Bruit : un projet de collecte de données collaboratif en Pays de la Loire
Lors de la commission permanente du 18 novembre 2013, le Conseil régional a accordé un peu plus de 142 000 euros de subvention au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) pour la constitution d’une carte collaborative du bruit en Pays de la Loire (projet Energic OpenData).
C’est au sein du pôle français du projet ENERGIC OD qu’est née l’idée de travailler à l’élaboration d’une carte collaborative du bruit en Pays de la Loire. Cette opération régionale thématique est portée par le consortium IRSTV de Nantes – GÉOPAL. Elle se nomme ONoMap ! pour Open Noise Map, et c’est un projet distingué 1er en Europe parmi plus d’une trentaine d’autres candidats.
ONoMap ! est une application innovante issue des travaux de recherches réalisés à l’IRSTV sur la production de cartes de bruit. Alors que la grande majorité des méthodes utilise des outils complexes et lourds à mettre en œuvre, ONoMAP ! propose en complément de ces outils une solution logicielle dont l’objectif est de faciliter la collecte de données sur le niveau sonore d’un territoire. Pour cela, l’application ONoMAP ! utilisera les capacités d’enregistrement des smartphones. Ainsi, à l’instar du projet OpenStreetMap (http://www.openstreetmap.org) qui permet le partage de traces GPS, il s’agit de construire des cartes collaboratives du bruit.
L’enjeu de cette opération est triple :
– d’un point de vue sociétal, il s’agit d’impliquer le citoyen dans une meilleure connaissance de son territoire mais également de le rendre actif et participatif dans cette connaissance : amener à une prise de conscience sur les enjeux publics de la maîtrise des émissions sonores. A cet effet, l’application ONoMap ! sera mise gracieusement à disposition du grand public ;
– d’un point de vue scientifique, il s’agit de fournir de nouvelles méthodes pour acquérir des informations « sonores » sur des territoires mais également de valider scientifiquement la qualité et la pertinence des données acquises par les capteurs disponibles dans les smartphones ;
– d’un point de vue technique, il s’agit de faire converger des données multi-sources, produites dans des formats différents avec des données thématiques sur le territoire, produites dans le respect de normes ou de protocoles bien déterminés.
Pour Sophie Bringuy, vice-présidente du Conseil régional en charge de l’environnement : « Nous soutenons pleinement ce type d’initiatives qui croise innovation et enjeux de santé-environnement, avec une démarche d’implication citoyenne. L’attraction des nouvelles technologies peut en faire des medias intéressants pour éveiller l’intérêt sur des thématiques parfois anxiogènes. Et rendre les habitants/tes d’un territoire acteur de l’émergence de connaissances sur ces sujets peut aussi déclencher une envie d’agir au-delà. Bien entendu, c’est un vrai défi que de réussir à mobiliser sur un tel sujet. Nous allons suivre cela de près, pour voir si la mayonnaise prend ».
Focus sur le projet ENERGIC OD
Il s’agit de l’European NEtwork for Redistributing Geospatial Information to user Communities – Open Data. Un réseau qui entend mettre à disposition des acteurs européens de l’information géographique, une plateforme commune et unique pour collecter et redistribuer les données géographiques libres, communément appelées Open Data. Cette plateforme construite en interaction avec les initiatives régionales (GÉOPAL, Centre Régional de l’Information Géographique de la Région Provence Alpes Côte d’Azur) sera le terreau pour faciliter le développement de nouvelles applications innovantes telles que la cartographie du bruit communautaire.
Le projet ENERGIC OD comprend dix huit partenaires européens tels que des collectivités, laboratoires de recherche et entreprises est piloté par la Chambre de Commerce et d’Industrie du Gers. Le pôle français du projet est composé de l’Association Française pour l’Information Géographique (AFIGéo), du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), du Centre Régional de l’Information Géographique de la Région Provence Alpes Côte d’Azur (CRIGE), du Centre National de la Recherche Scientifique représenté par l’Institut de Recherches en Sciences et Techniques de la Ville de Nantes (IRSTV FR CNRS) et des entreprises DEPTH France et ALKANTE.