Débat Transition énergétique : « l’avenir de notre économie »

Eric Alauzet était ce jeudi l’invité de la « Matinale de la Citadelle » pour évoquer la question décisive de la transition énergétique. Suite au lancement du débat régional la veille par la Présidente du Conseil régional et le Préfet de Région, cette rencontre organisée par GDF Suez a été l’occasion de rappeler les grands enjeux de ce débat, et l’imminence de son lancement et de son appropriation par l’ensemble des acteurs économiques, politiques, sociaux et des citoyens.

« Le nucléaire n’est pas une énergie d’avenir »

A la question : quel mix énergétique à retenir pour la Franche-Comté ? Le député du Doubs a répondu « qu’il fallait aussi prendre en compte la part carbonée du nucléaire, notamment du fait du rachat à l’Allemagne en période hivernale de kWh issus des centrales à charbon, et rappelé l’engagement du Gouvernement de réduire sa part dans la production d’énergie de 75 à 50% d’ici à 2050. Il est urgent de substituer aux énergies fossiles actuellement massivement produites, une énergie d’origine renouvelable, qui sera source d’emplois non délocalisables et pérennes, comme cela est déjà le cas en Allemagne. »

La fiscalité écologique

La question du soutien aux filières de production des énergies renouvelables est incontournable. C’est tout l’intérêt du travail en cours sur la fiscalité écologique, qui aura pour but de taxer les activités polluantes (et pas seulement le carbone, mais également les particules ou les produits nocifs sur la santé et l’environnement), et de réinjecter ce gain dans l’économie nationale, pour relancer la compétitivité de nos entreprises, comme c’est le cas dans les pays du nord de l’Europe.

La loi-cadre sur la transition énergétique

A la question : quelle sera la teneur de la loi qui sera débattue à partir de cet automne ? Il  a expliqué qu’ « il était difficile de présager du contenu de cette loi avant même d’entendre les arguments qui seront avancés dans les multiples initiatives qui naîtront dans le cadre de ce débat, qui vient d’être amorcé. La réflexion n’est pas arrêtée « a priori », même si certains points capitaux se dessinent déjà, notamment la question de la fiscalité écologique et de l’alignement de la fiscalité du diesel sur celle de l’essence ».

Un consensus : des économies d’énergie pour favoriser la sobriété et l’efficacité énergétique

Si une position fait néanmoins consensus, c’est bien la question de la nécessité de réaliser des économies d’énergies dans l’ensemble des secteurs de notre économie. Aujourd’hui, ce consensus est surtout vrai dans le domaine du bâtiment, car il fait sens à la fois pour les acteurs du BTP pour lesquels ces investissements représentent des emplois, et pour les citoyens qui en ressentent directement les effets sur leur facture, à l’heure où ils sont de plus en plus nombreux à être touchés par la précarité énergétique. Mais désormais, ce consensus doit également être recherché dans les autres secteurs de notre économie les plus gourmands en énergie : les transports et l’industrie, pour lesquels il faut développer des solutions innovantes.

D’autres pistes de financement

Le soutien à l’investissement est finalement la question cruciale de ce débat, qu’il s’agisse des particuliers, des collectivités ou du secteur privé, pour inciter à la prise d’initiatives en faveur des économies d’énergies, de la production et de la consommation d’énergies renouvelables. C’est pourquoi, un financement innovant est à l’étude : le « tiers investisseur », qui permettrait d’utiliser le bénéfice créé par les économies d’énergies futures pour financer tout ou partie des investissements nécessaires aux économies d’énergie, comme cela se pratique déjà en Allemagne, où la banque publique KFW – l’équivalent de la Caisse des dépôts et consignations en France – garantit les investissements privés dans la rénovation thermique, ce qui a permis de doper les opérations de rénovation. L’enjeu est donc d’adopter une comptabilité innovante, et d’intégrer les coûts d’investissement et de fonctionnement dans un coût global. Cette mesure aurait le mérite de donner enfin aux économies d’énergies et aux énergies renouvelables la place qu’elles méritent dans nos pratiques et nos comportements.

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