[TE] Les mobilités en transition

Les 4 et 5 avril derniers se tenait à Clermont-Ferrand, le 37ème congrès de France Nature Environnement (FNE). Deux jours de débat consacrés aux mobilités de demain. L’occasion de revenir sur les enjeux capitaux de la mobilité dans la perspective de la transition énergétique. Qui dit transition énergétique dit le plus souvent économies d’énergie, qui dit énergie pense électricité, et donc chauffage et habitat.

Or si l’habitat en France compte pour 44% de la consommation d’énergie finale, le deuxième poste est tenu par les transports : 32 %. Et pour ce qui est des Gaz à effet de serre (GES) – nous avons affaire à une crise énergie – climat, crise de l’approvisionnement en énergie et des déchets énergétiques – le secteur des transports est le premier secteur émetteur de GES avec 26% des émissions contre 19% à l’habitat (résidentiel et tertiaire).

Les consommations d’énergie par secteur

Conso énergie par secteur

                      

                                                                                                                                                 Émissions de GES par secteur

Emissions GES Fr 2010

 

 

 

 

 

La gestion et la maîtrise de la mobilité sont donc cruciales dans la perspective d’une transition.

La mobilité concerne les personnes et les marchandises, les déplacements comme le transport.

Par ailleurs, la mobilité nous interroge sous deux aspects complémentaires :

 – un aspect technique, celui des véhicules et moyens de transports, comme de la maîtrise de leurs consommations et émissions

 – un aspect géographique et organisationnel, celui des déplacements / transports eux-mêmes (et nos modes de déplacement), de la maîtrise de leur amplitude comme de leur fréquence.

 Aussi, parler mobilité, c’est parler technique (se déplacer mieux et autrement), urbanisme et économie (se déplacer et déplacer moins). Le triptyque de la transition se décline donc aussi sur le plan de la mobilité :

  • Sobriété – se déplacer moins
  • Efficacité – se déplacer mieux
  •  Renouvelables – se déplacer autrement

 

1- Se déplacer et transporter moins

 Cela nécessite de tabler

– sur l’urbanisme et l’aménagement du territoire afin de rapprocher les différentes fonctions, aujourd’hui éclatées, de l’espace urbain (travail, consommation, loisir et habitat)

 – sur une relocalisation de l’activité économique à l’échelle des bassins de vie.

 

 2- Se déplacer et transporter mieux

Pertes de temps, bouchons, retards, pollution, coûts, accidents, mortalité… Comment améliorer le bilan sociétal de nos systèmes de transport ?

Au-delà de la maîtrise totale des prérogatives en matière d’urbanisme et d’aménagement du territoire, les collectivités locales les plus adaptées à l’échelle des bassins de vie (agglomérations, intercommunalités, voire plaques urbaines) doivent pouvoir piloter l’ensemble des politiques relatives aux déplacements au travers d’autorités organisatrices de la mobilité durable (AOMD). Objectif : assurer l’efficacité, la complémentarité des modes de déplacement ainsi que l’équité territoriale.

Par ailleurs, l’efficacité en termes de transport de marchandises nécessite une fiscalité incitative visant à développer

– l’efficacité énergétique des moteurs

Рcomme le taux de remplissage des v̩hicules (camions et voitures).

 

 3- Se déplacer et transporter autrement

 

Intermodalité

Aujourd’hui, 70% de nos déplacements se font en voiture. Le report vers les modes alternatifs et complémentaires que sont la marche, le vélo et les transports en commun est possible, moyennant une bonne coordination de ces modes entre eux (gestion numérique des itinéraires, vélos et voitures en libre service…)

 De la propriété à l’usage

Aujourd’hui, un véhicule passe 95% de son temps à l’arrêt. Pourquoi ne pas partager ce temps d’immobilisation en en partageant et n’en payant que le seul usage ? Avec l’auto-partage, le nombre de véhicules nécessaires (donc à acheter, entretenir…) peut être diminué par 15 pour un usage équivalent. Plus le kilométrage annuel est faible, plus les coûts fixes (taxes, assurances, redevances…) pénalisent le coût du kilomètre parcouru.

Livrer autrement

Le vieillissement de la population et le développement des achats via Internet accroissent le nombre des livraisons en centre-ville. Or l’acheminement des marchandises en ville est source de pollution et de conflit dans l’usage de la voirie. De nouveaux moyens de transport sont donc à inventer sur les derniers kilomètres : véhicules électriques, triporteurs (à assistance électrique…) ; véhicules qui rayonneraient à partir d’espaces de stockage spécialement conçus en périphérie urbaine.

Mobilité : quelques chiffres

Mobilités

 

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