[C_PRESSE] Réforme territoriale : La communication institutionnelle ne peut pas préempter le débat démocratique.
La session extraordinaire du Conseil régional des Pays de la Loire relative à la réforme territoriale voulue par le Président de la République a réuni, le mardi 13 mai, les élus régionaux, des élus des territoires et un certain nombre d’acteurs de la société civile.
Si les élus EELV se félicitent de l’organisation de ce débat, ils s’interrogent sur les véritables intentions du Président Auxiette, qui n’a pas hésité à user du talent de ses communicants pour faire accepter « son » préalable. Une pétition contre le démantèlement des Pays de la Loire a en effet été mise en ligne la veille sur le site internet de la région, et les participants ont été accueillis à coup d’images et de slogans à la gloire de l’unité des Pays de la Loire. Etrange façon de faire débuter un débat dit démocratique.
Et que dire de la prise de position des Présidents des Conseils généraux et Maires de droite de la région ? Ceux-ci ont en effet exprimé – lors d’une conférence de presse commune la semaine dernière – leur accord pour une Région « unie » sans avoir même consulté au préalable leurs assemblées respectives. Pour contrer ce déni de démocratie manifeste, le groupe EELV en appelle donc à l’organisation de débats dans chacun des départements de la région sans exclusive, au plus près des citoyens.
Faut-il, à ce stade, rappeler mieux et fort la position du groupe EELV du Conseil régional portée par Jean-Philippe Magnen dans l’hémicycle le 13 mai « Oui au débat sur le redécoupage, non aux fusions comme solution unique » ou encore « Le préalable à tout redécoupage doit être le débat citoyen ! »
Un débat citoyen que les écologistes souhaitent ouvert et dont l’issue ne peut être orientée à grand renfort de lobbying ou d’une campagne de communication dont le seul objet est d’influencer la population, de l’amener là où le commanditaire de ladite campagne souhaite qu’elle aille. Comme si la pensée unique au sujet d’un débat sur la réforme territoriale était un préalable.
Or, que dit la campagne du Conseil régional diffusée aujourd’hui dans les quotidiens nationaux et régionaux ? « OUI AU MARIAGE, NON A LA DÉCOUPE »… Un slogan caricatural bien loin de l’esprit grand ouvert dont peut faire preuve, le plus souvent, la Région.
Au-delà d’un coût -300 000€ – qui peut laisser dubitatif en ces temps où toutes les économies sont nécessaires, les écologistes rappellent que la force et la pertinence d’un débat reposent sur l’égalité de traitement et d’expression de toutes les opinions et de tous les territoires, surtout quand on utilise des fonds publics. « L’intérêt d’un débat ou d’une consultation démocratique repose sur la capacité des élus à être à l’écoute, voire en retrait, pour mieux entendre et faire remonter la diversité des avis des habitants du territoire. C’est cet élan réformateur de la politique que les écologistes accompagneront et soutiendront avec l’objectif de mener à bien la décentralisation dont notre pays a tant besoin» conclut Jean-Philippe Magnen