DOB 2013- Agriculture et IAA – Intervention de Christophe Dougé

Monsieur le Président, cher-e-s collègues,

Vous connaissez l’importance que les écologistes accordent aux questions alimentaires et aux productions agricoles.

C’est pour nous un pilier fondamental  de l’écologie politique mais c’est plus globalement un secteur essentiel tant ses enjeux sont transversaux.

Ce  DOB  manque cruellement d’attention à ce volet. On ne voit pas clairement quelles sont les orientations proposées.

Si la situation bretonne n’est certes pas la nôtre,  elle doit bien évidemment nous alerter. Ce qui est en jeu ici, c’est notre modèle agro-alimentaire productiviste.

Nous sommes tous d’accord pour affirmer que la qualité de production et de transformation est le premier levier  pour sortir de l’impasse, nous sommes tous d’accord pour dire que la relocalisation, la proximité sont des voies privilégiées au maintien de nos activités agricoles, nous sommes tous d’accord pour afficher une région sans OGM et la limitation ou mieux l’interdiction des intrants  chimiques et pesticides.

Nous espérons donc que ce ne seront pas que des paroles et que les mesures à venir iront dans ce sens, soutenues par  une politique agricole et alimentaire efficiente,  pilotée par la région.

Rappelons-le, les IAA doivent être au service des besoins du territoire et ces besoins ne se réduisent pas à un taux de croissance, de production ou même de compétitivité. Ces besoins sont avant tout ceux exprimés par les ligériens et traduits dans le texte de prospective Pays de la Loire 2040.

Nous ne lutterons pas contre la force de frappe brésilienne ou nord européenne en  modernisant des bâtiments d’élevage industriel pour aller vers du BBC, pas plus que nous ne lutterons contre le DÉRÈGLEMENT  climatique en  tentant de maintenir par ce biais sous respirateur artificiel un élevage intensif à bout de souffle.

Nous ne permettrons pas l’accès de tous à une alimentation saine et de qualité en se focalisant sur l’innovation technologique des chaînes industrielles. Non pour sortir notre épingle du jeu, répondre aux ligériens et participer aux grands défis d’aujourd’hui, notre attention doit se porter sur une production primaire de qualité qui passe par les SIQO et l’agriculture biologique, par le développement et le soutien aux IAA et circuits courts qui transforment ces produits.

Ce ne sont pas de mesures de secours aux IAA dont nous avons besoin mais de mesures de transformation de notre modèle. Cela ne passe pas seulement par l’innovation des produits ou des process mais aussi par des objectifs de formation au « produire autrement », d’autonomie protéinique, d’attention sur les conditions de travail, de bien-être animal, de lutte concrète contre les émissions de Gaz à Effet de Serre, de relocalisation, de soutien à la transformation fermière, au maintien d’un élevage herbager…

La question agro-alimentaire doit être embrassée globalement : production, transformation et distribution.

Il serait illusoire de penser secourir les IAA sans  porter une politique agricole de premier plan.

Nous serons donc plus qu’attentifs aux mesures qui nous seront proposées dans les mois à venir.

Je vous remercie.