Ce que l’on retiendra de ce long conseil – avant le détail du procès-verbal que nous recevrons dans quelques jours. Encore une impression un peu pénible de vaines discussions sans enjeu où tout est plié d’avance.
A défaut du fond parlons du style Bonato : parole omniprésente, interruptions incessantes, inaptitude à l’écoute. Et puis : une jouissance du pouvoir qui se traduit entre autres par une attitude pleine d’ironie supérieure. Ou encore l’abus d’autorité : on intime sans raison l’ordre de se taire, on pique une colère à propos d’absents.
Le maire se permet des digressions inconvenantes sur des questions d’ordre personnel et privé, en l’occurrence sur la mère d’un élu ou ses activités professionnelles. Il se permet facilement des choses qu’il ne tolère pas aux autres. Un exemple parmi d’autres : il évoque très souvent Georges Frêche (qu’il vénère) mais ne supporte pas que ce nom apparaisse dans la bouche d’un opposant.
Autre caractéristique : l’assurance, l’absence de doute : tout ce qu’il fait est parfait. Les objections politiques ou techniques ne sont pas discutées mais rejetées.
Ce qui apparaît le plus constant et le plus frappant dans l’équipe dirigeante c’est l’absence totale de culture démocratique : le maire et ses proches ne comprennent même pas de quoi il est question quand on parle de travail collectif, d’élaboration commune des décisions, de partage des responsabilités, de recherche du consensus, etc.
Posons une idée simple : les citoyens ont élu une assemblée de 29 personnes pour diriger la commune. Eh bien, ce n’est pas ça du tout pour le maire : M. Bonato pense que les citoyens ont élu un groupe de 20 personnes (sa liste) pour diriger la mairie; et que 9 autres personnes parasites sont là, pour perturber les débats, et qu’il s’agit de neutraliser au mieux.
Le rapport de la Chambre Régionale des Comptes, sévère à juste titre sur la gestion de la municipalité précédente, a donné lieu à quelques commentaires trop prévisibles. M. Labarrussias, qui ne sait pas très bien de quoi il parle, s’est cru autorisé à parler avec outrance de commune en ruine qu’il aurait sorti du fond du gouffre. De fait la municipalité actuelle a redressé des comptes très dégradés en faisant payer les aigues-mortais sans discernement. On a le droit de dire que la situation était mauvaise et que ça a un coût, on n’est pas obligé de prétendre que cela justifie des choix fiscaux injustes et que l’on a maîtrisé les dépenses de fonctionnement, ce qui est faux.
Le maire en introduction s’est beaucoup amusé du rapport « édifiant » de la Cour des Comptes épinglant la gestion des stations balnéaires du Languedoc-Roussillon dont Le Grau-du-Roi bien sûr.
Enfin j’ai quitté la séance avant la fin en signe de protestation contre une attaque diffamatoire d’un élu du groupe majoritaire m’accusant directement de corruption et de vouloir recevoir des «enveloppes» d’entreprises locales. Le maire n’a rien trouvé à dire.