Ce vendredi à Nantes, des organisations patronales du Grand Ouest se réunissaient devant la préfecture. Leur revendication : la relance économique et l’emploi. Si l’objectif n’est pas contestable, les écologistes s’interrogent sur le modèle prôné et la virulence de certains propos.

La volonté des écologistes, depuis toujours, est de redoubler d’effort pour lutter contre le chômage et faire de la transition énergétique un outil de redynamisation des activités et de ré industrialisation des territoires. En développant les énergies renouvelables par exemple, ou en contribuant à la l’élaboration du plan d’urgence pour les filières du bâtiment durable, visant à isoler les bâtiments et les habitations, redonner de la qualité de vie et du pouvoir d’achat aux citoyen-nes et, aussi, à consolider le secteur BTP en empruntant un chemin durable… Car face à la crise écologique, sociale et économique, le développement de l’emploi ne peut plus se faire en opposant environnement et économie.

Outre les entrepreneurs du bâtiment, la manifestation laissait une place aux promoteurs de l’autoroute A831, projet routier que les écologistes ne peuvent accepter, sous peine de voir disparaitre une partie du Marais Poitevin.

Une autre tribune était offerte à Alain Mustière, président de l’une des associations pro aéroport à Notre-Dame-Des-Landes. Les écologistes ne remettent pas en cause la liberté de parole, même de ceux qui défendent des projets d’un autre temps et un modèle passéiste. La démocratie est ainsi faite et le débat d’idées, dans un cadre respectueux, doit primer. Mais le débat n’existe que si la réalité des faits n’est pas tronquée et que la diffamation n’est pas le cache misère d’une vision court termiste et d’une dynamique productiviste à bout de souffle.

Ainsi, sur le fond du dossier les écologistes rappellent que :

• un aéroport à Notre-Dame-Des-Landes, qui détruit une zone protégée et contourne la loi sur l’eau, n’est pas un aéroport durable et respectueux de l’environnement

• un aéroport à Notre-Dame-Des-Landes, plus petit que Nantes Atlantique, est un leurre et ne pourra répondre aux fantasmes de compétitivité à tout prix

• un aéroport à Notre-Dame-Des-Landes, qui résulterait d’un transfert de site, ne créera pas 3000 emplois. Et nul n’a suffisamment conscience des conditions déplorables et low cost qui seraient proposées aux hommes et aux femmes qui y travailleraient.

Enfin, les écologistes s’insurgent des accusations de Monsieur Mustière. Ce sont des propos inacceptables que le président d’Ailes pour l’ouest a tenu et ils révèlent à quel point il est urgent de dépassionner le débat. Accusés de tous les maux (délinquants, saboteurs, pactisant avec le diable,…), les écologistes rappellent, si besoin est, que tout aussi radicale soit-elle, leur opposition au projet d’aéroport à Notre-Dame-Des-Landes (et à tous les grands projets inutiles) repose sur la non-violence et le respect des institutions, le recours au droit et l’appel aux manifestations pacifistes.

Nul besoin donc de jeter de l’huile sur le feu en assimilant, fait grave, les écologistes à une mouvance terroriste. Nos idées sont notre seule et unique arme pour faire évoluer les modèles, dans l’intérêt général et celui des générations futures

François de Rugy, député de la circonscription Nantes Orvault Sautron ;

Ronan Dantec, sénateur de Loire-Atlantique ;

Jean-Philippe Magnen, président du groupe des élu-e-s EELV du Conseil régional des Pays de la Loire ;

Pascale Chiron, Jean-Paul Huard et Marc Denis, co-présidents du groupe des élu-e-s écologistes et citoyens à Nantes Métropole ;