Journée sur l’agriculture – Foucherans/Trépot/Tarcenay

A l’occasion des débats à venir dans l’hémicycle sur la loi d’avenir agricole, Eric Alauzet a souhaité rencontrer des acteurs de la filière agricole de la circonscription.

Sur l’invitation du Maire de Foucherans, Jacques Moniotte, dans le cadre d’une Journée consacrée à l’agriculture et l’artisanat sur les trois communes de Foucherans, Trépot et Tarcenay, le député a visité plusieurs exploitations dans le but de mieux connaître les spécificités du secteur agricole, comprendre ses logiques, cibler ses difficultés. Ces rencontres de terrain sont souvent l’occasion de nourrir les travaux parlementaires d’exemples précis, permettent de faire remonter les dysfonctionnements et alimentent la réflexion pour parvenir à les dépasser.

Présentation de deux rencontres.

 

La première visite a eu lieu au GAEC Humbert à Foucherans :

Ce GAEC, constitué au départ de M. et Mme Humbert et spécialisé dans l’élevage (volailles, lapins, bovins, chevaux comtois, etc.), a procédé l’an dernier à l’installation de l’un de ses fils, puis cette année à celle du deuxième.

Cette dernière installation est notable, car elle constitue un exemple assez rare d’installation en diversification : ce jeune agriculteur a choisi de se spécialiser dans la valorisation sur place des produits d’élevage élaborés à la ferme. Cette installation a nécessité de gros investissements, et notamment la construction d’un laboratoire permettant d’assurer la découpe et le conditionnement de la viande suivant les conditions exigées par les normes sanitaires en vigueur, et une salle de vente attenante pour la valorisation directe des produits de l’exploitation.

Ce GAEC propose donc des produits en vente directe à la ferme (viande, œufs) et propose aussi des produits élaborés dans des exploitations voisines (fromages comtois). Il commercialise également des produits cosmétiques réalisés avec le lait des juments élevées à la ferme (savons, laits cosmétiques, etc.).

La vente est également réalisée à l’extérieur de l’exploitation, en privilégiant les circuits courts, et la vente directe aux consommateurs à travers le principe des « ruches », concept de circuit-court qui permet aux consommateurs, appelés « abeilles », de rencontrer les producteurs lors de ventes organisées chaque semaine par le gérant d’une ruche. Il s’agit de faciliter la vente directe, en favorisant un lien de proximité. Ce concept fonctionne notamment par le biais d’une plateforme internet qui met en relation l’offre des producteurs et les demandes des consommateurs.

Cette visite a été l’occasion d’un échange au sujet de la surface minimale d’installation (SMI) à laquelle est soumis chaque candidat à l’installation pour pouvoir prétendre apporter au GAEC une unité d’exploitation supplémentaire, à savoir un minimum de 25 ha de superficie agricole. A l’heure où le problème d’accès au foncier est une question cruciale, ce point figure dans le projet de loi d’avenir, qui prévoit d’abandonner la SMI, même si des critères de surface perdurent.

La question foncière est en effet décisive dans le secteur agricole. A ce sujet, le projet de loi d’avenir pour l’agriculture propose différentes mesures afin de renforcer la protection des terres agricoles et le renouvellement des générations (titre II du projet de loi). Cet objectif passe notamment par l’élargissement des compétences de la Commission Départementale de la Consommation de l’Espace Agricole, qui pourrait demander à être consultée sur tout projet ou document d’urbanisme ; la prise en compte du développement agricole dans les plans locaux d’urbanisme ; ou encore le renforcement des missions dévolues aux Sociétés d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Rural (SAFER).

Plus de renseignements : http://fermehumbert.monwebpro.com/

BAF

 

La seconde visite a eu lieu au GAEC Rougnon de Tarcenay :

Ce GAEC familial est un exemple atypique dans la région en ce qui concerne le secteur de l’élevage laitier, puisque son activité consiste à la fois à l’élevage des vaches allaitantes, la collecte du lait, sa transformation en fromage, son affinage et à la vente directe des produits issus de cette transformation. Dans une région qui possède une organisation collective de longue date prenant la forme de coopératives de collecte et de transformation du lait, cette pluriactivité n’est donc pas anodine. Il s’agit d’un projet fort porté par le GAEC, visant à promouvoir son autonomie sur l’ensemble de la production.

Ayant fait ce choix en faveur de la valorisation du seul lait produit à la ferme, le fromage produit et vendu par le GAEC Rognon ne répond pas directement au cahier des charges de l’appellation « comté », qui suppose le travail de laits issus d’exploitations différentes, dans un rayon géographique restreint. Mais le mode de transformation suit toutefois les mêmes procédés que la fabrication du comté, et cette méthode d’organisation leur assure une certaine indépendance.

La visite a donné lieu à un débat sur la fin des quotas laitiers – programmée pour 2015, suite à la réforme de la Politique Agricole Commune de l’Union Européenne – et à ses répercussions probables sur l’économie de la production laitière en Franche-Comté, qui y est la production dominante puisqu’elle représente à elle seule 37 % de la valeur de la production de la région, devant la production de viande bovine (35 %).

Toutefois, l’importance des productions sous signe de qualité dans la région (AOC Comté, Morbier, Mont d’Or, etc.) pourrait être un rempart contre les conséquences néfastes qui sont à prévoir avec la fin des quotas : en effet, là où le prix du lait reste bas, comme dans la plaine comtoise, il est à craindre que pour vendre plus, les agriculteurs produiront plus de lait ; tandis que dans les zones de piémont et de montagne du massif du Jura où le lait se vend à un prix plus rémunérateur pour l’agriculteur, ces menaces (d’ordre écologique notamment) pourraient être moins à craindre.

Plus de renseignements : http://www.franche-comte.org/offre/fiche/gaec-rognon/312010878

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