Nucléaire : en plein campagne présidentielle, la désinformation continue

Visite d’Eric Besson à Fukushima: en plein campagne présidentielle, la désinformation continue

Après les multiples rebondissements qui ont discrédité l’industrie nucléaire en France, le mythe d’une énergie nucléaire sûre, économique et propre a définitivement volé en éclat. Pour gagner le débat sur l’avenir énergétique de la France, Nicolas Sarkozy ne sait plus comment faire. Preuve en est, sa dernière idée a été d’envoyer Eric Besson dans la zone interdite de Fukushima…pour nous rassurer.

Une bien belle mascarade que décrypte Michèle RIVASI, spécialiste du nucléaire et porte-parole d’Eva Joly: « Cette visite d’Eric Besson, premier ministre étranger à visiter la zone interdite, est une mascarade de plus à mettre au compte du gouvernement français et de l’industrie nucléaire. Notre ministre de l’énergie en a profité pour vanter la collaboration du génie nucléaire français, Areva ayant participé à la mise en place d’une usine de décontamination de l’eau de refroidissement déversée sur les réacteurs. Pourtant cette entreprise de décontamination est loin d’être un succès, preuve s’il en est de l’impossible gestion d’une catastrophe nucléaire. »

« Par ailleurs, Eric Besson se veut rassurant sur le bilan sanitaire de la catastrophe nucléaire. Selon le directeur de Tepco, aucun travailleur n’a reçu de dose mortelle, ce qui semble invraisemblable mais impossible à vérifier du fait de l’omerta régnant au Japon. Comment y croire alors qu’un bilan officiel révèle qu’au moins 573 personnes sont mortes des suites de l’accident (2)? Par ailleurs, Tepco avait pourtant reconnu que 143 liquidateurs étaient ‘introuvables’ depuis le 11 mars dernier, une manière habile de dissimuler certaines informations. »

« Enfin, Eric Besson a appelé les travailleurs de Fukushima à redonner vie à ce secteur, car l’énergie nucléaire serait une source d’énergie indispensable. Difficile d’y croire quand on sait que l’énergie nucléaire représente à peine 2% de la consommation finale d’énergie au niveau mondial. »

Et Michèle RIVASI de conclure: « Seulement 2 réacteurs sont encore en fonctionnement au Japon. De facto le pays a quasiment réussi une sortie du nucléaire en moins d’un an mais à un prix faramineux, c’est pourquoi les écologistes tiennent à rappeler qu’il est éthiquement préférable et bien moins coûteux d’effectuer une sortie programmée plutôt que subie. Rappelons aussi que Naoto Kan, ancien Premier ministre en exercice pendant la catastrophe, reconnaît désormais que le nucléaire est un risque qui ne doit pas peser sur l’avenir du pays. Je déplore donc que les média français, muets depuis plusieurs mois sur l’évolution critique de la situation, soient bien prompts à relayer cette visite; et je regrette qu’ils ne s’intéressent pas plus à relayer le désespoir des Japonais et les véritables conséquences de ce désastre humanitaire et environnemental. »

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