LES PREMIERES RENCONTRES NATIONALES DES METIERS DE L’ECONOMIE VERTE

En quaJean-Philippe MAGNEN,  Président du groupe des élu-e-s EELV au Conseil Régional.      3ème vice-président du Conseil Régional.   Président de la commission de l'Emploi, de la Formation professionnelle et des métiers de demain. lité de représentant de la commission Formation professionnelle et apprentissage de l’ARF, j’ai été le « grand témoin » de la troisième table-ronde « conduire le changement dans tous les métiers » ce mardi 14 juin à la Maison de la Chimie à Paris.

Ce troisième temps de la journée se découpait en deux grands thèmes :

  • première partie : les défis du bâtiment durable
  • deuxième partie : des compétences vertes pour une économie plus compétitive

 

Sans revenir en détails sur les différentes interventions, on sent une prise de conscience collective des acteurs sur la nécessité d’un changement profond. Cependant, dès le début, j’ai pu constater une confusion à deux niveaux :

 

Une première confusion se situe entre l’économie verte et la croissance verte. Dans ma conclusion, j’ai insisté sur le fait de bannir le terme de « croissance verte » puisque la transformation écologique de l’économie nécessite un changement profond des modes de production et de consommation, et donc de modèle de développement des territoires, et ce, quelle que soit leur taille et leur organisation. La commissaire générale au développement durable, Dominique Pron, a d’ailleurs repris les termes d’un des cahiers remis aux participants en parlant d’une économie verte, équitable, de résilience, conditions pour aller vers une économie REALISTE.

Sans cette transformation dont la dimension sociale est fondamentale (la formation par exemple touche avant tout les hommes et les femmes dans leur évolution professionnelle tout au long de leur vie), nous n’assisterons qu’à un « greenwashing », à une simple opportunité marketing pour des grands groupes et non pas à un changement de paradigme comme le prônent les écologistes. On a ainsi pu le constater de façon criante lors de l’intervention du représentant du Conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux : prônant l’évolution de l’agriculture conventionnelle en évoquant l’agrobiologie plus que l’agroécologie, prônant une adaptation du modèle sans remise en cause de fond plus qu’une véritable alternative. Mais comment l’agriculture peut-elle à la fois écologique et…intensive ?

 

La deuxième confusion concerne nouveaux métiers et évolution des métiers. Beaucoup d’intervenants ont appelé à un soutien à ces nouveaux métiers. Mais le plus souvent, il ne s’agit pas de nouveaux métiers, comme dans le bâtiment par exemple, mais bien de nouvelles compétences, qui dans la majorité des cas demandent un apport décisif en nouvelles connaissances pour que les chauffagistes, les menuisiers, les maçons d’aujourd’hui deviennent les énergéticiens et les éco-constructeurs de demain.

Lors de ces rencontres, nous avons souvent évoqué les secteurs du bâtiment et de l’agriculture, secteurs fortement émetteurs de gaz à effet de serre, mais cette évolution concerne aussi la transition énergétique de l’industrie, que l’on vit pleinement dans notre région dans les secteurs de la navale, du nautisme et de l’automobile.

Quelques chiffres, issus de l’étude Syndex-Alpha montrent le potentiel de cette transformation si, et seulement si, on met l’éducimageation et la formation au cœur de notre action.

 + 564 000 emplois induits par une véritable politique nationale pour plus d’efficacité énergétique notamment dans le bâtiment et les transports.

 + 316 000 emplois dans les énergies renouvelables notamment dans le solaire thermique/photovoltaïque et l’éolien

Cela aurait pour conséquences la suppression de 107 000 emplois dans l’automobile et 138 000 dans la filière énergétique (sans chiffrage pour l’instant de la sortie progressive du nucléaire).

Le solde de créations nettes d’emplois serait alors d’environ 635 000 emplois d’ici 2020.

 

En Pays de la Loire, la transformation écologique de l’économie est déjà en marche même si elle doit s’amplifier considérablement et notamment si nous voulons répondre au défi du 3X30. Pour l’illustrer, ce sont déjà 12 000 emplois créés dans les énergies renouvelables et 30 000 prévus d’ici 2020 avec entre autres, à l’horizon 2015, la mise en place de 250 éoliennes au large des côtes ligériennes et ce dans la cadre de la diversification industrielle vers l’éolien off-shore.

 

Il est de notre responsabilité, à tous les échelons, d’anticiper ce changement. Il nous faut pour cela actionner tous les leviers politiques et notamment en matière d’éducation et de formation. C’est en effet par le biais de la formation initiale comme continue que nous préparerons l’avenir. En Pays de la Loire, une étude-action a été menée sur les éco-filières et éco-activités et un appel à projets auprès des organismes de formation et des CFA a été lancé sur ces métiers de l’économie verte.

 

Jean-Philippe MAGNEN

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