NDDL – Lettre ouverte aux Présidents de Nantes Métropole et du Conseil Régional des Pays de la Loire

La semaine dernière, on découvrait le lancement d’un appel d’offre en vue de passer un marché public avec une agence de communication, à hauteur de 190.000 euros, au sujet du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Improprement qualifiées de « lobbying » les actions envisagées visent non pas à sensibliser des décideurs à la question – ce qui est la définition stricte de ce terme-, mais bien influencer l’opinion, quand ce n’est pas à la manipuler : l’intervention d´officines de la communication pour animer le débat sur les réseaux sociaux nous interroge tout particulièrement. Des collectivités publiques n’ont pas à y employer des techniques identiques à celles de sociétés commerciales. Rémunérer des personnes pour intervenir sur des réseaux sociaux dans un certain sens ne nous semblent pas devoir faire partie des méthodes des collectivités locales.

Aujourd’hui, c’est une pleine page de publicité qui est achetée dans plusieurs titres de la presse régionale et nationale : quel en est le coût et qui paye de telles dépenses qui peuvent être estimées à plus de 200 000 euros si on se réfère aux tarifs en vigueur des régies publicitaires ? Nous demandons des réponses précises sur ces deux questions.

Au-delà de la question du coût de ces dépenses , une telle avalanche d’actions de communication s’exerce dans un contexte particulier : le Premier ministre a mis en place une commission du dialogue pour organiser « l’apaisement » autour de ce projet – selon les mots mêmes du Président de la République. Ses travaux doivent pouvoir se dérouler dans la sérénité, en dehors de toute pression. La poursuite d’une campagne de communication financée sur fonds publics nous semble à l’évidence contrevenir à cet impératif.

Nous vous rappelons au passage que, lors de la réforme des retraites, tous les représentants nationaux des composantes de la majorité communautaire avaient, à juste raison, dénoncé le recours à de telles pratiques d’influence par voie de campagnes de communication.

C’est la raison pour laquelle nous vous demandons, ne serait-ce que par respect pour la volonté de dialogue et d’apaisement affichée par le gouvernement, de suspendre sans tarder le financement par notre collectivité de telles opérations de communication.

Nous vous prions de croire, Messieurs les Présidents, en l’expression de nos salutations les meilleures,

 

Jean-Philippe Magnen

Président du groupe écologiste au conseil régional des Pays de la Loire

 

Pascale Chiron et François de Rugy

Co-présidents du groupe des élu-e-s écologistes de Nantes Métropole

 

 

 

 

 

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