Egalité entre les femmes et les hommes
Intervention de Charles Fournier
Monsieur le Président, chers collègues, en complément de l'intervention de Chantal Rebout qui rappelle, au-delà des enjeux de cette question dans la région et au sein de notre collectivité, combien le chemin à parcourir est long et ce que sont les ressorts réels de l'inégalité homme-femme, je voudrais à la fois souligner l'intérêt de la démarche portée par la Région Centre et par Gisèle Quérité et en même temps appeler à la compléter d'une action essentielle.
Les plans d'actions proposés s'engagent à répondre aux différents enjeux mis en évidence par le diagnostic. Même si l'évaluation empirique a conduit à estimer que 50% des personnes interrogées dans la collectivité s'inscrivent dans une démarche volontariste et que l'on peut espérer alors que ce volontarisme sera suivi d'effets, il révèle aussi que 50% ne le sont pas. Et les enjeux sont d'importances quand on regarde les écarts de salaires, le caractère sexué des métiers, l'ancrage des stéréotypes... Le diagnostic montre également que la question de l'égalité est peu présente dans les politiques publiques que nous conduisons. Alors, oui il nous faut agir maintenant dans et hors de la collectivité, diffuser une culture de l'égalité, montrer l'exemple dans nos pratiques d'élus et dans le fonctionnement de la collectivité.
Je souscris donc pleinement aux objectifs qui sont affichés même si le volet des actions externes mérite sans doute d'être approfondi et précisé, notamment autour des exigences que pourrait poser la collectivité dans les rapports contractuels qu'elle entretient avec le monde économique, avec les acteurs de l'éducation et la formation, avec le monde sportif et culturel. Ne serait-ce comme l'a dit Chantal Rebout, s'assurer de l'application des lois existantes.
Il est une action complémentaire qui nous semble indispensable pour donner corps à l'ensemble, c'est la mise en place d'un réel dispositif d'évaluation permanente des effets de ces actions. Sans celle-ci le risque est que l'intention fusse t-elle bonne se heurte au scepticisme, au sentiment d'impuissance et voir même au refus d'avancer. Car la complexité de la question, les champs multiples de la vie quotidienne concernés par cet enjeu, invitent ici à disposer d'indicateurs précis et d'un bilan annuel à rendre public sur l'état d'avancée vers l'égalité réelle.
Celui-ci aurait le mérite de remettre la question au moins une fois par an sur la table des élus et de maintenir le débat permanent qu'impose l'égalité homme-femme. Tout comme la démocratie appelle à exercer une vigilance de tous les instants pour son progrès et son amélioration , l'égalité homme-femme appelle à la même vigilance et à une évaluation constante des écarts entre volonté et réalité.
Et cette question ne saurait être le fait du seul combat des femmes pour leur place, mais aussi celui des hommes conscients de l'enjeu, notamment ceux qui occupent les places décisives dans et hors de la collectivité.
Session du 17 Février 2011 | |