[Conseil municipal 19 décembre 2014] Intervention de Nicolas Bonnet

Délibération sur le budget primitif 2015 –

Monsieur le Maire, mes chers collègues,

Avec la baisse des dotations et les dépenses contraintes héritées de la précédente mandature, les marges de manœuvre cette année sont faibles et ce budget a nécessité de faire des choix délicats mais indispensables.

Choix et actions de court terme, mais aussi de long terme dont les effets se verront davantage sur les prochains budgets.

Ce budget, le premier de la mandature, se devait de ne pas obérer les capacités d’action municipale pour la suite du mandat au cours duquel nous mettrons en œuvre le programme pour lequel les Clermontoi-se-s nous ont élus.

Ce budget est réaliste et responsable dans le sens où il s’appuie sur la réalité de la situation actuelle, aussi regrettable soit-elle, notamment à cause de la forte baisse des dotations de l’État. Ce n’est pas un budget virtuel dans le cadre duquel nous ferions comme si nous avions plus de recettes permettant de dépenser davantage. Ce n’est pas non plus un budget virtuel où on ferait comme si on pouvait, en quelques mois à peine, faire des économies drastiques tout en maintenant pour tous les Clermontoi-se-s une offre de service public de qualité dans le domaine de la petite enfance, une offre culturelle et sportive variée et accessible, etc.

Il n’est ni un budget ‘austéritaire’, car il maintient l’offre de service public aux Clermontoi-se-s, ni un budget dispendieux qui n’aurait pas le souci de la pertinence de chaque dépense ; et de ses impacts en terme de besoins de recettes nouvelles.

Aussi injuste que soit la baisse drastique et brutale des dotations de l’État, il nous faut au mieux avec. Pourtant elle est doublement injuste :

  • 20% de l’effort de réduction du déficit de l’intestat est ainsi reporté sur les collectivités territoriales, alors que ces dernières ne représentent que 10% de l’endettement public en France.

  • L’état utilise ces économies faites sur le dos des collectivités territoriales pour financer un dispositif dispendieux et aveugle, le CICE, qui ne permettra ni de réorienter notre économie dans le sens de la transition écologique, ni de créer des emplois, ou bien si peu, au regard du coût de ce dispositif.

A l’heure où les citoyens plébiscitent plus de démocratie participative et de dynamisme de l’économie locale, c’est un dangereux contresens que de couper les moyens d’actions des collectivités locales.

Néanmoins, baisse des dotations ou pas, il est nécessaire de se poser la question de l’efficacité des dépenses publiques que nous engageons.

Cela passe tout d’abord par le souci de la sobriété en se posant la question la nécessité de chacune des actions engagées, notamment en les priorisant les unes par rapport aux autres car au final il faudra bien faire des choix. « Gouverner, c’est choisir. »

Cela passe aussi, pour chaque service rendu à nos concitoyens, à se poser la question de l’optimisation de notre fonctionnement, soit pour améliorer la qualité du service à coût constant, soit pour maintenir une bonne qualité de service publique à moindre coût, et tout ceci sans négliger les conditions de travail de nos agents municipaux et en ayant le souci de l’accessibilité de ces services à tous les habitants, quels que soient leurs revenus.

Ces principes étant énoncés, ils ne peuvent s’appliquer que sur le long terme, et c’est pourquoi nous écologistes porterons leur mise en œuvre tout au long du mandat. Ce premier budget de la mandature, moins d’un an après l’élection d’une nouvelle équipe municipale et d’un nouveau maire, ne fut pas une étape facile. Nous voterons ce budget et nous souhaitons nous inscrire dans la durée, la durée du mandat pour mettre en œuvre notre programme, mais aussi plus largement le temps long des investissements d’avenir qui permettront d’engager notre territoire dans la voie de la transition écologique.

Pour y parvenir, nous devrons sans cesse chercher à améliorer nos méthodes de travail au sein de la municipalité, y compris dans l’élaboration des prochains budgets. Toutes les dépenses devront pouvoir être examinées et priorisées les unes par rapport aux autres, dans la transparence et en fonction de l’intérêt général de nos concitoyens, dans une optique de justice sociale, de préservation de l’environnement et de développement de l’économie locale de notre territoire.

Cela passera d’abord par un discours de vérité, pour la majorité comme pour l’opposition.

La vérité des finances de notre Ville, celle des finances locales en général, c’est que les contraintes d’aujourd’hui ne s’effaceront pas demain d’un coup de baguette magique, ou de détartrage magique.

Nous aurons besoin d’anticipation collective, de concertation et de transparence, entre nous mes chers collègues, mais également avec nos collègues de l’agglomération, avec ceux des autres collectivités territoriales ainsi qu’avec les habitants de cette ville.

En effet, une importante piste d’efficacité de notre action est la mutualisation des services entre les différentes communes de Clermont Communauté, avec à terme une transformation de notre agglomération en communauté urbaine.

Pour mettre en œuvre la transparence nécessaire à notre travail, il nous faudra également produire la mesure la plus simple des coûts et des services rendus, comme de nos ressources, financières et fiscales.

Nous devrons donc nous efforcer de parvenir à la plus grande efficacité possible de notre action publique aux échelles les plus pertinentes. La coordination des actions des collectivités est inévitable et il faut l’appuyer partout où cela est nécessaire.

A partir de là, les choix redeviendront clairs et politiques. Qui doit payer ?

Les usagers via des tarifs où la progressivité, sociale et quantitative, serait étendue ?

Ou les contribuables via des hausses d’impôts ?

Ou finalement, faudra-t-il renoncer à des services ou à des investissements ?

Demain, ces choix collectifs devront être les plus partagés possibles.

Et au-delà des grands cycles des assises – assises des mobilités, assises de la culture… – nous pourrions songer à de grandes assises de la ville et du territoire.

Remonter