Parcours d’Europe : encourager la mobilité européenne des jeunes habitant notre région
Intervention de Moïsette Crosnier
La mobilité des jeunes en Europe est un engagement fort de la Région que le groupe EELV ne peut que soutenir.
Si nous sommes tout à fait pour les déplacements en Europe, nous continuerons à être vigilants concernant les subventions, même si elles sont peu nombreuses, attribuées aux voyages organisés dans tous les autres continents, notamment pour les voyages à destination très lointaines comme l’Amérique, l’Australie, la Chine ou le Japon. Elles cautionnent des transports par avion longs, générateurs de gaz à effet de serre. Pour les lycéens, ces voyages sont inégalitaires. Compte tenu de leur coût, ils ne permettent pas le départ d’une classe entière et privilégient les enfants de milieux plutôt favorisés. Évidement, nous resterons a priori favorables, et à condition qu’ils soient porteurs d’un projet pédagogique, aux voyages à destination de pays limitrophes de l’Europe. Ils ont moins d’impact sur l’environnement et permettent d’entretenir des relations de coopération avec des pays assez proches de nous.
Concernant la mesure Mobi-Centre, elle bénéficie à un nombre croissant d’étudiants depuis sa mise en place. La souplesse du dispositif permet à l’étudiant de partir pendant 1 an ou moins, selon ses souhaits ou ses besoins, en une ou plusieurs fois pendant son cursus d’études. Au cours de la dernière année ce sont 2,2 millions d’euros qui ont été consacrés à cette mesure soit 20% environ du budget de l’enseignement supérieur. C’est une mesure phare de nos politiques régionales et nous devons poursuivre dans ce sens.
Pour valoriser les déplacements des jeunes, il est prévu de créer une « communauté parcours d’Europe » constituée de l’ensemble des 10 500 bénéficiaires et de les rendre (je cite)« destinataires d’informations liées à l’Europe en Région ». L’idée est louable, mais ne risque-t-elle pas d’isoler ceux qui ne partent pas? Ne faudrait-il pas donner les informations à tous? Cela permettrait, d’ assurer la promotion de notre dispositif et de susciter des projets encore plus nombreux parmi ceux justement qui n’ont pas fait le choix de se bouger.
Si partir en Europe pour nos jeunes permet de créer des liens nouveaux et d’entretenir des relations d’amitié entre les différents pays, recevoir les jeunes en provenance des autres pays, développer les moyens et les possibilités de les accueillir est, à mon avis, tout aussi important.
C’est assez souvent le cas pour les lycéens avec la mesure Trans Europe Centre. Pour limiter les coûts de revient l’accueil a lieu en familles et les jeunes étrangers sont reçus en retour chez nous. Cet échange a en outre l’avantage de prolonger les relations dans la durée.
Pour les étudiants, les modalités sont différentes car elles s’inscrivent dans le cursus d’étude.
Dans le sens inverse, combien d’étudiants étrangers choisissent la Région Centre comme lieu d’étude ou de stage ? Pourquoi l’ont-ils choisie ? Combien de temps et quelles filières choisissent-ils ? Il serait intéressant de réfléchir à des actions de promotion auprès des étudiants étrangers pour en augmenter le nombre et avoir une stratégie globale de soutien à la mobilité entrante.
Nous sommes déficitaires en terme de solde d’étudiants avec les autres régions de l’hexagone : ils sont plus nombreux à quitter notre Région pour faire leurs études qu’à venir s’y installer.
Je propose que nous ayons une politique de promotion plus ambitieuse et que nous fassions une campagne d’informations auprès des universités étrangères et pas seulement européennes pour inciter les étudiants à venir chez nous. Nous voulons donner une envie d’Europe aux jeunes de notre région, donnons aux jeunes étrangers envie de venir en France et en région Centre.
Nous avons des capacités d’accueil dans nos universités et de très bonnes conditions de vie à offrir. Valorisons les !
Session des 20 et 21 Octobre 2011 | |