Tribune décembre 2015
Nous sommes une nouvelle fois la cible d'attentats.
La réaction militaire est nécessaire, mais il est illusoire de croire qu'elle suffira à éradiquer le terrorisme. Son foyer ne se réduit pas à la Syrie et, contrairement à ce que prétendent certains, le terrorisme ne vient pas chez nous avec les réfugiés.
Les terroristes étaient pour la plupart nés en France. Ils y ont grandi, certains ont connu la délinquance, d'autres ont été de bons élèves et, le plus souvent, rien dans leur entourage familial n'annonçait cette évolution.
Cela est à mettre en regard avec ce que disent les enseignants, ici, près de nous. Beaucoup de leurs élèves, parfois très jeunes, sont confrontés via Internet à des discours délirants devant lesquels ils sont désarmés.
Dans la plupart des cas, il suffit de peu pour les rappeler au réel : il suffit qu'une personne de confiance apporte les éléments qui leur manquent. Encore faut-il que ce temps-là puisse être pris par les adultes.
Parfois la tâche est moins facile. Le discours de recrutement est habile, progressif. Il utilise des mécanismes sectaires connus. Il faut former les personnels de l'éducation et tous les agents au contact des jeunes pour les repérer à temps.
Quant aux familles, elles sont souvent désemparées face à ces processus de radicalisation. Pourtant, elles sont le principal levier pour contrer cet embrigadement. Mais elles ont pour cela besoin d'être accompagnées et conseillées.
La lutte contre le terrorisme commence donc ici, chez nous, auprès de nos jeunes, de leurs familles. Il est indispensable que tous nos services publics agissent en ce sens.
Pour la transition écologique à Pontoise, Bénédicte Ariès
baries@ville-pontoise.fr