La doume, une monnaie locale dans le 63

La doume, première monnaie locale d’Auvergne, a été officiellement lancée samedi 17 janvier après deux ans de préparation. Succès inattendu pour la Doume, samedi dernier avec plus de 180 adhésions enregistrées dès le premier jour soit près de 7000 euros déjà convertis en monnaie locale. Un vrai succès populaire qui en appelle et en attend d’autres !

Si les initiatives créatives, locales et solidaires ne manquent pas dans le bassin clermontois – AMAP, Cigales, Habitat participatif, Fablab, recycleries … – il manquait encore l’une des expériences d’alternatives parmi les plus symboliques et les prometteuses, une monnaie locale. C’est chose faite avec la Doume, lancée samedi dernier, le 17 janvier 2015.

Reste désormais à la faire vivre et à en exploiter toutes les possibilités pour recoudre un tissu économique local, écologique et solidaire.

Une monnaie locale, comment ça marche ?

Une monnaie locale est une monnaie complémentaire qui vient compléter la monnaie officielle, l’euro, sur un territoire avec des produits, des échanges donnés.

  • Ce sont des adhérents / utilisateurs qui échangent des euros contre le même nombre d’unités de monnaie locale afin de les échanger dans des commerces identifiés pour des biens identifiés (locaux, solidaires et écologiques notamment).
  • Ce sont également des prestataires / commerçants qui acceptent d’être payés en monnaie locale (sur la base 1 euro = 1 unité de monnaie locale, ce qui est neutre du point de vue comptable). Lorsque leur stock de monnaie locale gagne en importance, ils peuvent soit

– l’échanger contre des euros moyennant une décote (incitation à la conservation de la monnaie locale)

– l’utiliser localement, en rémunérant leurs employés, ou en payant des fournisseurs : c’est ainsi une incitation forte à densifier le réseau des prestataires et producteurs locaux et de développer les opportunités d’achat pour les utilisateurs.

Économiquement parlant, le prestataire bénéficie d’un effet-réseau évalué, selon les expériences les plus anciennes (en Allemagne notamment), à près de 5 % de chiffre d’affaires. C’est aussi le gain d’une clientèle locale et fidèle attachée aux valeurs éthiques de la production et de l’échange.

Par ailleurs, le compte en euros constitué des dépôts des utilisateurs au moment de l’adhésion et du change permet de gager la masse de monnaie ainsi créée. Placées dans une institution éthique (type NEF ou la Foncière de Terres de Liens), ces réserves peuvent également contribuer à générer de l’investissement et à créer une activité locale qui viendra densifier le réseau économique attendu par la création de la monnaie locale.

Pratiquement, chaque adhérent peut venir changer des euros contre des doumes dans les comptoirs de la doume. Voir le site de la doume

La nouvelle vague des monnaies locales

Chiemgauer, Fureai Kippu, SOL Violette, WIR, l’Abeille ou la Commune… Quel rapport entre ces étranges appellations ? Elles désignent toutes une expérience de monnaie locale ou complémentaire. En Bavière, au Japon, en France ou en Suisse. Chacune avec ses spécificités et des objectifs bien précis, elles concourent à une relocalisation des circuits monétaires, à la renaissance de circuits courts ainsi qu’à la résilience des tissus économiques locaux.

Véritables outils d’interventions monétaires chirurgicales, on peut les multiplier selon les besoins (économiques, sociaux, culturels…) : elles permettent et permettront encore plus à l’avenir de mobiliser des ressources pour répondre à des besoins, sans faire appel ni à des budgets publics très contraints, ni au prêt bancaire trop contraint.

On dénombre aujourd’hui près de 50 projets de monnaie locale en France, aboutis ou en cours de montage.

Doume

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