RSSImprimerEnvoyer à un ami

Pour une alimentation saine, la Basse-Normandie a besoin de tous ses paysans et de tous ses pêcheurs

Pilier n°6 – Pour une alimentation saine, la Basse-Normandie a besoin de tous ses paysans et de tous ses pêcheurs

Il y avait en 2007 en Basse-Normandie, 25 000 exploitations agricoles au sein desquelles travaillaient 32 000 personnes. Le nombre de salariés agricoles dans notre région représente 17 000 personnes. Ainsi la part de l’emploi agricole dans notre région est de 6,9% de la population active et représente même 15% en comptant les emplois de l'agro-industrie et de l’agro-fourniture.

Avec plus de 20 000 exploitations agricoles et un secteur agroalimentaire fort de produits élaborés à haute valeur ajoutée, l’agriculture est une force économique majeure pour le développement et le maintien de l’emploi en Basse-Normandie. La production de biens alimentaires doit rester la colonne vertébrale du territoire régional. Avec 6,9% des emplois, ce sont 60 000 personnes qui assurent le maillage et la diversité du territoire, des zones bocagères à la plaine en passant par les parcs naturels. Le maintien d’une agriculture paysanne est donc essentiel pour garantir la protection de la biodiversité.

Pourtant, nous sommes face à un constat dramatique : le nombre d’agriculteurs diminue toujours fortement, les campagnes se désertifient, tandis que les quelques exploitations qui demeurent sont contraintes de s’agrandir encore et toujours plus, empêchant ainsi l’accès à la terre de jeunes paysans souhaitant s’installer. Ainsi, 50% des surfaces libérées chaque année vont à l’agrandissement des exploitations voisines, 10% à d’autres usages et 40% seulement à de nouvelles installations. Pour quel bénéfice collectif ?

Malgré les regroupements des moyens de production, le revenu n’est pas au rendez vous pour les agriculteurs. La pénibilité du travail s’accroît et la qualité de vie se détériore : le stress, l’endettement, le désarroi gagnent l’ensemble des producteurs. Cette situation est la conséquence directe du désordre des échanges mondiaux dirigés par les spéculateurs. Face au poids et au pouvoir des grandes centrales de distribution, les agriculteurs sont devenus de simples variables d’ajustement, quantités négligeables en face des millions d’euros en jeu. Toutes les productions de la région sont touchées : lait, porcs, légumes, céréales…

La dérégulation due aux abandons des outils de gestion des productions provoque une hécatombe économique et sociale sans précédent. Aujourd’hui dans l’ensemble des productions, 30% des agriculteurs sont en grande difficulté. La situation est extrêmement tendue et nous devons être vigilants à ce que les mois qui viennent ne voient pas les difficultés frapper le monde rural en cascade.

Chaque année, de nombreux emplois sont perdus par la faute d’un mode de production intensive abusant de pesticides et de chimie mettant en jeu la santé des agriculteurs et des consommateurs. Aujourd’hui 75% des eaux de surface ne sont pas aux normes européennes fixées pour 2015.

Faire de la question alimentaire une priorité, c’est donc l’affaire de tous.

Les nombreuses productions en AOC, forte caractéristique régionale, doivent être consolidées. Quant à l’agriculture biologique, elle représente 2,2% des surfaces agricoles et sa progression constante doit être encouragée.

Nous souhaitons réaffirmer la souveraineté et la sécurité alimentaires dans notre région, favoriser une agriculture durable, saine et autonome, afin de préserver la biodiversité, mettre en place des circuits courts de produits locaux pour une alimentation de qualité qui permette aux paysans de vivre mieux et à tous de consommer mieux. Nous voulons faire de l’agriculture un pilier de notre programme économique.

Nos engagements :

1. Une agriculture durable et plus autonome dans une région sans OGM

- Engager un Plan protéines régional et rechercher dans cet objectif une action commune des deux régions normandes. Il s'agit de réduire la dépendance des agricultures locales à l'importation de protéines végétales cultivées à l'autre bout du monde et exportées sur des milliers de kilomètres, diminuer les coûts de production, renforcer l'autonomie des exploitations et l'impact écologique des pratiques agricoles ; là-bas, soutenir les paysans victimes de la spoliation de leurs terres, lutter contre la déforestation et l'industrialisation des échanges agricoles.

- Encourager les agriculteurs à introduire plus de protéagineux et de légumineuses dans les rotations des cultures afin d’être plus autonomes dans l’alimentation des animaux d’élevage par l’enrichissement naturel des sols, soutien à la production de semences paysannes et la création d’un pôle d’excellence agronomique en partenariat avec l’Inra.

- Encourager le développement de l’agriculture biologique et de l’agriculture durable à faible niveau d’intrants chimiques.

2. Développer l’installation et l’emploi en milieu agricole et favoriser l'agriculture périurbaine.

- Favoriser l’accès au foncier agricole par la mise en place de réserves foncières et le soutien aux structures associatives porteuses de foncier pour limiter l’inflation du prix des terres, sensibiliser les consommateurs et les citoyens à l’acquisition de terres.

- Encourager le développement des activités agricoles non alimentaires comme la filière bois énergie, l’accueil et le tourisme vert, qui font aussi les caractéristiques paysagères du bocage normand. Associer l’ensemble des collectivités locales dans le projet agricole régional pour limiter la pression de l’urbanisation et de l'artificialisation des milieux qui menacent la biodiversité.

3. Renforcer la structuration de filières régionales de qualité

- Favoriser l’approvisionnement en produits locaux dans la restauration collective (écoles, hôpitaux, maisons de retraite…)

- Créer une marque alimentaire et agricole normande.

- Créer une plate forme régionale d’approvisionnement regroupant les productions locales en vue de les commercialiser en région et au-delà.

- Encourager les initiatives visant à créer des outils de transformation et de commercialisation sur le territoire bas-normand.

- Créer un pôle régional d’agronomes-conseil.

4. Réaffirmer la nécessité d’une nouvelle PAC (Politique Agricole Commune)

- Conditionner les soutiens financiers de la Région à l’environnement et à l’emploi.

- Agir pour la régionalisation de 10% des montants du 1er pilier de la PAC et permettre à la Région de développer des projets agricoles régionaux qui prennent en compte ses spécificités pédologiques, climatiques, économiques, paysagères et culturelles

5. Soutenir une pêche artisanale

Forte de ses 470 km de côtes, la Basse-Normandie affiche un caractère résolument maritime où nous devrons rendre compatibles les exigences écologiques et économiques. Il existe 450 navires pour 2000 marins qui pratiquent la pêche artisanale.

- Accompagner toutes les démarches de la pêche artisanale vers l'obtention de labels de pêches éco-responsables.

- Encourager la modernisation de la flotille et diminuer le bilan carbone de nos navires.

- Soutenir et conforter les "bonnes pratiques" d'une pêche responsable.

- Inciter les collectivités territoriales, les hôpitaux et les cantines scolaires à consommer les produits de la pêche artisanale locale plutôt que du poisson issu de l'aquaculture ou de la pêche industrielle.

- Sensibiliser les consommateurs et notamment les plus jeunes à la grande qualité de notre production de pêche par des campagnes d'information.

- Multiplier les initiatives de promotion des produits de la pêche artisanale.

- Réaffirmer que la diminution de l’effort de pêche doit avant tout concerner la pêche industrielle, principale responsable de la surpêche.

- S'opposer à l'extension de l'aquaculture en Basse-Normandie en raison du gaspillage et des pollutions qu'elle génère (en moyenne, 5 kg de poissons sauvages sont utilisés pour produire 1 kg de poissons d'élevages).

- Faire de notre région le fer de lance en Europe de la lutte contre la pêche minotière, responsable de désordres agricoles, sanitaires et sociaux.

10% des montants du 1er pilier de la PAC et permettre à la Région de développer des projets agricoles régionaux qui prennent en compte ses spécificités pédologiques, climatiques, économiques, paysagères et culturelles.

Europe Ecosystème

Retrouvez-nous sur nos pages

Régional

Accéder au groupe Facebook d'Europe Écologie Accéder à la page Netvibes d'Europe Écologie Accéder à la page Myspace d'Europe Écologie Accéder à la page Dailymotion d'Europe Écologie Accéder à la page Flickr d'Europe Écologie

National

Visitez Europe Écologie dans Second Life Accéder à la page Sauvons les riches d'Europe Écologie Accéder à la page Éteins la lumière d'Europe Écologie Accéder à la page ÉcoloZic d'Europe Écologie Accéder aux Vidéos Buzz d'Europe Écologie Accéder à la page ÉcoloGeeks d'Europe Écologie Accéder à la page Écolobulles d'Europe Écologie Accéder à la page Planète Attitude d'Europe Écologie Lisez le skyblog d'un européen écolo suivez Europe Ecologie sur Twitter Europe Ecologie sur Facebook Europe Ecologie sur Identi.ca