Accueil Actualités Sécurité : le point de vue de la liste « Bien vivre à Melun »

Sécurité : le point de vue de la liste « Bien vivre à Melun »

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L'insécurité est d'abord sociale et elle fut dans notre histoire principalement le fait de ceux qui n'avaient que leur force de travail à vendre et ne possédaient rien en propre.
Longtemps les classes populaires ont été à la merci du moindre aléa de l'existence et seule l'acquisition de protections et de droits attachés au travail : la sécurité sociale, a permis que leur situation s'améliore.
Aujourd'hui et depuis 1970, la crise de notre modèle de développement économique prive un nombre croissant de personnes d'emploi et encourage la précarisation générale des conditions de travail. Par conséquent, de plus en plus de femmes et d'hommes se retrouvent en état d'insécurité sociale.
Et c'est particulièrement vrai à Melun, une ville globalement pauvre et où la pauvreté a progressé de manière significative. Or cette première insécurité engendre toutes les autres. C'est pour cette raison que les réponses sécuritaires sont nécessairement inefficaces. Elles ne servent qu'à masquer l'incurie des politiques publiques face aux réalités économiques, comme le chômage, que subissent de plein fouet les classes populaires. Autrement dit, cette rhétorique de l'insécurité occulte les véritables fondements de l'insécurité et permet de détourner le débat public des enjeux économiques et sociaux. Tout comme les politiques de réhabilitation des quartiers populaires n'ont jamais pris la forme, à Melun comme ailleurs, d'une redistribution sociale et spatiale des richesses, susceptible d'endiguer le creusement des inégalités économiques. Dans ces conditions, les seules propositions politiques valables pour régler le problème de l'insécurité sont celles qui assument le fait que notre modèle de développement économique capitaliste et productivisme (de droite comme de gauche) est non seulement incapable de résoudre les problèmes que suscitent son fonctionnement mais qu'il les aggrave. Les écologistes sont les seuls à proposer des solutions politiques qui permettront de dépasser sans heurts les difficultés cruciales auxquelles nous sommes confrontés en créant, par la transition écologique et la relocalisation des échanges économiques, une société où chacun pourra travailler et vivre de la manière la plus digne qui soit.
Par conséquent :
- nous ne développerons pas la vidéo surveillance. Elle est coûteuse et son opportunité est remise en cause par plusieurs études sérieuses qui montrent qu'elle est globalement inefficace à régler les problèmes liés à la délinquance. En effet, les réseaux de vidéosurveillance présentent une « rentabilité » extrêmement faible en termes d’arrestations par caméra et leurs effets dissuasifs sont annulés par les phénomènes de "déport" de la délinquance. D'autre part, leur déploiement pose de nombreux problèmes quant au respect des libertés individuelles : la vidéo surveillance est souvent détournée pour servir au contrôle politique des citoyens ou encore pour surveiller le personnel (contrôle du travail et de la productivité). Compte tenu de l’absence de principes d’utilisation, les dérives liberticides se sont multipliées. Le souci sécuritaire de nos opposants leur fait ignorer une liberté essentielle du citoyen : celle d’aller et venir librement dans un espace public sans être observé.
- Nous souhaitons désarmer la police municipale : c'est à la police nationale de garantir l'ordre publique, et redéfinir ses missions pour en faire une véritable police municipale de proximité déployée là où sa présence est la plus nécessaire. Le fait d'armer la police municipale est nouveau et s'inscrit dans une vision policière de la société qui faute de savoir apporter des solutions durables aux difficultés sociales pense régler le problème de la dérive criminelle de certains jeunes "désaffiliéEs" ou "laisséEs pour compte" à travers la mise en oeuvre de politiques sécuritaires. Or, les études montrent que ces politiques aggravent les risques pour les populations les plus faibles et les plus exposées à l'insécurité. Par ailleurs, les petits désordres qui absorbent la plus grande partie du travail des policierEs seraient bien plus facilement maîtrisables si la légitimité des policierEs municipaux était garantie par la redéfinition de leur mission : garantir la paix dans l'espace public par une présence visible, régulière et non agressive. Les policierEs ont besoin du concours de la population pour réussir dans leur mission. Au contraire, le fait qu'ils soient armés modifient les comportement des deux parties et instaure un fort climat de défiance entre les policierEs municipaux et les citoyenNEs. Reste que la réponse sécuritaire est une réponse courtermiste, délétère pour les rapports sociaux et que ni la police ni la justice ne peuvent régler seules l'insécurité que génère l'exclusion sociale consubstantielle de notre modèle économique de développement.
- Nous voulons sortir notre ville de la logique ségrégationniste qui marque sa géographie : la mixité et le lien social dans les quartiers entre des populations diverses doivent être développés. Les politiques de transport, d'habitat, d'installation d'activités associatives, productives et commerciales, la carte scolaire, doivent être conçues globalement dans une vision inclusive de l'espace urbain. Ces politiques bien que non résolutives des inégalités sociales peuvent diminuer et réduire le risque.
- Nous développerons une approche préventive qui conjuguera une police municipale de proximité et un véritable accompagnement des populations les plus fragiles qui aura pour effet de renforcer les liens sociaux et, à travers eux, le contrôle social. Seules des approches multiples pourront garantir à touTEs les citoyenNes de notre ville la sécurité et la tranquillité auxquelles elles et ils ont droit.
- Nous développerons une politique active envers les exclus : sans domicile fixe, nomades...  il faut investir les moyens économiques et humains utiles à la mise en place et au fonctionnement des structures d'accueil et d'accompagnement nécessaires.
- Nous construirons des politiques culturelles non élitistes et participatives et développerons les services pour la jeunesse : mjc, services périscolaires ...
- Nous développerons les échanges non marchands (banque du temps, ressourceries...) qui sont des leviers importants dans l'amélioration du quotidien des habitants et sont l'occasion de créer du lien social.
- Nous développerons des synergies avec le monde associatif et soutiendrons les permanences qui viennent en soutien aux problèmes de drogue, prostitution, décrochage scolaire, médiation familiale et culturelle, ... Il faut promouvoir l'installation sur l'ensemble du territoire de maisons des associations diffuses et soutenir leur travail.
En conclusion, nous voulons mettre en oeuvre des politiques municipales audacieuses en matière de santé, de logement, d'action culturelle, d'assistance aux populations précarisées par la récession économique (qui n'est pas prête de s'arrêter si nos gouvernants s'entêtent dans ces politiques austéritaires). Les propositions de nos adversaires sont des mesurettes (vidéo surveillance, présence des policierEs municipaux dans les transports publics, etc.) qui ne changeront rien aux situations sociales qui constituent fondamentalement le terreau de la délinquance, elles sont juste bonnes pour la communication. Pire, certaines sont dangereuses puisqu'elles proposent de pallier aux insuffisances de forces de l'ordre formées et assermentées par des citoyens "miliciens".
En temps de crise économique les communautés humaines peuvent trouver leur salut uniquement en tissant davantage de liens et en développant localement des politiques sociales et économiques alternatives aux politiques qui précipitent nombre de nos concitoyens dans la précarité et/ou la pauvreté.

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