Des antennes-relais fleurissent tous azimuts dans la vallée !

5 février 2012

Bientôt, les touristes pourront prendre en photo de superbes œuvres d’art en ferraille (presque des répliques de la Tour Eiffel) qui essaiment le long de la voie ferrée.
Ils pourront même le faire avec leurs Iphone derniers cris et autres gadgets high tech du XXIè siècle pour être toujours relié (à quoi on se le demande).
En effet, depuis quelques mois, des riverains ont vu pousser des antennes-relais GSM . « Synérail, Si si c’est possible ! ».
Sans concertation et sans information préalable, des habitants de Bourg-Saint-Maurice ont vu une antenne relais s’implanter à moins de 20m de leur habitation auparavant, ce sont des habitants de Cruet qui ont eu connaissance d’un projet d’implantation à proximité d’une école…Ces implantations se sont faites dans le cadre d’un projet de Réseau Ferré de France (RFF) d’implanter des antennes relais afin d’améliorer la communication interne entre les conducteurs de trains. La mise en service de ce réseau a été confiée à la Société SYNERAIL (détenue en partie par un opérateur de téléphonie mobile (SFR), le groupe VINCI (infrastructures), TDF …). De là à étendre la couverture numérique auprès des opérateurs de téléphonie mobile afin de couvrir sans interruption le réseau ferroviaire (même sous tunnels), il n’y a qu’une bande fréquence ! Le projet concerne toute la France (2000 antennes sur 14000kms de voies).16 pylônes GSM sont en cours d’implantation entre Albertville et Bourg-Saint-Maurice. Soit un pylône tous les 3.5 km avec des hauteurs pouvant frôler les 60m. Les interrogations sont nombreuses alors que le réseau ne servira réellement que les 4 mois d’hiver (quand les trains desservent la vallée, le reste du temps la desserte s’effectuant par bus).

Les Risques Sanitaires

Au-delà de l’impact paysager que peuvent revêtir ces antennes de 60m en fond de vallée, les impacts sanitaires sont avérés.
De nombreuses études scientifiques indépendantes de celles des opérateurs mettent en évidence les risques sanitaires engendrés par les antennes-relais. Parmi les nombreuses études le Rapport BioInitiative (2007) met en évidence les dangers sanitaires des ondes-électromagnétiques. Il a été validé par l’Agence Européenne de l’Environnement et le Parlement Européen. Le Professeur cancérologue Dominique Belpomme a commenté « Après le rapport BioInitiative, il n’y a plus de débat. ». Roger Santini, Docteur Es Science et membre émérite de Bioelectromagnetics Society a publié un rapport sur « Les arguments justifiant l’application immédiate du principe de précaution à l’encontre de la téléphonie mobile ». Enfin, pour ne citer qu’eux, l’Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Environnement et du Travail (AFSSET) a également publié un rapport en 2009 avec les mêmes conclusions sur les risques sanitaires et diverses recommandations pour limiter l’impact des ondes électromagnétiques sur le public.
Enfin, il faut admettre la désinformation organisée « Une technologie aussi usitée et performante ne peut pas être source de danger pour la santé ! ». Mais, pourquoi, plusieurs compagnies d’assurance refusent depuis quelques années d’assurer les opérateurs de téléphonie mobile au même titre que les dommages associés à l’amiante et au plomb (au nom du principe de précaution) ? Comme la société AXA.

Une réglementation laxiste

La réglementation sur les antennes relais et la prise en compte du principe de précaution dépend essentiellement d’une volonté politique. L’OMS reconnaît la dangerosité des ondes émises par les mobiles mais ne reconnaît pas celle émise par les antennes relais (or ce sont les mêmes ondes).
Nombreux sont les textes : coquilles vides ou vœux pieux. Projet de loi de 2005 relative à la réduction des risques pour la santé publique des installations et appareils de téléphonie mobile. Proposition de loi du Sénat relative à la réglementation de l’implantation des antennes-relais de téléphonie mobile et à la réduction de l’exposition des personnes aux champs électro-magnétiques qui reconnaît le principe de précaution en matière de téléphonie mobile. Rapport du Conseil de l’Europe qui recommande la téléphonie mobile à 0.6V/m puis à 0.2V/m en 2011.
Néanmoins, des règles sont à observer en matière d’implantation d’antennes :
Une instance départementale de concertation doit être mise en place par le préfet (circulaire de 2011, relative à l’implantation d’antennes-relais de radiotéléphonie-mobile) dans tout projet d’implantation.
Une charte de concertation entre opérateurs et collectivités existe mais n’est que rarement appliquée car c’est un sujet conflictuel.
Une atteinte au pouvoir de police du maire
Dernièrement, le 30/09/11 Le Conseil d’État a reconnu une compétence exclusive aux autorités de l’État (Ministère et Agence Nationale des Fréquences) pour réglementer l’implantation des antennes relais sur le territoire. Le Conseil d’État juge que seules les autorités de l’Etat désignées par la loi (ministre, ARCEP, ANFR) sont compétentes pour réglementer de façon générale l’implantation des antennes relais de téléphonie mobile. Un maire ne saurait donc réglementer par arrêté l’implantation des antennes relais sur le territoire de sa commune, sur le fondement de son pouvoir de police générale. Le Conseil d’État précise en outre que le principe de précaution ne permet pas à une autorité publique d’excéder son champ de compétence. Bref, on retire ce pouvoir au maire mais il reste responsable (« les emmerdes » sans le pouvoir de décision).


Mobilisation citoyenne et revendications en Combe de Savoie et Tarentaise.

Le collectif Santé et Environnement ; l’Association Antenne Tarentaise Pollution, et l’Association Vivre en Tarentaise se mobilisent pour faire toute la lumière dans ce projet animés surtout par le manque de concertation et d’information. Leur objectif n’est pas d’interdire les antennes-relais et d’aller à l’encontre de la modernisation du réseau de la SNCF. Mais c’est bien de veiller à l’application des règles qui existent en matière d’implantation d’antennes-relais, de faire valoir le principe de PRECAUTION, d’avoir accès aux dossiers d’implantations (impacts sanitaires, puissances d’émissions prévues, distances réglementaires à respecter…), de faire effectuer une étude indépendante sur les impacts sanitaires de ces antennes, de se doter d’appareils pour effectuer des mesures régulières à proximité des installations et s’assurer que les émissions respectent les normes préconisées par le Conseil de l’Europe sur la puissance des champs électromagnétiques soit 0,6Volt/Mètre seuil qui sera prochainement abaissée à 0,2V/m. Les normes françaises portant la limite d’émission à 61V/m !!!

Le groupe local EELV Albertville-Tarentaise soutien la mobilisation citoyenne et en appelle à la responsabilité des élus locaux et du préfet en matière de prévention des risques sanitaires associés aux antennes-relais. Le groupe EELV demande la mise en place d’une concertation (conformément à la loi) impliquant tous les acteurs du dossier (représentants des citoyens, opérateur, RFF, SNCF, services de l’Etat compétents, élus locaux concernés par ces implantations). Enfin, le groupe local souhaite que soit pris en compte le principe de précaution et que les puissances d’émissions soient abaissées au seuil d’émission acceptable pour la santé publique à 0.6V/M dans tout lieu de vie.

Pour en savoir plus :
Collectif Santé et Environnement de Cruet labaraterie@yahoo.fr
Association Antenne Tarentaise Pollution Facebook Antenne Tarentaise Pollution
Association Vivre en Tarentaise http://www.vivrentarentaise.fr/ contact@vivrentarentaise.fr
CCARRA (Coordination Citoyenne Antennes Relais Rhône Alpes) http://ccarra.revolublog.com/
CRIIREM (Centre de Recherche et d’Information Indépendantes sur les Rayonnements Eléctro-magnétiqsues) http://www.criirem.org/
ROBINS DES TOITS http://www.robindestoits.org/

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