Le chef de l’Etat a présenté, mardi 20 mars, trente-trois propositions « pour la promotion de la langue française et du plurilinguisme ».
Doubler le nombre d’élèves dans les lycées français à l’étranger
Parmi elles, Emmanuel Macron a annoncé vouloir fixer l’objectif de doubler le nombre d’élèves dans les lycées français à l’étranger, qui accueillent actuellement près de 350.000 jeunes dans 500 établissements à travers le monde. Les lycées français à l’étranger sont «la colonne vertébrale» de l’enseignement du français, a ainsi déclaré le chef de l’Etat.
Dans le même temps, dans le domaine de l’enseignement supérieur, Emmanuel Macron a indiqué vouloir voir les établissements français «oser s’implanter» en dehors des frontières nationales, afin de doubler, d’ici à 2022, le nombre d’étudiants.
En ce sens, «des établissements partenaires» ou «des pôles régionaux de formations» seront créés pour former de nouveaux enseignements notamment au Mexique ou au Liban.
Renforcer l’apprentissage du français auprès des réfugiés
Pour autant, a expliqué Emmanuel Macron, l’apprentissage du français sera également renforcé sur le territoire.
A ce sujet, les heures allouées à l’enseignement du français à destination des réfugiés seront portées à 400 heures par personne, contre 250 heures actuellement.
«Je ne vois pas de meilleurs titres de séjour pour eux que la langue française. Si on ne leur donne pas cette chance, de rentrer dans notre pays par cette langue, quelle place leur donner ?», a indiqué le chef de l’Etat.
Faire du français la première langue d’Afrique
Le français est, en effet, avec l’anglais, la seule langue de communication parlée sur les cinq continents. C’est la seconde langue la plus apprise dans le monde après l’anglais, et Paris veut aussi stimuler le français dans les enceintes internationales, dans l’Union européenne (UE) comme aux Nations unies (ONU), où elle est en recul, comme le déplorait récemment Michaëlle Jean, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie.
Selon cette organisation, qui regroupe 84 Etats dont trente-deux ont le français pour langue officielle, la langue de Molière est aujourd’hui parlée par 275 millions de personnes dans le monde. Sous l’effet des dynamiques démographiques, quelque 700 millions de personnes d’ici à 2050, dont 85 % en Afrique, devraient s’exprimer en français.
A Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, en février, Emmanuel Macron avait clamé vouloir faire du français la première langue d’Afrique, voire « peut-être » du monde. Il a relancé ce thème à la fin de son discours mardi, clamant non sans quelque grandiloquence que « la rumeur du monde parle notre langue ».
Renforcer le rôle des médias français
Le président français lors de son discours sur la francophonie a insisté sur l’importance d’étendre, notamment sur Internet, la diffusion à l’étranger des médias français comme TV5 Monde et surtout France Médias Monde (France 24, RFI, RMC Doualiya), qui touche 135 millions de personnes chaque semaine, avec l’objectif d’atteindre les 150 millions en 2020.
Le chef de l’Etat a aussi souligné le rôle que peuvent jouer les médias francophones pour aider à combattre les fausses nouvelles. « Les médias en langue française doivent apparaître comme des médias de confiance, car ils le sont, et pourraient même mettre en place cette certification que Reporters sans frontières appelle de ses vœux », a affirmé Emmanuel Macron, relevant que « l’AFP à cet égard peut jouer un rôle central, car son maillage mondial est exceptionnel. Faire alliance sur ce sujet avec les grands médias francophones serait un atout considérable ».