Amendement : Aéroport de Tours
Intervention de Gilles Deguet.
Notre amendement budgétaire comporte un double aspect: il supprime une dépense et la remplace par une autre. Il est donc équilibré budgétairement.
La dépense que cet amendement supprime correspond à la contribution de la Région, pour une demi année, au syndicat mixte de l'aéroport de Tours. Nous sommes opposés en effet à cette participation. Nos principaux arguments sont environnementaux et sociaux.
Environnementaux parce que le transport aérien est le mode le plus énergivore et le plus producteur de gaz à effet de serre, et qu'il est contraire à la politique climatique que nous affichons de le subventionner, en particulier quand il entre en concurrence avec le transport par rail, ce qui est le cas pour la plupart des liaisons intra continentales en europe. J'entends souvent ces temps ci l'argument selon lequel l'aéroport de tours représenterait une faible fraction des gaz à effet de serre émis sur l'agglomération. Il est sûr que si l'on compare les deux avions quotidiens aux 70 000 véhicules qui passent sur l'axe de l'A10, on peut arriver à des comparaisons avantageuses. Mais il y a une responsabilité à favoriser ce type de transport qui à l'échelle du pays représente près du quart des émissions émises pour le transport des personnes, et il y a une contradiction entre l'affirmation du faible poids de cet aéroport et la volonté de développer son trafic.
Sociaux parce que la réalité économique fait que ce type de transport est entièrement assuré par des compagnies low cost qui assurent leur profits (au demeurant confortables) par le dumping social et le subventionnement des collectivités locales. Ces pratiques en font l'archétype du libéralisme économique qui se plaint des contraintes qui l'empêchent d'exploiter en rond, mais ne dédaigne pas d'empocher le maximum d'argent public au besoin par le chantage et la mise en concurrence des collectivités.
J'en viens à la partie positive de notre amendement. Cette assemblée a voté dans son budget primitif 2010, une autorisation d'engagement de 1 million d'euros pour des initiatives citoyennes dans le domaine de l'économie solidaire. Mais aucun crédit de paiement n'a été prévu. Dans un domaine où les projets sont difficiles à faire émerger et à monter, nous souhaitons que l'absence de crédits de paiement ne constitue pas un obstacle supplémentaire à l'émergence des projets.
Session du 24 Juin 2010 | |