillon LREM, comme Barbara Pompili ou le nouveau président de l’Assemblée, François de Rugy.
«Nous voulons, avant tout, soutenir l’action de Nicolas Hulot. Car, même s’il a été accueilli par Emmanuel Macron comme le petit Jésus, c’est un chemin de croix qui se profile. On veillera à ce que l’écologie soit bien défendue !» affirme Alauzet. Car les chantiers qui attendent l’ancien présentateur d’«Ushuaïa» sont nombreux et potentiellement explosifs (Notre-Dame-des-Landes, fermeture de Fessenheim…). Le député veut que ce «pôle écolo» ait aussi un rôle de vigie sur chaque texte présenté à l’Assemblée.

Comment peser ?

L’écolo régionaliste du Morbihan, Paul Molac, ancien du groupe EELV et nouvel élu LREM, abonde : «Il va falloir se retrouver pour peser dans ce grand groupe.» Il souhaite aussi travailler en direct avec le ministre. «On a déjà quelques liens», assure-t-il. «Mais on est dispersés, alors comment on fait ? Hulot va s’appuyer sur qui ?» interroge de son côté François-Michel Lambert, député des Bouches-du-Rhône, ex-EELV et nouveau Marcheur, qui redoute que sans groupe «l’écologie n’ait plus de voix à l’Assemblée». Proche du ministre, Matthieu Orphelin (LREM) se veut plus optimiste : «L’écologie, il faut qu’elle soit portée par tout le monde. Si on la sous-traite à un parti ou à un groupe, ça ne peut pas marcher.»

Mais la récente polémique au sein du gouvernement sur l’interdiction des néonicotinoïdes tend pourtant à prouver que des réticences persistent sur les questions environnementales. «Les nouveaux députés seront plus perméables à ces sujets que les anciens», veut croire Alauzet, qui n’exclut pas d’oeuvrer avec des députés d’autres horizons. «Il y a aussi des écolos chez les Insoumis, il peut y avoir du soutien mutuel d’amendements.» François-Michel Lambert conclut, lucide : «A l’Assemblée, l’écologie restera un combat.»

J.A. et Quentin Laurent  Le Parisien

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