[C_PRESSE] Notre-Dame-des-Landes : sortir de l’impasse
Dans une lettre à l’association Ailes pour l’Ouest, le Premier ministre Manuel Valls a écrit : » la détermination de l’Etat à voir le projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes réalisé est intacte « . Par ailleurs, il rappelle que » conformément aux engagements pris par le gouvernement, les travaux ne s’engageront qu’une fois les recours contre le projet jugés « .
Pour les écologistes, même si cette déclaration n’apporte rien de nouveau sur le fond, il est pour le moins étonnant que le Premier ministre ait choisi de ré-intervenir sur ce sujet et dans le contexte actuel. En effet, cette lettre a été écrite trois jours après le drame de Sivens. Cela est au minimum décalé sinon dangereux. Elle n’apporte rien de plus.
Les collectivités territoriales ont suspendu leurs versements financiers au syndicat mixte pour la réalisation du projet d’aéroport et de fervents défenseurs du projet laissent, pour la première fois, entrevoir leur doute sur la réalisation de cette infrastructure. Il est temps de mettre fin à un projet désormais englué dans une nasse judiciaire et source de plus en plus de désaccords et de conflits.
Face à un immobilisme de longue date sur ce sujet, les élus écologistes et citoyens en appellent au courage politique afin de mette à profit le temps laissé par la période de recours (sans doute plus de deux ans si l’on intègre d’éventuelles procédures en appel) pour appliquer la même méthode que celle qui est aujourd’hui esquissée par Ségolène Royal sur le projet du barrage de Sivens.
Les élus estiment que les arguments de Ségolène Royal sur le barrage de Sivens considéré comme une « erreur d’appréciation » et un projet qui « ne serait plus possible aujourd’hui » sont aussi valables pour Notre-Dame-des-Landes.
La ministre de l’écologie essaye de retisser les fils du dialogue entre partisans et opposants à un projet pour trouver – enfin – des solutions alternatives. Pour le projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes, la commission de dialogue et les experts mandatés il y a deux ans par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault avaient préconisé des études complémentaires. L’Autorité de Contrôle des Nuisances Aéroportuaires (ACNUSA) vient de le faire également. Les élus écologistes appellent à la mise en œuvre de ces préconisations dans un cadre pluraliste et partagé, seul à même de sortir de l’impasse et de l’hypocrisie actuelle.
François de Rugy, député de la circonscription Nantes Orvault Sautron ;
Ronan Dantec, sénateur de Loire-Atlantique ;
Jean-Philippe Magnen, Président du groupe des élu-e-s EELV du Conseil régional des Pays de la Loire ;
Pascale Chiron et Jean-Paul Huard, co-présidents du groupe des élus écologistes et citoyens à la Ville de Nantes ;
Marc Denis, co-président du groupe des élus écologistes et citoyens de Nantes Métropole
Il faut montrer notre détermination non-violente contre ce projet coûteux, absurde pour bon nombre de nos concitoyens qui pensent que l’aéroport actuel,suffit amplement, absurde aussi d’envisager un déplacement de salariés encore plus nombreux dans le nord de l’agglomération nantaise. Quand nous entendons chaque matin, les kilomètres de voitures bloquées par des bouchons, les élus n’ont quand même pas ce souci quotidiennement pour envisager un aéroport dans cette partie du département.