[C- Presse] Précarité énergétique : Besson privilégie la com’ de GDF-Suez plutôt que les réponses de fond
Hier, face à l’augmentation actuelle des prix de l’énergie, Eric Besson a proposé de majorer le rabais pour le tarif social de l’énergie et de mettre en place une prime à la casse pour le remplacement des chaudières à gaz.
Pour Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie, cette réponse ponctuelle est insuffisante :
En refusant d’investir massivement dans l’isolation des logements, les transports collectifs et en cassant les perspectives de développement des énergies renouvelables, le gouvernement continue de faire le choix de laisser les citoyens, en particulier les plus modestes, face à des factures énergétiques de plus en plus élevées et notre pays en situation de dépendance totale vis-à-vis des énergies fossiles et fissiles. Le gouvernement privilégie le chiffre d’affaires des producteurs d’énergie au portefeuille des Francais et à l’environnement!
L’action sur le tarif social était nécessaire dans l’urgence. Mais cela ne peut être que transitoire. Plutôt que des solutions par à-coups, il faut aujourd’hui investir massivement dans les économies d’énergie. La proposition de prime à la casse, en partenariat avec GDF-Suez, n’est pas absurde. Mais nous serons vigilants pour qu’elle ne se limite pas à un coup de com’ peu onéreux pour la compagnie gazière qui, comme par hasard, souhaite au même moment augmenter ses prix de 5%.
Surtout, nous regrettons que M. Besson se soit limité à cette mesure alors qu’il avait l’occasion de remanier en profondeur les dispositifs actuels pour aider les plus précaires et tenter d’engager les mesures tant attendues depuis les promesses du Grenelle de l’environnement. Les dispositifs incitatifs existants (comme le crédit d’impôt développement durable, l’eco-prêt à taux zéro) ne profitent pas aux ménages les plus modestes. Rendons-les enfin accessibles à ceux qui en ont besoin; avec par exemple une avance du crédit d’impôt aux ménages qui n’ont pas les moyens d’attendre dix-huit mois avant d’avoir le retour fiscal. Quitte à ne plus ouvrir ces dispositifs aux ménages les plus aisés…”
Matthieu Orphelin, Vice président Europe Ecologie – les Verts du Conseil régional Pays de la Loire renchérit:
“Il faut aussi accélérer la mise en œuvre des dispositifs, comme les travaux du fonds national d’aide à la rénovation thermique. Tout va trop lentement, à l’image de l’observatoire de la précarité énergétique lancé seulement hier alors qu’il était prêt depuis plus d’un an ! Malheureusement la précarité énergétique semble ne pas être une priorité politique de notre gouvernement, qui s’affole uniquement quand les prix de l’énergie augmentent.
Il faut favoriser les solutions de proximité. Les acteurs de la précarité énergétique demandent depuis longtemps que l’Etat mette en place un « chèque vert travaux » qui pourrait être géré par les conseils généraux et /ou les associations qui aident déjà quotidiennement les ménages en difficulté. Faisons-le ! Aidons ces structures décentralisées. Il faut de l’humain au plus proche du terrain, des travailleurs sociaux pour repérer les situations de précarité et prendre le temps de dialoguer et d’accompagner les hommes et les femmes concernés. Les 3.5 millions de foyers qui ne peuvent plus se chauffer correctement en France ne se satisferont pas de beaux discours de communication.”