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    Sur la dette d’Aigues-Mortes (CM du 15-03-2012)

    17 mars 2012

    La discussion sur la dette de la commune a été l’occasion d’échanges surréalistes entre le maire, le DGS et les élus d’opposition.

    Le point de départ est l’affirmation du maire, devant la population lors de ses voeux et réitérée devant les élus, déclarant urbi et orbi que «la commune se désendette pour la première fois de son histoire», et «sans doute la seule en Languedoc-Roussillon». M. le maire aime les phrases chocs, historiques et définitives : péché véniel. Le problème c’est que tout est faux sur toute la ligne.

    Voici les chiffres de l’endettement communal (budget principal seul, hors parkings). Ils sont extraits des comptes administratifs annuels et repris du site du Ministère des Finances : http://alize2.finances.gouv.fr/communes/eneuro/tableau.php?icom=003&dep=030&type=BPS&param=0&exercice=2010

    Evolution du volume de dette restant dû pour la commune d’Aigues-Mortes de 2000 à 2011 : 

    année        dette totale      dette par habitant
    2000        6 945 000         1 141
    2001        8 168 000         1 342
    2002        6 656 000         1 094
    2003        6 807 000         1 119
    2004        6 449 000         1 060
    2005        7 252 000         1 192
    2006       10 189 000         1 675
    2007       11 451 000         1 546
    2008       11 826 000         1 597
    2009       11 710 000         1 626
    2010       11 235 000         1 458
    2011       12 273 000         1 539

     

    La colonne du milieu donne la valeur en euros du capital restant dû au 31/12 de l’année. La colonne de droite celle de la dette par habitant (la population a augmenté de près de 2000 habitants sur la période). Pour information la valeur moyenne pour les communes comparables est de 923 €/hab.

    Commentaires :

    1. Le tableau montre que la dette fluctue : elle baisse de 2001 à 2004, monte brusquement en 2006/2007, baisse à nouveau légèrement en 2009/2010 puis remonte en 2011.
    2. La hausse brutale en 2006 correspond à la création de l’école Henri Séverin, dont j’ai souvent critiqué non la réalisation mais l’absence d’anticipation (création de fonds de réserves).
    3. La baisse en 2010 a été rendu possible par l’utilisation d’un important fonds de roulement de 2 M d’euros qui a permis d’éviter tout emprunt pendant une année. L’ennui c’est qu’aujourd’hui ce fonds de roulement est dangereusement faible.
    4. La dette en 2011 est au niveau le plus haut jamais connu par la commune.

    Mais le maire continuait de nier bizarrement l’évidence, cherchant dans ses papiers une page inexistante, suggérant à un élu de l’opposition de se former en finances publiques… On a atteint un sommet de dinguerie drôlatique quand F. Labarrussias (!) a confirmé cette sentence à D. Charpentier, PDG d’une des entreprises les plus dynamique du Gard. Surréaliste.

     

     

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