[Logement] Habitat et compétitivité

Le marché de l’immobilier plombe-t-il la compétitivité de l’économie française ? De prime abord, la question semble assez baroque dans un pays qui se persuade depuis des lustres que quand le bâtiment va…
Et pourtant, en début d’année, le nouvel arbitre de la compétitivité nationale et commissaire général à l’investissement Louis Gallois affirmait dans les colonnes du Monde que, s’il devait réécrire son fameux rapport, il y inclurait un chapitre sur le logement.
« Je n’y ai pas pensé et je le regrette. La politique du logement en France est très importante et conditionne en partie la compétitivité de l’Hexagone « , ajoutait-il, en rappelant que l’État y consacre 40 milliards d’euros par an sous forme d’aide au logement (aides à la pierre et aides au logement)
D’ailleurs, le président de la République, François Hollande, a annoncé, le 21 mars, un « plan d’urgence  » comprenant diverses mesures (baisse de TVA sur le logement social, moratoire sur les normes…). Cécile Duflot, la ministre de l’égalité des territoires et du logement, prépare, quant à elle, pour cet automne une vaste loi sur le bâti et l’urbanisme. Elle doit couvrir des aspects aussi divers que les rapports entre propriétaires et locataires, la profession d’agent immobilier, les copropriétés…
Cette mobilisation générale se comprend. Car, en dépit de la récente baisse des prix, la question de la cherté de l’immobilier est au centre des préoccupations des Français et du gouvernement. Et ils ont raison ! Salaires, épargne, pouvoir d’achat et consommation des ménages : l’immobilier influence tous les domaines de l’activité économique.
« Le dérapage des dépenses de logement est un vrai handicap pour la compétitivité nationale « , a rappelé dans un colloque récent Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice (PS) de Paris, présidente de la fédération nationale des coopératives HLM. Pour cette ex-membre des gouvernements Bérégovoy et Jospin chargée des questions de logement, si la pause salariale en Allemagne a été bien acceptée, c’est parce que la part des dépenses de logement dans le budget des ménages n’a pas augmenté.
Les coûts immobilier et foncier pèsent aussi sur la compétitivité des entreprises, rappelait le rapport d’information du député Daniel Goldberg (PS, Seine-Saint-Denis), rédigé au nom de la mission d’information sur les coûts de production en France et déposé à l’Assemblée nationale le 27 mars :  » La flambée des prix immobiliers a un impact direct – sur les salaires – : les entreprises sont contraintes d’en tenir compte dans la détermination de leur masse salariale.  »
[Source : Le Monde.fr]

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