Gérard Millet, maire de Melun, limite la vitesse des véhicules à 30km/h. Si l'idée est juste elle a été très mal mise en place. Résultat : nombre de conducteurs l'ignorent !

Preuve qu'il ne suffit pas d'avoir de bonnes idées mais qu'il faut savoir les mettre en oeuvre.

Limiter la vitesse a 30 km/h permet de réunir les conditions favorables à la vie et aux activités de tous, de veiller à la qualité et au partage équitable de l'espace public et d'assurer la diversité des besoins de mobilité.
Avec la démarche du code de la rue, il est apparu comme évident que les vitesses excessives sont incompatibles avec le bon fonctionnement des villes.
La démarche "ville à 30" est une démarche ou tous les usagers motorisés et non motorisés bénéficient de conditions améliorées. Sa mise en place nécessite une réorganisation des circulations et une exploitation différente des rues. Elle permet de retrouver l'équilibre entre les fonctions de vie locale et de trafic.
En effet lorsque la circulation est apaisée les enfants peuvent jouer dans la rue, les habitants se déplacent a pied...

Le code de la rue (décret du 30 juillet 2008) a apporté la protection aux usagers les plus vulnérables avec notamment la création des doubles sens cyclables dans les zones 30 et les zones de rencontre et la création de ces dernières.

Quelques données :
- à 30 km/h un champ de vision trois fois plus large
- une distance d'arrêt deux fois moins longue
- une gravité des blessures moindre
- un risque de décès multiplié par 9 entre un choc à 30 et un choc à 50.

Une amélioration de la vie locale :
- une meilleure exploitation de l'espace public (Réduction des largeurs de voies)
- un bien être amélioré (réduction de 2,5 dB(A) du bruit environ  division par deux du bruit)
- une protection de l'environnement (amélioration de la qualité de l'air car baisse des consommations, surtout en instantané : démarrage freinage. Mais aussi des chaussées moins abîmées et donc plus durables)
- des temps de parcours équivalents (une baisse de seulement 10% de la vitesse moyenne soit 30 secondes pour un trajet de 5 min, à modérer par ailleurs par une possibilité de vagues vertes a 30)

Mise en place :
Il faut commencer par hiérarchiser le réseau : aire piétonne, zone de rencontre, ville à 30, axes structurants maintenus à 50.
Puis réaliser les aménagements nécessaires : effets de portes en entrée sortie des zones, conception des carrefours, créations d'oreilles, rétablissement du double sens (les sens uniques ont un effet d'accélération des vitesses), renforcement du caractère urbain par du mobilier, végétalisation...
Mise en place des panneaux limitant la vitesse avec expérimentations : comptages, mesures de pollution, accidentologie...
L'expérimentation doit être contractualisée : durée, objectifs attendus, conditions d'évaluation.

Le bilan à Melun :

Ils ont posé des panneaux limitants à 30 en entrée de ville et maintenu des panneaux 50 sur quelques axes. Ils n'ont pas communiqué, pas fait d'aménagements, n'en ont pas profité pour revoir le plan de circulation et améliorer la vie locale.
Ils ont même gardé les panneaux zone 30 dans des zones non-aménagées, ce qui n'a aucun sens pour les automobilistes !
Au final les gens roulent toujours aussi vite dans Melun !!!
Aucun bilan n'a été fait, pas de comptages....

Bref un passage à 30, sans s'en donner les moyens, parce que c'est dans l'air du temps et que les élections approchent !

Pour en savoir plus :

http://ville30.org/

http://transports.blog.lemonde.fr/2013/02/08/7-arguments-pour-la-ville-a-30-kmh/