La possibilité évoquée par la Ministre de l’Écologie Ségolène Royal d’organiser un référendum local sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a provoqué de vives réactions parmi les partisans du projet, sans doute inquiets des résultats « incontrôlables » de la démocratie participative.

L’organisation d’un tel référendum soulèverait de nombreuses interrogations (périmètre, formulation de la question, temps de l’information, moyens matériels et financiers…) mais il ne serait avant tout qu’un cache-misère du déficit de concertation et de débat qui entoure ce projet.

« Si le souhait de la Ministre de l’Écologie d’impliquer davantage les citoyens dans les procédures entourant ces grands projets est louable, déclare Jean Philippe Magnen, président du groupe EELV au Conseil régional des Pays de la Loire, dans le cas du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, l’urgence est de remettre le dossier à plat, notamment en abrogeant la déclaration d’utilité publique. Celle-ci reposant sur des données faussées ou qui ne sont plus d’actualité, elle n’a plus aucune légitimité. »

Pour les élu-e-s régionaux écologistes, il est primordial de réformer les procédures entourant les grands projets d’infrastructures afin de garantir l’accès à l’information et la participation des citoyens au processus décisionnel. Une réforme que le Président de la République avait déjà appelée de ses vœux en conclusion de la dernière conférence environnementale. Il y préconisait également que soient menées des études sérieuses sur les alternatives à ces grands projets.

Force est de constater que l’étude sérieuse et objective sur le réaménagement de Nantes Atlantique, que réclame notamment la ville de Bouguenais, n’est toujours pas lancée. L’amélioration des capacités d’accueil et de service de l’aéroport actuel est pourtant plus que jamais une solution crédible : son coût financier et environnemental serait bien inférieur à la réalisation d’une nouvelle infrastructure aéroportuaire, comme le mettent déjà en évidence les travaux de l’Atelier citoyen pour le maintien et l’optimisation de Nantes Atlantique.