Billet d’humeur 2 : A votre santé, M. Millet!
Gérard Millet mise sur la santé. Le candidat UMP propose de retenir trois priorités en matière de santé : « favoriser l’implantation de nouveaux praticiens à Melun, améliorer la prise en charge des pathologies liées au vieillissement et, enfin, continuer les efforts de dépistage et de prévention en matière de nutrition. » Gérard Millet s’engage donc notamment à « alléger les pesanteurs logistiques qui alourdissent l’activité libérale et à réserver des logements aux jeunes médecins et à appuyer les demandes auprès des bailleurs. » (Brèves de campagne, épisode 8, La République de Seine-et-Marne, 8 février 2014)
Les propos du candidat-maire faisant de la santé une de ses priorités, rapportés par la République, sont stupéfiants. On pourrait reprendre les plaisanteries de Mathieu Madénian sur le public de Michel Drucker (chez qui Gérard Millet fut invité par Danièle Gilbert en début d'année...), et se dire que l'une de ses préoccupations tient à son propre avenir et à celui de son électorat, et pas à celui de l'ensemble des Melunais - ainsi viennent les conséquences d'une exposition par trop ciblée. Nous voulons plutôt insister ici sur les autres points, et un quatrième qui n'apparaît pas mais qui est fortement défendu dans ses tracts, la question du futur hôpital. Il ne s'agira pas de critiquer pour le plaisir de s'opposer mais d'esquisser un bilan que notre homme et son équipe n'assument pas réellement.
Comment peut-on faire de la "prévention en matière de nutrition" un combat futur alors que la mairie a choisi de déléguer les services de cantines scolaires? Quand, depuis, elle nie farouchement la baisse de qualité que toutes les personnes concernées (et qui ne se préoccupent pas encore forcément de leur vieillissement!) ont pu constater?
Gérard Millet aimerait pouvoir picorer dans les programmes des uns et des autres mais n'en comprend pas toujours toute la cohérence : cette question de l'éducation à la nourriture, que recouvre l'expression pseudo-scientifique de "prévention en matière de nutrition", nous la portons dans le cadre d'une remunicipalisation des cantines scolaires (et plus largement, de la restauration collective sur Melun), accompagné d'une politique agricole concertée, susceptible d'apporter des produits frais et locaux à la cuisine centrale melunaise comprenant par exemple un encadrement des Associations pour un Maintient de l'Agriculture Paysanne - que la mairie paraît découvrir dans un récent Melun Magazine mais qui existe dans notre agglomération depuis des années et qui n'ont guère été soutenues jusque là - la création d'une ceinture maraîchère, etc.
"Gérard Millet l'a fait. Ils ont perdu". Ainsi parle le tract sur l'hôpital à venir. Cette autosatisfaction laisse à réfléchir. Pendant des années, ce partenariat public-privé a été l'objectif de Gérard Millet; pendant tout ce temps, les services de l'hôpital Marc-Jacquet se sont détériorés, certains ont été supprimés. Où était le maire, pour défendre au moins l'existant? Et qui, pendant toutes ces années, a perdu? Les Melunais, et toutes celles et ceux qui sont venus se faire soigner à Melun, voire qui n'ont pu le faire et ont dû être transporté dans un autre hôpital où le service, désormais supprimé dans notre ville, était assuré. Et qui va perdre, une fois en place les services privés concentrés et rentables et ceux publics et déficitaires, puisque c'est le sens de cette concentration hospitalière?
De fait, notre position n'a rien de "vieilles lunes idéologiques" : la santé, pas plus que l'eau, n'est pas une valeur marchande, on ne peut sérieusement envisager de parler de rentabilité financière sur cette question. Il faut parler d'efficience, comme le fait l'OMS, qui souligne la qualité du service public en la matière. Et au projet d'une reconstruction sur place avec maintien du service comme à Argenteuil - au contraire novateur et dynamique, préservant un site tandis que celui de M. MIllet va en transformer fondamentalement deux initialement boisés -, nous associons des établissements parsemant le territoire, ramenant un service sanitaire de proximité. Il semblerait que Gérard Millet en ait repris l'idée dans une demande de maison de santé pour Melun faite auprès des services départementaux, qui témoigne en tout cas de lacunes décidément graves dans la politique qu'il a accompagnée puis menée pour la ville en matière de santé, et dont il prend bien tardivemen...
Gérard Millet tient clairement un discours électoraliste, vise une clientèle tout en reniant ce qu'il a fait pour mettre à bas les services publics de la ville. Et en continuant à prétendre à un programme sanitaire et social volontariste. C'est en fait une politique du renoncement aux responsabilités qu'incarne ces différentes options. Pourquoi, dés lors, le reconduire pour six ans, lui et son équipe, "aux responsabilités"?
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