Budget Primitif 2011 : Intervention d’Emmanuelle Bouchaud

Emmanuelle BOUCHAUD, 6ème vice-présidente du Conseil régional. Membre de la Commission du développement et des activités économiques, de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.

Discours introductifs des rapports Energie

9-215 et 43-377 de la Commissions Développement économie

15 – 285 de la Commission Environnement


 

Monsieur le président, chers collègues,

 

Avant de rentrer dans le détail de ces deux rapports, je voudrais préciser le fait que

la question énergétique est une question qui concerne une grande majorité des

politiques régionales que nous menons.

Ceci est d’autant plus vrai depuis le début de cette nouvelle mandature car nous

nous sommes fixés des objectifs en matière énergétique. Ces fameux3X30 qui

signifient

 

La diminution de 30% de la consommation énergétique

La diminution de 30% des émissions de gaz à effet de serre

L’augmentation de 30% de la production à partir des ENR

Dans le contexte actuel où nous voyons que l’énergie devient un enjeu de plus en

plus crucial au niveau local comme international, ces objectifs sont d’autant plus

pertinents et fondamentaux et aujourd’hui ils irriguent nos politiques.

 

Qu’il s’agisse de l’éducation, de la formation professionnelle à travers l’adaptation

des formations aux métiers verts notamment dans le domaine des ENR et des

économies d’énergies, qu’il s’agisse de la politique logement avec ses critères

énergétiques, de la politique territoriale avec les nouveaux contrats de territoire qui

intègrent la question des plans climats territoriaux, de la politique énergies gérée

dans la direction environnement que je présenterai ultérieurement et bien sûr de la

politique développement et activités économique, enseignement supérieur,

recherche et innovation.

Dans ce domaine, le 3X30 se décline dans nos différents programmes. Dans le

cadre du fonds d’intervention territoriale nous soutenons des projets de recherche et

développement liés aux ENR. Qu’il s’agisse de technologie novatrice dans le

domaine des centrales biomasses, de projet de production de chaleur et d’électricité

à partir de méthanisation, du projet Aérojoule qui porte sur le petit éolien à axe

vertical, ou encore du projet « solaire » pour des panneaux photovoltaïque souples et

bien sûr nous sommes très présents en ce qui concernent l’éolien off shore. Ce sujet

est bien sûr d’actualité puisque le président de la république était à St Nazaire avanthier

pour donner les zones sur lesquelles porteront les appels d’offres d’Etat pour

l’installation de parcs éolien off shore. Je ferai juste une parenthèse à ce sujet pour

exprimer ma plus vive inquiétude après cette annonce en demi teinte car le compte

n’y est pas . Il n’y est pas pour la France puisque nous n’atteindrons jamais les

6000MW en 2020, il n’y est pas pour notre région car la zone des deux iles n’est pas

retenue malgré le consensus reconnu autour de ce projet contrairement à ce qu’a

affirmé le président de la république, et malgré le soutien qu’une majorité des élus

régionaux de droite de notre assemblée avaient affirmé en juin dernier. Je fais le

constat, amer, que le développement des énergies renouvelables est constamment

freiné par des décisions incompréhensibles du gouvernement. Le 6 décembre, par

décret, le gouvernement imposait un moratoire sur le photovoltaïque. Cette décision

s’est ajoutée aux freins réglementaires qui empêchent le développement de l’éolien

terrestre, ainsi que l’absence d’avancées significatives dans les domaines de la

biomasse et de la géothermie. De l’autre côté les investissements massifs dans le

nucléaire continuent. Ceci n’est pas un hasard puisque Nicolas Sarkozy déclarait

mardi que l’objectif de la politique énergétique française devait être de rester leader

dans ce domaine.

 

Et pourtant la priorité c’est de développer le bouquet énergétique.

Et pourtant le développement d’éoliennes en mer comme en terre est nécessaire

pour combattre le changement climatique, créer des emplois verts non-délocalisables

et assurer une indépendance énergétique durable.

 

Nous de notre côté ici en région, nous soutenons donc fortement la structuration de

la filière industrielle autour des EMR et notamment de l’éolien off shore. Ceci se

traduit par l’accompagnement des industriels dans cette diversification d’activité, par

le financement d’études sur les fondations d’éoliennes off-shore, d’études sur les

sous stations électriques, et le financement de projet de conception de navire de

pose et d’installations d’équipements d’EMR , notamment des éoliennes off shore.

Sans oublier notre soutien à SEM REV qui pourrait étendre son périmètre à l’éolien

off shore fixé et voire même flottant.

Comme vous pouvez le constater l’énergie dépasse largement le cadre stricte des

rapports 215 et 377 que je vous ai vous présenter :

Le 215 concerne le soutien aux entreprises pour tout ce qui est diagnostic

énergétique et production éco responsable. Programme en lien avec l’Ademe pour

lequel nous vous proposons une AP de 400000 euros.

 

Le deuxième rapport377 est le programme qui permet de soutenir les actions initiées

dans le cluster énergie et le projet interreg RENREN réseau européen interrégional

de coopération sur les énergies renouvelables. Pour ce rapport donc, il vous est

proposé une AE de 100000 euros et une AP de 160000 euros.

 

Concernant le cluster énergie, je tiens à rappeler qu’il s’agit d’une instance destinée

à rassembler, rendre cohérentes et plus lisibles les initiatives suivies par la

collectivité en faveur des énergies renouvelables et de la maîtrise de l’énergie. Les

actions initiées par le cluster ont été catégorisées en quatre grandes thématiques :

ENR, MDE, métiers verts métiers de demain, innovation et Europe de l’énergie avec

des priorisations quant aux actions menées. Parmi ces actions, il y a la nécessaire

évaluation de nos politiques régionales à travers les 3X30. Ceci nous permettra de

constater si chacune de nos politiques va bien dans le sens d’une diminution de

notre consommation énergétique ou diminution des émissions de gaz à effet de

serre.

Et également parmi ces actions l’engagement à mener un travail sur innovation et

sobriété énergétique. En effet dans le 3X30, on a tendance à oublier le premier qui

est pourtant le plus important à savoir la diminution de notre consommation

énergétique. Pour cela on peut agir sur l’efficacité énergétique mais aussi et surtout

sur la sobriété énergétique qui concerne et interroge nos comportements. Nous

devons donc mener une réflexion sur quelle innovation sociétale pour permette à

chacun d’entre nous d’intégrer la sobriété énergétique dans ses modes de vie

respectifs sans que cela devienne contraignant. En somme comment aller vers une

sobriété énergétique positive et heureuse.

 

Je vous remercie.


Emmanuelle BOUCHAUD

 

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