100 jours après l’élection… Le bilan de Sophie Bringuy

Sophie BRINGUY, 8ème vice-présidente du Conseil Régional. Membre de la commission Aménagement du territoire - Environnement.

La période estivale permet de boucler certains dossiers avant de partir en vacances. C’est aussi le moment de faire un point sur les trois mois écoulés, depuis les élections des 14 et 21 mars derniers. Entre découverte de l’institution régionale, formation de groupe et travaux en commission, Sophie Bringuy revient sur ses premiers 100 jours à la Région...

 

A LA DECOUVERTE DE L’INSTITUTION REGIONALE…

 

Il faut bien trois mois en moyenne pour comprendre le fonctionnement de ce mastodonte à mi chemin entre l’organe politique et l’administration.

 

  • Le mystère des services presque levé

 

En effet, à côté d’une petite centaine d’élus, plusieurs centaines de fonctionnaires sont chargés de mettre en œuvre les priorités politiques définies par la majorité régionale. Pendant presque deux mois, une aura de mystère a pesé sur ces personnes, et ce pour plusieurs raisons : d’une part, les services ont été profondément remaniés en début de mandat et la situation commence seulement à s’éclaircir. Il sera désormais plus facile d’identifier les référents thématiques. D’autre part, la culture régionale veut que les contacts entre élus et membres des services soient limités au maximum, pour des raisons assez variées (éviter l’afflux de demandes désorganisées, maîtriser la circulation de l’information, etc.).

 

A ce jour, je n’ai pas encore eu de contact direct avec tous les membres des services en charge de l’environnement. La situation va aller en s’améliorant puisque depuis quelques semaines, en tant que vice-présidente en charge de cette thématique, je participe à une rencontre hebdomadaire avec les chefs de services.

 

Objectif de la rentrée : aller les rencontrer sur leur lieu de travail. En effet, jusqu’à présent, ceci a semblé être compliqué au vu des déménagements consécutifs au remaniement de l’administration.

 

Dans tous les cas, j’ai pu découvrir des fonctionnaires compétents et disponibles, qui connaissent leurs dossiers et émettent des avis techniques à même d’éclairer la décision politique. Leur réactivité permet dans l’ensemble de travailler dans de bonnes conditions. L’obstacle : encore fait-il réussir à entrer en contact avec eux !

 

  • Un fil d’Ariane pour sortir du labyrinthe ?

 

La Région, c’est aussi un cheminement assez complexe vers la prise de décision, dont il est difficile de saisir tous les rouages. Pourtant, bien comprendre le processus décisionnel est essentiel pour pouvoir intervenir au moment adéquat, afin d’infléchir les politiques dans le bon sens.

 

Ces premières semaines m’ont donc permis de participer à un large panel des étapes qui jalonnent les propositions avant qu’elles ne deviennent politiques publiques (réunions de l’exécutif, commissions majoritaires, commissions sectorielles, commissions permanentes, séances plénières, réunions informelles pour faire avancer un dossier, etc.).

 

Je comprends aujourd’hui mieux le rôle de chacun de ces organes, et pourrais ainsi prendre en compte le timing qui rythme la vie de la Région par la suite.

 

  • Le défi d’une vice-présidence sans présidence de commission

 

Parmi 15 vice-présidents au Conseil régional, seulement 9 sont également investis d’une présidence de commission. Dans ce cas-là, la situation est assez simple, comme les vice-présidents concernés ont la coordination claire des thématiques dont ils ont la charge : portage politique en tant que vice-président, maîtrise du travail de la commission en tant que vice-président.

 

C’est un peu plus compliqué quand on est vice-président, sans présidence de commission. En effet, on a une délégation de signature sur sa thématique, et un rôle de portage politique, mais en quelque sorte sous tutelle du président de la commission dans laquelle on siège puisqu’il maîtrise deux charnières importantes dans le fonctionnement régional :

– l’ordre du jour de la commission ;

– l’interface avec les services.

 

En tant que vice-président, sans être président de commission, on a un rôle particulier à jouer. Mais le titre peut rester une coquille vide, si on ne parvient pas à trouver une place lui donnant tout son sens.

 

  • Un bizutage bien étrenné !

 

Et puis il y a de petits moments de solitude dans ce parcours initiatique. Rien de grave, mais de quoi alimenter le carnet de souvenirs, comme paniquer tout d’un coup en session budgétaire car on ne sait pas exactement quand on doit intervenir et rater le bon moment ; ou encore faire une intervention beaucoup trop longue en commission permanente qui récolte un « on n’aura jamais autant parler d’environnement » ; et puis présenter une collègue de l’opposition du cru lors d’un discours d’inauguration par le prénom de son ex-mari…

 

Autant de petites aventures sans conséquences graves qui alimentent la base de données « expérience ».

 

PRISE DE CONTACT AVEC DE NOUVEAUX COLLEGUES

 

  • La naissance du groupe Europe Ecologie Pays de la Loire

 

L’arrivée à la Région, c’est aussi l’occasion d’approfondir les liens avec les personnes que l’on a côtoyées durant la campagne, et de découvrir les autres colistiers élus. Phase d’observation bien naturelle et l’occasion de voir comment une équipe solide et complémentaire peut se construire.

 

Ce qui est certain, c’est que le groupe Europe Ecologie a bien été identifié pour son fonctionnement collégial. J’ai en effet eu vent de plusieurs remarques sur la fréquence de nos réunions, le travail en amont et concerté sur nos interventions, la circulation de l’information. Un chemin sur lequel nous devons poursuivre pour renforcer nos liens et entretenir le climat de confiance actuel.

 

Car en effet, la collégialité ne me semble pas n’être que façade. Les expressions en réunions sont libres et les positions bien discutées avant la prise de décision. Bien entendu, nous ne pouvons pas toujours être tous au même niveau d’information : mission impossible avec 18 élus, dont certains gardent une activité professionnelle en parallèle, et ne peuvent raisonnablement pas tout suivre.

 

Il faudra certainement améliorer le fonctionnement actuel, mais nous sommes sur la bonne voie.

 

  • L’alliance autour de l’environnement et de l’aménagement du territoire ?

 

Je participe à la commission aménagement du territoire et environnement (CATE pour les intimes), savant mariage entre deux commissions préexistantes et en charge d’un panel de politiques extrêmement large (CTU – contrats territoriaux uniques, biodiversité, parcs naturels régionaux, réserves naturelles régionales, eau, littoral, air, déchets dangereux, climat, aides énergie aux particuliers, éducation à l’environnement…).

 

Là aussi, nous voyons naître une nouvelle équipe composée, pour la majorité, de trois élus du groupe Europe Ecologie (Claudine Goichon, Christophe Dougé et moi-même) et quatre élus du parti socialiste. Ces premiers mois ont été l’occasion d’apprendre à se connaître, avec quelques visites de terrain permettant de créer du lien.

 

L’ambiance de travail est bonne, et chacun semble exprimer son opinion de manière assez libre. Du moins, quand j’exprime la mienne, je ne ressens pas de malveillance de la part de mes collègues. Je suis plutôt positive, et j’ai la sensation que nous sommes tous de bonne volonté. Même certaines divergences s’expriment, ce qui est sain, la base est bonne.

 

UNE MONTAGNE DE DOSSIERS

 

  • Se plonger dans la politique régionale : attention risque de noyade !

 

Je pensais connaître les dossiers d’environnement… C’est bien l’inexpérience de la jeunesse qui a parlé ! Ces premiers mois ont en effet nécessité un gros travail de mise à niveau pour bien appréhender les dossiers régionaux qui allaient être sous ma responsabilité de vice-présidente en charge de l’environnement.

 

Je commence tout juste à y voir plus clair, et j’ai encore la sensation d’être restée à la surface des choses. Il y a un mois, mon disque dur était en surchauffe dès le milieu de la journée. A présent, ça va mieux. J’espère qu’à la rentrée, mon cerveau aura un peu décanté et que je serai en vitesse de croisière la plupart du temps.

 

  • Des chantiers à ciel ouvert

 

La commission aménagement du territoire et environnement a ouvert plusieurs chantiers. J’espère que nous pourrons les achever d’ici l’automne. Il est donc difficile d’évoquer dans le cadre de ce bilan très précisément les dossiers sur lesquels nous travaillons. En voici quelques exemples :

La revisite des CTU, outil de contractualisation de la Région avec les territoires. L’objectif étant de produire un cahier des charges ambitieux pour la 3ème génération, afin que ces contrats soient le plus cohérent possible avec nos objectifs de l’agenda 21 notamment.

La mise en place des contrats nature, outil régional pour la mise en œuvre des trames vertes et bleues.

– Bilan de la politique régionale en matière d’eau et amélioration de l’outil de mise en œuvre.

– Travail sur nos priorités politiques dans les parcs naturels régionaux.

– Etc.

 

  • La poursuite, ou non, de projets en cours

 

Notre commission a également poursuivi certains dossiers lancés sous la précédente mandature. Il y a ainsi eu plus de quatre auditions pour les projets de contrats territoriaux uniques. A chaque fois, ceci nécessite un important travail préparatoire.

 

J’ai également eu le plaisir d’inaugurer quatre réserves naturelles régionales, dans trois départements différents. C’est à chaque fois l’occasion d’être en contact direct avec le territoire, autour de projets qui souvent allient préservation de la biodiversité et lien social.

 

Et puis, il y a ces projets que la Région ne financera plus tant que les élus n’auront pas un bilan documenté leur permettant de se positionner sur le bien-fondé des projets en cause. Par exemple : les réserves de substitutions en Vendée. Un courrier est parti il y a peu pour informer les porteurs du projet que la Région n’apportera pas de financement complémentaire.

 

  • Formations et nouvelles idées

 

Au-delà de la prise en main et de la réorientation des dossiers, il ne faut pas oublier le renouvellement. Tout élu a donc le devoir de se former pour continuer de progresser. Au-delà des formations proposées par le Cédis, j’ai notamment participé à une réunion du GIS SOL à Paris, pour préparer un panel de propositions visant à mieux intégrer la question des sols dans nos politiques publiques. J’espère que ce dossier prendra corps à la rentrée.

 

Et puis, il y a la fameuse cellule de veille et d’alerte, que nous avons négocié avec la liste « La gauche en action » entre les deux tours de l’élection. J’ai travaillé une proposition écrite pour faire avancer ce dossier. Ce texte a été soumis à la commission aménagement du territoire et environnement il y a quelques semaines. Nous avons remis en forme ce qui ressortait des débats. Nous espérons que cette cellule verra le jour d’ici décembre 2010.

 

Sophie BRINGUY

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