La Vanoise, sa centaine de sommets de plus de 3 000 mètres, ses glaciers sublimes, sa flore de l’extrême, sa faune étonnante ! Le « grand jardin des Français », selon Samivel…
La Vanoise est à nouveau menacée…
Le premier parc national français a été créé en 1963. Il fête en 2013 son cinquantenaire. Le gâteau d’anniversaire risque d’avoir mauvais goût. La cupidité des bétonneurs et la courte vue des conseillers municipaux des communes alentour, menacent de saper les principes de sa protection.
La loi de 2006, dite « Giran » (du nom du député qui l’a portée), exige de tous les parcs nationaux qu’ils rédigent une Charte où soient fixés les objectifs et les règles de l’aire protégée, composée désormais d’un « cœur de parc » (l’ancienne « zone centrale ») et d’une « zone optimale d’adhésion » (l’ex-« zone périphérique »). À cette Charte, doit être jointe une carte des vocations des territoires dans la zone d’adhésion.
Le Conseil d’Administration du parc a travaillé pendant plusieurs années à la réalisation de ce document. Il est parvenu à un compromis entre les divers groupes ou personnalités concernés. Le 28 mars 2012, il a décidé d’« arrêter » la Charte et sa carte en l’état, et de les soumettre à l’enquête publique.
Chacun des organismes concernés doit donner son « avis ». Nombre de structures (la Région Rhône-Alpes, etc.) ont répondu : « avis favorable ». Le Conseil général de la Savoie, présidé par Hervé Gaymard, a pondu un texte particulièrement ambigu et inquiétant. Tout a dérapé avec les conseils municipaux. Sur les vingt-neuf communes de Tarentaise et de Maurienne appelées à se prononcer, vingt-six ont rendu un « avis défavorable » (« non »), et seulement trois un « avis réservé » (« abstention ») …
Les conseillers municipaux n’ont toujours pas compris l’intérêt qu’ils ont à disposer gratuitement, dans leur commune, d’une merveille naturelle – d’un « monument naturel », comme disent les Américains. Aveuglés par la réussite financière de Courchevel ou de Val d’Isère, jaloux du fric qui y coule en avalanche et incapables de penser qu’il existe une autre façon de mener des activités touristiques que celle qui consiste à bétonner la montagne, ils affirment leur volonté de « rester maîtres chez eux ».
Europe-Écologie-les-Verts refuse de confondre « développement économique » et « saccage de la nature », « progrès » et « bétonnage », « tourisme » et « folie immobilière ».
Randonneurs, alpinistes, skieurs, naturalistes, paysans, défenseurs du patrimoine, bergers des alpages, amoureux de la splendeur des hautes terres et de l’intégrité d’un territoire béni par la géologie et l’évolution, mobilisons-nous ! Le parc national de la Vanoise a besoin de nos énergies. L’enquête d’utilité publique est ouverte jusqu’au 21 janvier. Chacun de nous doit prendre ses responsabilités, et aller consigner son avis sur l’un des registres ouverts dans les vingt-neuf communes de la zone d’adhésion, à la Préfecture de Chambéry, dans les Sous-préfectures de Saint-Jean-de-Maurienne et d’Albertville, au siège du parc national à Chambéry, etc.
La Vanoise appartient à ceux qui y vivent, mais pas seulement ! Elle constitue un parc international avec son jumeau italien, le Grand Paradis. Elle fait partie du patrimoine commun des Alpins, des Français, des Européens, des citoyens du monde, et avant tout des générations futures.