Un Burger King, ça trompe très légalement !
Dans la droite ligne de leurs récentes prises de position sur le sujet, les élus EELV de Clermont Communauté ont souhaité déposer un vœu demandant à toutes les parties de se mettre autour de la table sur le dossier de l’implantation d’un restaurant Burger King à Aubière. Voeu rejeté.
Rapporté par Guillaume Vimont lors du Conseil communautaire du 3 avril dernier, ce vœu déposé par le groupe écologiste n’a guère suscité que l’indifférence si ce n’est l’hostilité d’une majorité d’élus communautaires. Présenté en toute fin de Conseil, le vote n’a pas atteint le quorum requis, la moitié de l’assemblée s’étant levée à la fin des délibérations du jour.
Les critiques se sont fondées sur trois arguments :
- les emplois promis
- la légalité non contestée du permis de construire,
- l’incompétence de Clermont Communauté sur le sujet,
- la nécessité de développer et préserver le commerce de proximité.
Source : La Montagne, le 7 avril 2015
Or, si la perspective de 120 emplois est alléchante, Nicolas Bonnet a rappelé combien était vain le chantage à l’emploi, dans un secteur et une zone saturés, où la création d’emplois par une enseigne portait atteinte à l’activité et à l’emploi des autres (en l’occurrence, Mc Donald’s, Kentucky Fried Chicken et Quick)
Par ailleurs, si la légalité du permis est incontestable, la réalité de la tromperie ne l’est pas moins. Est-ce une pratique acceptable ?
S’il est vrai que Clermont Communauté n’a pas de compétence en la matière, l’agglomération n’en a pas plus quand il s’agit de demander la réalisation de la LGV POCL. Et le Code général des collectivités territoriales énonce que « le Conseil émet des voeux sur tous les objets d’intérêt local. » [CGCT Article L2121-29]
Enfin, s’il est avéré que Burger King est un acteur commercial, en quoi peut-on parler de commerce de proximité, surtout dans la zone où il prévoit de s’installer !
Comme l’a rappelé Odile Vignal lors du débat qui a suivi la présentation de ce vœu, cette affaire est révélatrice de trois choses :
– des méthodes employées par le promoteur, et notamment de la tromperie caractérisée.
– de l’absence de toute politique commerciale qui à l’anarchie dans l’implantation préfère la planification selon les besoins, la viabilité, l’équilibre du territoire, la limitation des déplacements.
– d’un réel mépris pour toutes les questions liées au cadre de vie et à la santé publique.
– Voeu EELV sur l’implantation d’un restaurant Burger King à Aubière