[C_PRESSE] NDDL: La bonne volonté ne suffit pas, le flou sur les dessertes subsiste
La Commission du dialogue dans son rapport rendu public le 9 avril pointait un certain nombre d’incohérences dans le dossier du projet aéroportuaire à Notre-Dame-des-Landes, notamment sur la question des dessertes. Si, le 16 avril, le bureau du syndicat mixte a affirmé prendre en compte ces recommandations et annoncer vouloir lever certaines interrogations, les réponses apportées sont encore loin du compte.
La question des dessertes de la plateforme y est posée tant sur leurs coûts, leurs délais de réalisation et l’impact que le retard aura pris sur la fréquentation du nouvel aéroport.
De plus, la commission relève, comme nous l’avions fait, le désaccord manifeste sur le sujet entre les collectivités porteuses du projet. Le Conseil général privilégiant un bus cadencé, le Conseil régional une liaison en tram-train, tandis que le Conseil général vendéen préconise un franchissement de Loire. Pourtant, «le tram-train desservant Notre-Dame-des-Landes (…) était associé au projet d’aéroport lors de l’enquête publique et la Commission d’enquête soulignait l’importance de s’engager résolument dans cette voie » stipule le rapport, à l’instar de la délibération votée en octobre 2010 à Nantes Métropole notamment.
Par une communication minutieusement orchestrée, le bureau du syndicat mixte aéroportuaire, réuni hier, veut nous laisser penser que ces interrogations ont toutes été levées et que toutes les collectivités se sont alignées sur une et même position.
« La réponse d’hier ne révèle aucune stratégie cohérente quant à l’organisation des dessertes ferroviaires à l’échelle du Grand Ouest » estime Jean-Philippe Magnen, Président du groupe EELV au Conseil régional des Pays de la Loire. En effet, les préconisations émises par le Ministre des Transports Frédéric Cuvillier sont claires : « La conduite du projet d’aéroport, (…) doit également conduire à clarifier l’organisation du réseau des infrastructures de transport à l’échelle interrégionale».
« Au-delà de l’annonce d’un accord des collectivités, aucun nouvel élément concret n’apparaît, poursuit le député EELV François de Rugy, que ce soit sur la date de mise en service du tram-train ou sur son financement, estimé entre 150 et 200 millions d’euros. Quant à la réalisation d’une desserte via une ligne nouvelle entre Nantes et Rennes, elle reste extrêmement hypothétique car le projet n’a toujours pas été validé dans le schéma national des infrastructures de transports ».
Le syndicat mixte confirme ce que nous savions tous déjà, il n’y aurait pas de dessertes ferroviaires à l’ouverture du projet aéroportuaire. Aussi la commission demandait que « L’impact du report à des échéances lointaines sur les perspectives de croissance de l’aéroport soit évalué ». Sur ce point non plus, le syndicat mixte n’a rien explicité.