L’éolien off-shore fait le plein à l’école centrale de Nantes.

Emmanuelle BOUCHAUD, 6ème vice-présidente du Conseil régional. Membre de la Commission du développement et des activités économiques, de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.

Il y avait du monde mercredi 13 octobre à l’école centrale de Nantes pour la rencontre sur l’éolien off-shore en Pays de la Loire. Organisé par la CCI, le syndicat des énergies renouvelables et France Energie Eolienne, ce rendez-vous a permis d’écouter tous les industriels locaux concernés par cette filière : STX, Néopolia .

 

Chacun a non seulement exprimé son vif intérêt quant à l’émergence de ce secteur mais a également présenté comment il pouvait s’y investir aussi bien dans le domaine de la construction, de la logistique, de la recherche et développement que dans celui de la formation.

Pour la première fois la plupart des constructeurs d’éoliennes étaient présents : Vestas , Siemens, Enertrag.

A leur tour ils ont montré respectivement quelle était leur démarche, le type d’éolienne qu’ils installaient, comment ils travaillaient, avec quels types de partenaires etc…

Une foule d’info très intéressante pour mieux comprendre comment peut s’articuler la filière et comment nos entreprises quelque soit leur taille peuvent s’intégrer dans le processus.

En qualité de vice-présidente à l’énergie, j’ai conclus la matinée par l’intervention suivante.

 

Intervention à l’occasion de cette rencontre:

 

Mesdames, messieurs,

 

Le discours comme quoi l’éolien et notamment l’éolien off-shore peut être une véritable opportunité pour diversifier notre activité industrielle ,confrontée actuellement à une grave crise structurelle, ne date pas d’aujourd’hui, mais depuis peu il se fait réalité et nous avançons réellement vers sa concrétisation.

Alors je voudrais resituer le contexte dans lequel cette volonté, ce volontarisme politique prend place.

 

Face à la crise écologique que nous connaissons à laquelle se rajoute la crise économique et sociale actuelle, le développement de l’énergie éolienne nous apparait comme étant une des solutions alliant protection de l’environnement et développement d’activité économique.

L’enjeu dans lequel s’inscrit l’éolien n’est pas des moindres, il s’agit de réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre et de tendre vers l’indépendance énergétique de notre pays, c’est-à-dire de diminuer notre dépendance vis-à-vis des ressources naturelles. Ressources naturelles qui pour la plupart sont en voie de raréfaction, des ressources naturelles qui pour la plupart ne sont pas locales donc nécessitent du transport générateur de gaz à effet de serre, et des ressources naturelles dont la transformation pour certaines génère des déchets dont nous ne savons que faire et que nous laissons de manière très peu responsable à nos enfants.

Pour répondre à cet enjeu, à notre échelle régionale, nous nous sommes fixés des objectifs appelées les3X30

Diminution de 30% de la consommation énergétique

Diminution de 30% des gaz à effet de serre

Augmentation de 30%des énergies renouvelables

C’est donc dans ce cadre que nous soutenons fortement le développement de l’énergie éolienne terrestre comme off shore.

Il faut reconnaître que la raison environnementale n’est pas toujours l’élément premier de cet engouement pour l’énergie éolienne. Mais ce qui est le moteur de cette ambition c’est bien la combinaison des deux, la démonstration qu’en répondant aux enjeux écologiques on développe de nouvelles activités génératrice d’emplois, de richesse.

Aussi le conseil régional s’est engagé et continuera à s’engager auprès de tous les acteurs dans cette dynamique industrielle mais aussi et surtout territoriale

 

Il s’est déjà engagé par un travail de lobbying pour demander le classement des deux zones en zones prioritaires notamment par la présentation d’un amendement qui fut votée par une grande majorité.

Il a participé à la mission éolienne au Danemark et en Allemagne.

La SEM régionale réalise un travail de marketing territorial avec la publication d’une plaquette sur l’éolien off-shore dans notre région et un guide spécifique à cette future filière.

 

La région s’est engagée et continuera à la faire puisqu’elle compte bien suivre de près les différentes questions dont celle de

– l’atterrage des câbles pour le raccordement électrique au réseau terrestre notamment celui reliant SEMREV et le site du Croisic, sujet déterminant pour le projet semrev mais aussi pour le projet SEMREEF « site d’expérimentation en mer pour la récupération de l’énergie des éoliennes flottantes »qui est en lien direct avec les projets de parcs éoliens off-shore.

– dont celle de l’acceptabilité des projets,

– dont celle des métiers que cette activité engendrera et les besoins de formation que cela nécessitera,

– dont celle du montage des consortiums technico financier…

Bref la région compte jouer tout son rôle d’animateur, de facilitateur pour la structuration des acteurs, la mise en cohérence des initiatives. Notre boulot c’est d’inciter et de créer les conditions au travail, à la réflexion collective mais aussi d’aider à la création et à l’apparition de nouvelles filières, d’éco filières relevant de la production d’énergies renouvelables, d’aider la recherche et le développement qui permettent d’anticiper des évolutions technologiques et de donner des perspectives , faire en sorte que la filière naisse demain mais continue et perdure après-demain.

 

Pour finir, je dirais que pour le conseil régional, le développement de l’éolien off shore est un élément majeur car il se situe dans une perspective beaucoup plus large de développement des énergies marines renouvelables.

Ce n’est pas un hasard si nous nous retrouvons aujourd’hui ici à l’école centrale de Nantes.

Le tissu industriel permet légitimement de penser que nous disposons des atouts pour accompagner ce mouvement des énergies marines renouvelables. Cependant ces perspectives ne peuvent occulter le nécessaire investissement que le territoire doit mobiliser pour soutenir la démarche : les nombreuses contraintes ( zonage, appel d’offres, le manque d’information, une réglementation complexe, etc…) les délais de réalisation des projets requièrent de nous tous, et en premier lieu de la région, un fort investissement et pilotage pour que notre territoire ne passe pas à côté de cette véritable opportunité.

 

Emmanuelle BOUCHAUD,

Vice-présidente du Conseil Régional,

Commission du développement et des activités économiques, de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.

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