Devant plusieurs milliers de maires et présidents de groupements de communes réunis pour leur congrès annuel, le Président de la République a estimé que « les débats » sur le « mariage pour tous » sont « légitimes », et a rappelé que les maires « auront, si la loi est votée, à la faire appliquer ».

Il a aussi fait valoir qu’il y a toujours la liberté de conscience » et affirmé que des possibilités de délégation d’un maire à ses adjoints « peuvent être élargies ».

Ces propos sont scandaleux. Ils sont clairement un permis de discriminer, avec la compréhension du Chef de l’Etat.

Ces propos sont une violence à l’encontre de centaines de milliers de citoyennes et citoyens de ce pays, au seul motif de l’orientation sexuelle. On ne saurait tenir un engagement de campagne en autorisant, par anticipation, les élus du peuple à contourner la loi.

La République ne peut tolérer qu’il soit envisagé que l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, une fois devenue loi,  ne s’impose aux maires. L’homophobie est un délit, elle ne saurait être considérée comme une opinion ou une clause de conscience.

Sergio Coronado

Député des Français de l’étranger – Amérique latine et Caraïbes

Membre de la commission des lois