Accueil Actualités Gratuité des transports et « Bien Vivre »

Gratuité des transports et « Bien Vivre »

busH

Ce dimanche est une belle journée ensoleillée, je rentre du meeting de Mélenchon place de la Nation et en arrivant à la gare de Melun je m'apprête à rentrer dans le bus "H" pour revenir vers l'Almont. Le bus est incroyablement plein, jamais autant d'habitants des quartiers nord de Melun ne se rendent à Paris pour leurs loisirs et pour profiter de la richesse et de la diversité de la capitale. En plein pic de pollution, grâce à la mesure temporaire des transports publics gratuits ce bus est rempli et les passagers ont le sourire, pour une fois personne ne se plaint du manque de place dans le bus. Le chauffeur est étonné de tout ce monde.

Gratuité et tranquillité publique. En discutant avec les agents de sécurité de la Transdev, ils conviennent avec moi que la gratuité réduirait à zéro les problèmes de tranquillité publique à bord des bus. Leur présence même ne serait presque plus nécessaire. En effet, la plupart des problèmes et des épisodes d'agressivité envers les chauffeurs viennent des passagers sans titre de transport, et du jeu du chat et de la souris qui s'en suit. Voilà un bon exemple de comment s'occuper des problèmes de tranquillité publique sans avoir une approche sécuritaire et répressive.

Gratuité et décloisonnement. La nouvelle des transports gratuits a circulé rapidement et les habitants des quartiers nord de Melun en ont justement profité et c'est avec enthousiasme qu'il se sont dirigés en masse vers Paris ce dimanche. On voit bien l'effet de cloisonnement des populations socialement et économiquement défavorisées, dû aux tarifs parfois inaccessibles des titres de transport. Voici une preuve, qu'en faisant tomber les barrières économiques et pratiques excluantes, la participation et l'intégration progressent énormément. En effet, la ségrégation n'est pas un état de nature ou un héritage culturel des habitants mais une conséquence des barrières matérielles.

Gratuité et environnement. Il serait intéressant de connaître les données sur la baisse du trafic automobile due à la gratuité des transports publics ce weekend. La diminution du trafic en semaine serait sans doute encore plus importante. Quand à la diminution de la pollution elle a déjà été confirmée par d'autres agglomérations qui ont pris le même type de mesures.

Autant de raisons, sociales et environnementales, pour proposer d'élargir le domaine de la gratuité aux transports publics, comme aux premiers mètres cubes d'eau ou aux cantines scolaires. On pourrait faire l'objection que ces décisions ont un coût. Certes, c'est bien un choix politique majeur qui découle de la vision générale de modèle de société. On peut rappeler ici, à titre d'exemple, que dans notre société on a convenu depuis longtemps d'un service universel et gratuit, celui de l'éducation par l'école républicaine. On peut donc élargir le domaine des échanges et services non marchands, des biens communs et faire reculer la part du capitalisme et de la marchandisation. L'écosocialisme est bien la seule voie en mesure de défendre l'environnement et faire avancer le progrès social.

Laisser un commentaire

*