La majorité des Français estime que le réchauffement climatique aura un impact sur leur vie
Une large majorité de français — 76% — considère qu’il existe un lien entre les violentes tempêtes qui ont récemment frappé l’Hexagone et le changement climatique, selon un sondage réalisé par l’IFOP entre le 14 février et le 17 février, auprès d’un échantillon représentatif de 990 personnes.
Le sondage a été réalisé pour le compte de l’organisation non gouvernementale Avaaz, à l’occasion du Conseil des ministres franco-allemand organisé le mercredi 19 février à Paris.
Impact sur le mode de vie
Toujours à l’initiative de cette ONG, l’institut allemand TNS Emnid a de son côté interrogé un panel de 1003 citoyens allemands : selon ce sondage, 77 % des Allemands estiment également que les évènements climatiques extrêmes qui ont touché leur pays dans un passé récent ont un rapport avec le changement climatique.
Français comme Allemands, avec respectivement 66 % et 63 % de réponses positives, jugent que leur gouvernement n’agit pas suffisamment pour prévenir les conséquences du réchauffement.
Alors que dans un contexte économique difficile, le chômage et la perte de pouvoir d’achat sont les premières priorités des Français, le sondage revèle que le changement climatique constitue aussi une préoccupation, puisque 73 % des personnes interrogées pensent que si les Etats n’agissent pas davantage, le réchauffement aura un impact sur « les modes de vie au cours de leur propre existence. »
Leurs voisins d’outre-Rhin ne partagent pas ce sentiment : seuls 39 % d’entre eux imaginent qu’ils subiront les impacts du réchauffement au cours de leur vie. Ce pourcentage passe toutefois à 46 % pour les jeunes de moins de 29 ans.
Régions vulnérables
En France, le lien entre évènements extrêmes et réchauffement est d’autant plus affirmé que les sondés sont issus de régions vulnérables comme le sud-ouest (83 %). La sensibilité politique des personnes interrogées jouent peu sur les réponses, même si les sympathisants d’Europe Ecologie-Les Verts sont sans surprise les plus catégoriques (93 %).
La perception des risques liés au changement climatique à l’avenir est également largement partagée sur l’ensemble du spectre politique et des catégories socio-professionnelles. Les employés sont les plus nombreux (80 %) à penser que le réchauffement aura des conséquences sur leur existence. Ce pourcentage tombe à 68 % pour les artisans et les commerçants.
Interrogés sur l’effort qu’il conviendrait de réaliser pour limiter les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, Allemands comme Français se prononcent à plus de 80 % en faveur d’une réduction de 50 % des émissions de CO2.
Conférence de Paris 2015
Jusqu’à présent les gouvernements des deux pays, suivant la proposition de la Commission de Bruxelles, se sont prononcées en faveur d’une baisse des émissions de gaz à effet de serre limitée à 30 % d’ici 2030.
Le sujet doit être abordé lors du Conseil européen du 21 mars prochain. Avaaz comme les autres ONG de défense de l’environnement souhaite que les 28 revoient leur ambition à la hausse.
Le sondage indique également que les Français considèrent, à 80%, qu’il est important que leur pays qui accueillera la grande conférence des Nations Unies sur le climat en décembre 2015 à Paris, « adopte des objectifs ambitieux pour entraîner les autres pays derrière lui. »
C’est en effet à Paris que les 195 pays membres de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques se sont donnés rendez-vous pour sceller le premier accord mondial de lutte contre le réchauffement qui engagerait tous les grands pays pollueurs.
Sources : Le Monde et AFP.
A lire également le communiqué de l’Organisation météorologique mondiale :
http://www.wmo.int/pages/mediacentre/press_releases/pr_983_fr.html