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    Comment passer à côté des enjeux énergétiques

    17 février 2012

    A la suite du Grenelle et pour se conformer aux engagements européens pris par la France, l’Etat a lancé un appel à projet pour la construction de plusieurs centaines d’éoliennes offshore – en mer. Cette proposition a suscité un tollé dans le monde politique régional où droite et gauche (à l’exception d’EELV) se sont retrouvés main dans la main pour couler un projet nécessaire et ambitieux. A la (mauvaise) manoeuvre : Gilles d’Ettore, député UMP et Didier Codorniou, PS, vice-président de la région Languedoc-Roussillon. Pourquoi? Parce que les éoliennes à l’horizon risquent de faire chuter le tourisme balnéaire. Est-on sérieux? A-t-on pris la mesure des enjeux? Sait-on que des décisions que nous prenons aujourd’hui pour limiter les effets du réchauffement climatique dépend la vie de centaines de milliers, de millions de personnes qui vivent aux bords des mers? Dont la Méditerranée.

    Car ces questions-là devraient intéresser un tout petit peu nos élus des stations littorales parce que le risque de submersion marine est nettement plus sérieux que l’état d’âme du baigneur contemplant la ligne d’horizon. Erosion littorale et risque d’inondation sont des facteurs politiques majeurs : on y répond par la protection des biens et des personnes et par la prévention, c’est-à-dire la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Mais nos maires de Gruissan comme du Grau-du-Roi font la moue. Sait-on que le député Etienne Mourrut a cosigné un amendement parlementaire visant «à interdire les éoliennes en mer face aux communes touristiques et stations classées»? Pourquoi? «La présence en mer d’éoliennes est incompatible avec toutes les activités de bord de mer que de nombreuses stations développent désormais à l’année». Vraiment? Vraiment??

    Résultat, l’appel d’offres que lance aujourd’hui l’Etat pour la construction de 600 éoliennes en mer d’ici 2015 ne concerne pas notre région faute de «consensus politique» selon la ministre de l’Ecologie. Ici plus personne ne parle d’activité économique, d’emplois, de développement durable, etc. Et tout le monde manque singulièrement de vision d’avenir.

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