Militant anti OGM, il refuse le prélèvement ADN : convoqué au tribunal correctionnel le 11 avril 2011

6 avril 2011

En 2006 ils voulaient alerter sur le risque de contamination d’un silo de maïs destiné à la consommation humaine installé à 1,5m d’un autre contenant 2300 tonnes de maïs transgénique. Un groupe de militants marque ce dernier avec de l’eau et du brou de noix, en présence de la presse, en plein jour, et ce, sans violence de leur part. Ils sont obligés de désarmer le propriétaire des lieux qui vient de tirer un premier coup de feu. 97 de ces militants revendiquent leur action et fournissent spontanément leurs coordonnées et leurs identités à la gendarmerie.

Fin 2009 alors que 65 demandaient à comparaître à leur côté, seulement 12 d’entre eux sont inculpés de destruction de biens et condamnés à 3 mois de prison avec sursis et ≈ 6000 € d’amendes et indemnités diverses.

En février 2008, ce produit OGM MON 810 (Monsanto) faisait déjà l’objet d’un moratoire, toujours en vigueur en 2011. (interdiction de cultiver)
En 2010 après ces faits, l’un d’eux, Yves Meunier est convoqué à la gendarmerie d’Ugine (73) pour y subir un relevé d’empreintes biologiques (A.D.N.). Il revendique son action d’alerte citoyenne et refuse ce prélèvement. Il refuse d’être assimilé à un délinquant criminel ou terroriste et d’être répertorié au Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques. Or le refus de fichage génétique est considéré comme un délit qui peut lui valoir 1 an de prison et 15 000 € d’amende. En mars 2011, il est convoqué au tribunal le 11 avril.

L’appareil policier et judiciaire est censé assurer la sécurité de la population.

Qu’en est-t-il de l’action de sécurité à assurer par l’État en matière de :

  • sécurité alimentaire ?
  • sécurité pharmaceutique et médicamenteuse ?
  • sécurité sur les services de l’eau ? la pollution de l’air ?
  • sécurité de traitement des déchets ?
  • des risques technologiques sous évalués ?
  • délinquance financière (la seule exclue du fichage A.D.N.) ?

  • D’autres avant Yves Meunier ont refusé ce fichage. Créé à l’origine en 1998 pour ficher les délinquants sexuels, il a été étendu en 2001 à tous les crimes (lois Lopsi1), puis en 2003 aux crimes et délits (Lopsi2). Et finalement (?…) ce fichier est connecté aux 59 fichiers existants, y compris les interpellations ou infractions classées sans suite. (Déjà 1,7 million de fiches environ)

    Au delà de la facilitation de l’identification et la recherche des auteurs d’infraction, ces fichiers ne seraient-ils pas utilisés pour écraser les voix contestataires citoyennes, syndicales, écologistes, de lanceurs d’alertes, défenseurs des droits sociaux et humains ? Sinon comment expliquer qu’on veuille y inscrire des citoyens qui n’ont en aucune façon cherché à se soustraire à l’action de la justice ?
    Yves Meunier doit être relaxé, ce procès est disproportionné par rapport aux faits incriminés.

    Nous nous déclarons solidaires de son refus et dénonçons le fichage sécuritaire généralisé.

    Signataires : LDH ; AFPS ; CCUIC ; CGT ; CLAC ; Confédération Paysanne ; CSF ; E-E les Verts ; Faucheurs Volontaires ; FSU ; PC ; PG ; PS ; Solidarité et Progrès ; Stop OGM 73

    Mobilisation citoyenne : tribunal d’Albertville
    Lundi 11 avril 2011 à 13h30
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