Le contrat nature « grands tritons » en Brière : un outil fédérateur pour la biodiversité
Sophie Bringuy, vice-présidente écologiste en charge de l’environnement au Conseil régional des Pays de la Loire, participait jeudi 19 juin au Comité de Pilotage du contrat nature du Parc Naturel Régional de Brière, avec son collègue Eric Thouzeau en charge du suivi de ce dossier. Cette réunion suivie de deux visites de terrain à la mare communale de Kervinche et sur un site de plantation de haies bocagères illustre la dynamique positive d’un projet de territoire construit autour des enjeux de trames verte et bleue.
Depuis janvier 2013, le contrat nature « grands tritons » rassemble une dizaine de partenaires aux côté du parc de Brière, dont des associations locales, la chambres d’agriculture, les communes… . Ce contrat a pour objectif de créer une dynamique collective autour de la conservation et la restauration des équilibres écologiques du secteur bocager des communes de Guérande, Saint-Lyphard et de Saint-André des Eaux. Plus spécifiquement, nous agissons avec les partenaires pour la protection des corridors biologiques des grands tritons, une espèce en voie de disparition. « Cibler le triton n’est pas neutre : c’est une espèce « parapluie ». On sait que si les grands tritons se portent bien, un certain nombre d’espèces, qui ont besoin de la même qualité de milieux se portent bien aussi. Ainsi, préserver les habitats des grands tritons s’inscrit dans un enjeu plus large, celui de la préservation de la faune et de la flore du bocage de Brière », précise Sophie Bringuy.
Un programme d’actions au service des continuités écologiques
Après une première phase de diagnostic, a été élaboré un programme d’actions. Il est soutenu par le Conseil régional à hauteur de 347 840€ (soit 65% du montant total s’élevant à 537 187€), et animé par le parc naturel de Brière. Il se compose d’actions dans différents domaines. Des travaux d’amélioration des réseaux, de restauration de mares et de plantation de haies ont par exemple été engagés en coopération étroite avec les paysans et agriculteurs du bocage dans le cadre du programme.
Les objectifs du contrat nature dépassés
La réunion de bilan a mis en avant que les objectifs prévus initialement seront certainement atteints, et certainement même dépassés. Pas moins de 65 mares sont en voie d’être restaurées alors que l’objectif retenu s’élevait à 45 et plus de 10km de haies vont être plantées. Sophie Bringuy remarque que « ces résultats très positifs sont le fruit d’une véritable démarche partenariale qui s’est construite sur le terrain, le projet a créé ou du moins renforcé les liens humains sur le territoire ».
Cette dynamique n’était cependant pas gagnée d’avance. C’est progressivement, au fil des réalisations, que le projet a suscité la curiosité, l’intérêt puis l’adhésion des acteurs et actrices du territoire. En voyant les mares et les plantations se multiplier chez certains voisins, le scepticisme et les inquiétudes ont laissé place à l’implication, aux demandes. « C’est ce qui s’est passé concernant les pompes à museau, les agriculteurs étaient très sceptiques. Mais lorsque que quelques-uns se sont lancés, les choses ont bougé, le blocage semble aujourd’hui levé » explique la vice-présidente écologiste.
Zoom sur deux actions du contrat nature « grands tritons »
Lors de la visite en Brière, Sophie Bringuy et Eric Thouzeau ont été voir les résultats de l’opération de restauration de la mare communale de Kervinche. Depuis les travaux, la nature a repris ces droits et chacun/e peut apprécier la mare il y a encore quelques mois délaissée, aujourd’hui accessible. Deux pompes à museau ont été installées sur ce point d’abreuvoir destiné au bétail pâturant sur les prairies voisines. Le dispositif permet d’éviter le piétinement de la mare par les troupeaux. L’opération s’est déroulée en étroite collaboration avec Monsieur Desbois, éleveur du GAEC de la Pâture à Guérande.
Sur cette même exploitation, ce sont 415 mètres de haies bocagères qui ont été planté par l’association d’insertion ACCES-REAGIS. Cette association de l’économie sociale et solidaire accompagne vers l’emploi un public qui en est éloigné notamment via des chantiers de protection d’espaces naturels et ruraux.
« Des actions de sensibilisation ou de formation ouvertes au public sont également organisées afin de créer collectivement une culture locale autour des enjeux liés aux continuités écologiques, la nature, la biodiversité » poursuit l’élue. Les habitants/tes du territoire ont en effet répondu présents aux animations et formations organisées. « Les gens ont envie de participer, de s’engager, et aussi d’apprendre, ils veulent savoir comment faire pour gérer leurs espaces sans nuire à la biodiversité ».
La biodiversité qui donne envie
Le contrat de nature constitue donc un outil qui permet de concentrer des moyens importants sur un territoire, il doit permettre une impulsion pour rassembler autour des enjeux de biodiversité. Au-delà des réalisations concrètes, il a vocation à engager une dynamique citoyenne de sensibilisation à ces questions. Sur ce point, « l’opération est une réussite, elle a vraiment donné envie » se réjouit la vice-présidente en charge de l’environnement.