[Logement] Etat des lieux : une crise globale

Hausse vertigineuse des prix, inadéquation de l’offre et de la demande de logements, inégalités territoriales, conséquences économiques majeures… la crise du logement est au coeur de la crise sociale, économique et écologique dans laquelle la France se trouve plongée ; elle mine la société française depuis plus de dix ans ; sans réponse durable et satisfaisante.

Mais avant d’envisager d’éventuelles réponses et de cerner les lacunes des mesures mises en oeuvre jusqu’à présent, un bref état des lieux du logement en France s’impose. Sous le jour d’une série de crises gigognes.

– Premier volet d’une série sur le logement.

Une crise sociale – Aujourd’hui, la pénurie de logements en France est particulièrement criante : la Fondation Abbé Pierre estime à 3,6 millions le nombre de personnes « non ou mal logées ». Sans parler du nombre de précaires énergétiques, environ 8 millions. Cette situation commande des mesures d’aide et d’urgence articulées à des investissements plus durables.

Une crise économique – L’effondrement de l’offre de logements par rapport à une demande en hausse constante a causé une envolée des prix sans précédent : les prix des l’immobilier ont, par exemple, connu une hausse de 40% en Ile-de-France sur les dix dernières années. Même si cette tendance nationale dissimule de fortes différences selon les territoires, le poids du poste logement dans le budget des Français pèse inévitablement sur les salaires. Par comparaison, l’inexistence de tensions sur le marché immobilier d’outre-Rhin a notamment permis au Schröderisme de parier sur une relative modération salariale.

Une crise écologique – Chassées des centres-villes par la hausse des loyers et des prix, les classes moyennes désireuses d’accéder à la propriété ont été contraintes de s’exiler dans les espaces péri-urbains, sur les marges des agglomérations, en grignotant les terres agricoles les plus fertiles. Au gaspillage de ressources foncières viennent aussi s’ajouter des dépenses accrues en matière de mobilité, la plupart du temps automobile ; et donc des émissions de GES supplémentaires.

Une crise politique – Éloignés des centres-villes et de leur vie culturelle, confrontés à une précarisation accrue due à la hausse des prix de l’énergie et des carburants, à des rythmes pendulaires harassants, ces nouvelles populations rurbaines sont en proie à un sentiment d’abandon, voire de déclassement. Sentiment qui, politiquement, se traduit par un vote sans cesse plus appuyé pour les extrêmes, extrême-droite notamment.

Des crises multiples appellent des réponses multiples et cohérentes ; légales, réglementaires, urbanistiques, fiscales, financières, nationales, locales, institutionnelles…

Enfin une crise aussi profonde et aussi large est une crise complexe dont il faut tenter d’éclairer chacun des aspects.

[A suivre…]

 

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