« l’offre de formation de la région passe d’une logique de programmes à une logique de parcours »

BP 2013 du Conseil régional des Pays de la Loire « L’offre de formation de la région passe d’une logique de programmes à une logique de parcours » Jean-Philippe Magnen, président de la commission Emploi, Formation professionnelle.
L’enveloppe consacrée à la formation professionnelle et à l’apprentissage dans le BP (budget primitif) 2013 de la région Pays-de-la-Loire représente 20 % du budget global de la région : 126,7 millions d’euros de crédits de paiement sont consacrés à la formation professionnelle (+3,2 % par rapport à 2012), et 151,6 millions à l’apprentissage (-3,5 % par rapport à 2012). Par ailleurs, une enveloppe de 3,8 millions d’euros est destinée à l’emploi. Jean-Philippe Magnen, vice-président (EELV) de la région Pays-de-la-Loire en charge de l’emploi et de la formation professionnelle, et Matthieu Orphelin, vice-président (EELV) en charge de l’éducation et de l’apprentissage, commentent ce budget pour AEF, vendredi 1er février 2013, jour de l’adoption du BP 2013, qui porte sur 1,47 milliard d’euros de crédits, contre 1,38 milliard en 2012. Les vice-présidents évoquent en particulier l’évolution de l’offre de formation de la région, qui « passe d’une logique de programmes à une logique de parcours », et la nécessité « d’une optimisation de la collecte et de l’utilisation de la taxe d’apprentissage ».Le Ceser des Pays-de-la-Loire a émis un avis favorable sur le BP (budget prévisionnel) 2013, et souligne « un investissement très important de 604 millions d’euros » et « un fonctionnement maîtrisé ». Le Ceser note avec satisfaction les mesures prises par la région « pour soutenir les entreprises et donc l’emploi ». Au sujet de la formation professionnelle, il note que la région « est passée d’une logique de dispositifs à une logique de parcours ». Cette nouvelle orientation est jugée positive « car elle devrait mieux prendre en compte les besoins des personnes prises en charge ». Le Ceser observe également « qu’en raison de la forte hausse du chômage, la région a décidé, au regard de ses contraintes financières, de concentrer ses efforts et ses dispositifs de formation sur les demandeurs d’emploi, notamment ceux qui sont les plus éloignés de l’activité professionnelle ».OFFRE DE FORMATION

La région Pays-de-la-Loire fait évoluer son offre de formation, « dans un contexte de contrainte budgétaire ». « Ce contexte nous a amené à mettre en place une revisite des politiques publiques : une MAP (modernisation de l’action publique) régionale », commente Jean-Philippe Magnen. « Nous recentrons la commande de formation en direction de ceux qui en ont le plus besoin, et vers les secteurs stratégiques de l’économique régionale », explique l’élu.« Une action transversale de dialogue est menée avec cinq secteurs économiques, sur les aspects développement économique, emploi, formation : il s’agit des secteurs mécanique/matériaux, bâtiment, agroalimentaire, économie numérique, lien social (aide à domicile). Ce sont des secteurs en tension, qui ont des besoins. L’offre de formation doit s’adapter à ces besoins ». « Par ailleurs, poursuit le vice-président, nous passons d’une logique de dispositifs à une logique de parcours, dans un objectif de lisibilité et de cohérence de l’action publique ». Il insiste également sur le renforcement de la prescription.QUATRE PARCOURS

L’offre régionale est désormais organisée autour de quatre programmes : « je m’oriente, je me prépare », « je me qualifie », « j’acquiers des compétences clés », « je crée ou reprends une entreprise ». Le premier programme (« je m’oriente, je me prépare ») doit permettre aux stagiaires de se préparer à accéder à une formation qualifiante, à un contrat de professionnalisation, à un contrat d’apprentissage ou à un emploi, via la remobilisation, la remise à niveau des savoirs de base, la découverte des métiers et la construction d’un projet professionnel.

Le bloc « je me qualifie » comprend l’intégralité des actions collectives qualifiantes financées par la région. Il s’organise en trois volets. Le volet « socle », qui articule des formations de pré-qualification (acquisition des premiers gestes professionnels) et de qualification, s’adresse aux publics les moins qualifiés, et les plus éloignés de l’emploi. Il vise des qualifications de niveaux V (CAP) et IV (Bac), répondant à des besoins repérés sur l’ensemble du territoire régional.

Le volet « plates-formes spécialisées de territoires » s’adresse aux mêmes publics, mais vise des niveaux V, IV, voire III, répondant aux besoins spécifiques d’un territoire concerné. Huit plates-formes spécialisées sont identifiées. Enfin, le volet « qualification métiers » comprend des formations s’adressant à des publics plus autonomes, au projet de formation déjà construit, et visant des métiers ciblés, qui participent au développement ou au confortement de secteurs économiques stratégiques pour la région.

INQUIÉTUDE DES ORGANISMES DE FORMATION

« Pour ne pas faire porter la revisite des politiques publiques sur l’offre nouvelle, nous avons joué sur les marges engagées : nous avons repris ce qui n’était pas engagé. Ça perturbe les organismes de formation et les prescripteurs, d’autant plus que l’offre de formation est totalement revue », constate Jean-Philippe Magnen. Il fait notamment allusion à l’inquiétude exprimée récemment par l’Urof (Union régionale des organismes de formation) des Pays-de-la-Loire, qui regrettait la décision du conseil régional de réduire le budget consacré à l’OFT (offre de formation territorialisée), l’un des programmes de formation professionnelle de la région (AEF n°177808). L’Urof évoquait une diminution de 2,5 millions d’euros pour le programme OFT 2012-2013, en cours d’exécution. Jean-Philippe Magnen indique cette diminution a finalement été ramenée à 1,6 million. Le vice-président ajoute que dans la région, une douzaine d’organismes de formation sont en grande difficulté économique ; « certains ont voulu faire porter à la région ces difficultés », estime-t-il.

La modalité d’achat retenue pour les nouveaux programmes de formation de la région est le marché classique à bons de commande, pour deux ans, reconductible une fois. « Cette modalité, ainsi que la refonte de nos programmes, permettent de sécuriser les organismes de formation et de diminuer le nombre de lots : on passe de plus de 900 lots à moins de 300 », précise Jean-Philippe Magnen. « On incite au partenariat et au travail collectif entre organismes de formation ». L’élu indique que la région a étudié les autres modalités d’achat possibles : « la délégation de service public est un système trop long, et trop lourd, et la mandatement par octroi de droits spécifiques est trop risqué. Quant au retour aux subventions, il est moins équitable que les marchés publics aujourd’hui. On reste donc sur du marché classique de commande publique, jusqu’à une évolution de la législation. Évolution à laquelle nous comptons bien contribuer. Nous plaidons pour la mise ne place d’un SSIG (service social d’intérêt général) pour la formation et l’éducation ».

APPRENTISSAGE

Le budget consacré par la région Pays-de-la-Loire à l’apprentissage, pour l’année 2013, est en baisse de 3,5 % par rapport à 2012. « Il y a effectivement une baisse des aides aux employeurs d’apprentis, mais une hausse des investissements et du fonctionnement », commente Matthieu Orphelin, le vice-président du conseil régional en charge de l’éducation et de l’apprentissage. « Cette baisse est liée au nouveau règlement concernant le versement des indemnités compensatrices aux employeurs d’apprentis, adopté en 2011 (AEF n°145715), qui met fin à l’aide à l’embauche, mais crée de nouvelles majorations pour l’indemnité de soutien à l’effort de formation ».

L’élu précise par ailleurs que la contribution régionale à l’équilibre budgétaire des CFA vient en complément de leurs ressources propres (taxe d’apprentissage, taxes parafiscales et financement apporté par organisme gestionnaire). « Au sujet de la collecte de la taxe d’apprentissage, nous attendons beaucoup de la réforme. L’optimisation de la collecte et de l’utilisation de la taxe d’apprentissage est fondamentale. »

UN PASS POUR L’HÉBERGEMENT, LE TRANSPORT ET LA RESTAURATION

L’année 2013 est la deuxième année de mise en oeuvre du Pass Apprenti. Les apprentis disposaient jusqu’à présent d’une aide baptisée THR (transport, hébergement, restauration), désormais plus souple, et rebaptisée Pass apprenti. L’aide à la restauration (1,50 euro par repas) doit permettre l’accès à un repas à moindre coût aux jeunes qui prennent leurs repas au restaurant du CFA, ou dans un espace de restauration collective conventionné par le centre ; versée au CFA, l’aide régionale doit être déduite de la facture présentée aux apprentis.

Les aides au transport et à l’hébergement sont, elles, regroupées dans un forfait calculé sur la moyenne des deux distances domicile-entreprise et domicile-CFA. La somme est versée aux apprentis en deux fois (une première partie en novembre et une seconde en février), ou bien déduite des frais de transport et d’hébergement facturés aux familles par le CFA ou un partenaire. La mesure devrait toucher environ 24 000 jeunes, pour une enveloppe totale de plus de 10 millions d’euros.

Article rédigé par Diane Scherer, publié avec l’aimable autorisation de AEF info.

 

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