L’agriculture en mutation : de nouveaux modèles ?

Dans le cadre de la journée thématique autour de « L’économie sociale, solidaire et écologique : une réponse à la crise ? », organisée par l’IRTS le 28 novembre dernier, Eric Alauzet a participé à une table ronde portant sur « L’agriculture en mutation : nouveaux modèles ? ».

Cette table ronde, animée par Jean-Marc Rigoli, chargé de mission « animation et développement de l’Economie Sociale et solidaire » à la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire (CRESS) de Franche-Comté, a réuni différents acteurs, représentant à la fois les producteurs et les consommateurs de produits agricoles, au niveau local :

–         Daniel Prieur, Président de la Chambre interdépartementale d’agriculture du Doubs et du Territoire de Belfort, Secrétaire national adjoint de la FNSEA ;

–         Dominique Rondot : Président d’Interbio, responsable de la Ferme pédagogique du Barboux (assistant familial ASE) ;

–         Pierre-François Bernard, Directeur de la Fédération des Coopératives laitières du Doubs et du Jura ;

–         Laurence Gressot : Coordinatrice de l’association « Consommation, Logement, Cadre de Vie » de Besançon ;

–         Eric Alauzet, député du Doubs.

Le débat s’est structuré autour de 2 temps : d’abord, la question a été de connaître la vision de chacun des acteurs sur la situation actuelle de l’agriculture et les mutations à engager. Ensuite, les défis à relever et les moyens pour y parvenir ont été abordés.

Sur ces questions, la position d’Eric Alauzet consiste tout d’abord à dénoncer les modes de productions industriels ou non raisonnés, à savoir l’utilisation à outrance de pesticides et d’intrants, ainsi que des pratiques agricoles qui altèrent à la fois le milieu naturel et la qualité des produits cultivés. Considérant que le sol est l’outil de travail de chaque agriculteur, il convient désormais de dépasser un modèle productiviste qui a fait assez de dégâts sur nos rivières et nos sols, pour promouvoir d’autres modes de production.

Aussi, c’est en s’inspirant de certains modèles, comme celui de l’agriculture biologique, et en rapprochant le producteur du consommateur (et inversement), que l’on parviendra à améliorer la qualité des produits et à réduire l’impact de l’agriculture sur notre environnement. Pourquoi ? Car c’est par la proximité que pourront être favorisées tout à la fois la responsabilisation du producteur et la confiance du consommateur. Il faut donc saisir l’opportunité du développement des circuits courts, et favoriser toutes les modalités de production, de consommation et de distribution qui s’inscrivent dans cet effort.

Les structures de l’économie sociale et solidaire s’inscrivent dans cette logique, et l’on trouve de nombreux exemples de leurs initiatives sur la circonscription : l’action des Jardins de cocagne, qui conjugue agriculture de proximité et insertion par le travail, les pépinières de maraîchage en projet sur le territoire du Grand Besançon, ou l’émergence des AMAP (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne). Seul un écueil demeure : celui de l’accès au foncier en milieu urbain et périurbain, qui doit pouvoir être préservé si on veut pouvoir développer ces initiatives, et en faire un véritable modèle, non plus seulement alternatif mais bel et bien ancré dans les usages des consommateurs. La fondation « Terre de Liens » s’inscrit dans cette problématique, et permet, grâce aux dons des adhérents, de racheter des terres qui risquent de perdre leur usage agricole, et de permettre la transmission intergénérationnelle en installant de nouveaux paysans.

Vous retrouverez prochainement sur ce site les compte-rendus de cette journée.

 

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