Voeux d’Eric Alauzet : « Trois défis : l’économie, la République et l’écologie »

Éric Alauzet, député du Doubs, a présenté aujourd’hui ses vœux de circonscription à Nancray devant de nombreux élus, des représentants des corps constitués, institutionnels, associatifs, religieux, et des citoyens de la circonscription présents.

Après avoir remercié Frédéric Salvi, le maire de la commune, de son accueil, il a présenté ces vœux pour 2015 : « des vœux personnels pour vous et vos proches : de l’enthousiasme pour mener les projets ; Voltaire ne disait-il pas que « rien ne se fait sans un minimum d’enthousiasme »?, et « des vœux d’optimisme pour chacun et pour tous, pour notre société, pour notre pays » et de citer un autre philosophe, Bertrand de Jouvenel : « Quand tout va bien l’optimisme est un luxe, quand tout va mal l’optimisme est une nécessité ».

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Et c’est un message d’optimisme qu’il a voulu vous faire passer en ce début d’année et ceci malgré les terribles évènements qui ont frappé notre pays : « l’ignominie d’attentats perpétrés contre la liberté par des pauvres d’esprits qui ont perdu leur liberté, une atteinte au cœur de nos valeurs ».

Et de présenter trois défis qui nous attendent : l’économie, la République et l’écologie. Les mêmes que le Président de la République a identifié lors de son discours remarqué à Davos la veille.

Pour le député :

« L’économie c’est la liberté : c’est faire souffler un vent de liberté sur la société, l’innovation, l’autonomie, l’émancipation ».

« La République c’est l’égalité : c’est donner les mêmes droits et les même devoirs à chacun ; être attentive à chacun de ses enfants, donner à chacun les mêmes chances ; consentir à l’impôt en fonction de sa capacité contributive. »

« L’écologie : c’est la fraternité et la solidarité avec les générations futures ».

« Notre défi est là, reprendre la main, faire souffler un vent de liberté, d’espoir, d’initiative sur notre pays, sur nos territoires ».

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Retrouvez l’intégralité de son discours :

 Nancray, le 24 janvier 2015.

Mesdames et Messieurs les élus et chers collègues,

Mesdames et Messieurs les représentants des corps constitués,

Mesdames et Messieurs les représentants institutionnels, associatifs, religieux,

Mesdames, Messieurs, les citoyens présents,

 

Et j’ai une mention particulière aux nouveaux élus eu égard aux difficultés du moment, et aux forces de l’ordre après les évènements d’il y a quinze jours.

Chers-es amis-es,

Merci de votre présence.

Merci à Frédéric de nous accueillir, après Saône en 2013 et Novillars l’an dernier.

 

A toutes celles et tous ceux que je n’ai pas encore salué, à toutes et tous, je vous présente tous mes vœux pour 2015 :

  • des vœux personnels pour vous et vos proches : de l’enthousiasme pour mener les projets ; Voltaire ne disait-il pas que « rien ne se fait sans un minimum d’enthousiasme » ? ;
  • des vœux collectifs pour notre territoire, notre pays et des vœux d’optimisme pour chacun et pour tous, pour notre société, pour l’humanité et je veux citer un autre philosophe, Bertrand de Jouvenel, qui lui a écrit que «  quand tout va bien l’optimisme est un luxe, quand tout va mal l’optimisme est une nécessité ».

Les vœux permettent de se revoir, d’échanger, de se rassembler, nous en avons grand besoin. Et c’est un message d’optimisme que je veux vous faire passer en ce début d’année et ceci malgré les terribles évènements qui ont frappé notre pays : l’ignominie d’attentats perpétrés contre la liberté par des pauvres d’esprits qui ont perdu leur liberté, une atteinte au cœur de nos valeurs.

Finalement j’ai décidé d’être encore plus optimiste, surtout lorsque l’on a pu voir toutes ces marches républicaines à travers le pays.

Oui, il nous faut de l’optimisme pour relever les défis du moment !

Quels sont ces défis ?

Le Président de la République les a parfaitement identifiés, hier, lors de son discours remarqué à Davos. Il a appelé la finance à lutter contre le terrorisme, les paradis fiscaux et le changement climatique. Les défis sont ceux de l’économie, de la République et de l’écologie.

Ce sont justement les sujets dont j’avais l’intention de vous parler aujourd’hui.

  • L’économie c’est la liberté : c’est faire souffler un vent de liberté sur la société, l’innovation, l’autonomie, l’émancipation.
  • La République c’est l’égalité : c’est donner les mêmes droits et les même devoirs à chacun ; être attentive à chacun de ses enfants, donner à chacun les mêmes chances ; consentir à l’impôt en fonction de sa capacité contributive.
  • L’écologie : c’est la fraternité et la solidarité avec les générations futures.

 

Premier défi : l’économie et l’emploi.

C’est l’obsession du Gouvernement depuis deux ans et demi, et cela le restera jusqu’à la fin du mandat. Et des choix importants ont été faits par le Gouvernement et le Parlement.

En 2014, plusieurs lois ont été adoptées par l’Assemblée nationale : avenir agricole, formation professionnelle, artisanat et commerces, consommation et bien sûr aussi le Pacte de responsabilité en direction des entreprises. Avec le CICE qui entre à plein régime en 2015, ce sont 23 milliards d’aides qui seront apportées aux entreprises en 2015, jamais un gouvernement n’aura été aussi attentif à l’avenir des entreprises françaises alors que 90% de nos concitoyens ont pour elles un regard désormais bienveillant mais aussi exigeant…

Si le Gouvernement a décidé de soutenir les entreprises c’est parce que c’est là que se crée l’emploi.

C’est ce pacte de solidarité : l’idée est d’aider les entreprises pour avoir de nouvelles marges de manœuvre, de l’innovation, de l’investissement, et du développement, des marchés et créer de l’emploi, ça fonctionne dans ce sens et cela requiert un peu de patience.

On peut contester cette politique, ne pas croire à ses effets mais personne ne peut conclure qu’elle est inefficace dans la mesure où les entreprises n’ont majoritairement bénéficié des aides de l’Etat que depuis ce printemps et qu’elles ne peuvent pas créer de l’emploi en un claquement de doigts quand les commandes ne sont pas là.

Mais il faut aussi regarder la réalité qui depuis 35 ans a conduit de relance en relance, menant inexorablement à une croissance économique de plus en plus faible, et à un accroissement de la dette.

Dans un contexte un peu plus favorable (Euro faible, prix de l’énergie – même si cela pause d’autres problèmes par ailleurs -, rachat massif des dettes souveraines : 60 Md€/mois pendant 16 mois par la Banque européenne,…), tout cela laisse espérer quelques améliorations pour l’emploi.

Et les ménages ?

C’est bien d’aider les entreprises mais que fait-on pour les ménages ? Alors qu’ils ont été fortement sollicités pour contribuer au redressement des comptes de l’État.

Tout d’abord, il faut préciser qu’aider les entreprises traduit la volonté d’aider les ménages par la création d’emploi. La meilleure façon d’améliorer son pouvoir d’achat c’est d’abord d’avoir un travail et un revenu.

Je peux vous annoncer qu’en 2015, pour la première fois depuis 5 ans, il y aura une baisse d’impôt pour 9 millions de ménages, c’est important, par la suppression de la tranche d’impôt à 5%.

Mais comment est-ce possible alors qu’on nous explique qu’il faut faire 50 Md€ d’économies pour rembourser la dette ? C’est important pour aider les entreprises, c’est essentiel ; je viens de l’évoquer.

Alors comment peut-on renoncer à 2 ou 3 Md€ en supprimant cette tranche d’impôt ?

Et bien c’est le résultat d’une loi qui a été votée en décembre 2013 :

La loi de lutte contre la fraude et la grande délinquance financière : malheureusement les médias n’en parlent pas ou très peu. C’est tellement plus vendeur et plus facile d’être dans le « bashing » !

Cette loi a conduit au retour en France de 33 000 ménages qui s’était rendus coupables d’évasion fiscale. Ce sont ainsi 30 Md€ d’actifs qui ont été rapatriés dans notre pays !

Et bien entendu, ces 30 Md€ seront soumis à l’impôt, à des pénalités de retard, à des amendes et pour ceux qui ne s’y plieraient pas, c’est le risque d’une peine de prison.

La collecte pour l’État se situera au total à 6 ou 7 Md€ dont 1,8 Md€ dès 2015 pour financer cette baisse d’impôt.

Et ce n’est pas qu’un fusil à un coup car, de fait, certaines de ces personnes devront contribuer également à l’Impôt Sur la Fortune.

Voilà bien l’illustration d’une mesure efficace, très efficace, qui permet la redistribution entre les personnes les plus favorisées, qui en plus ont triché, au bénéfice de personnes plus modestes.

Beaucoup d’entre elles se situent dans les 1% de la population mondiale qui possède ensemble la moitié du patrimoine financier mondial.

Il faut aussi reconnaître que l’efficacité de cette loi tient à la décision du Président Obama, en 2010, dans les suites de la crise financière, d’imposer la transparence des comptes bancaires.

Quand beaucoup de choses vont mal, il faut aussi savoir valoriser ce qui marche. C’est non seulement une question d’honnêteté intellectuelle mais aussi un exercice nécessaire à l’optimisme.

Récemment, un sondage concernant tous les pays au monde a montré que les personnes les plus optimistes habitaient le Nigéria, le Pakistan, l’Inde, l’Afghanistan alors que les plus pessimistes étaient les Italiens, en premier puis les Français, les Belges et l’Europe en général.

Ne pensez-vous pas qu’il y a un problème d’appréciation dans notre pays et qu’il est temps de sortir de ce pessimisme ambiant, du « bashing » systématique et de retrouver de la confiance, de l’élan, de l’enthousiasme et de l’optimisme pour générer des initiatives et de l’activité !?

Reste le problème de l’évasion fiscale des multinationales.

Et vous connaissez mon engagement sur ces questions ; c’est même mon principal combat. Cette évasion des grandes entreprises sera un des sujets à traiter en 2015.

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Deuxième défi : La République.

Je le disais, la République c’est l’égalité, c’est donner les mêmes chances à chacun. C’est aussi assurer la sécurité pour tous.

En particulier pour les plus fragiles : les enfants, les personnes âgées seules, les personnes handicapées ; les minorités de toutes sortes qui sont les plus exposées et qui ne militent pas, ni dans les partis politiques, ni dans les syndicats, ni dans les associations ; qui sont des sans voix.

Une des actions prioritaires est sans aucun doute d’agir auprès des enfants et de nos jeunes.

La loi pour la Refondation de l’école, il y a un an et demi, avait déjà mis l’accent sur les enfants en difficultés, ceux qu’on nomme « les décrocheurs » : 2 maîtres par classe, pas de jeunes de moins de 16 ans sans formation, retour vers l’école.

Et hier la Ministre de l’Éducation nationale a annoncé 11 mesures « pour la Mobilisation de l’École pour les valeurs de la République » : laïcité et transmission des valeurs républicaines, développer la citoyenneté et la culture de l’engagement, combattre les inégalités et favoriser la mixité sociale, mobiliser l’enseignement supérieur et la recherche, …

Mais offrir un emploi et un revenu à leurs parents constitue également une obligation.

Face aux délinquants et aux terroristes, il est nécessaire de renforcer les moyens de détection et d’interpellation avant que ne soient commis des actes graves. Avant le drame de janvier, le Parlement avait adopté une loi contre le terrorisme.

Cette loi avait trois objectifs principaux :

  • mieux contrôler les entrées et sorties du territoire français… il faut agir au niveau européen,
  • créer un nouveau délit d’entreprise terroriste individuelle qui permet des interpellations et des condamnations avant que des actes irréparables n’aient pu être commis, y compris quand il s’agit d’apologie du terrorisme,
  • intervenir plus efficacement pour neutraliser les sites internet.

Bien des questions se posent comme l’isolement des individus dangereux susceptibles d’entrainer des personnalités fragiles, la formation des Imams…

Mais le plus souvent, il n’est pas nécessaire d’adopter de nouvelles lois, il faut mettre en œuvre celles qui existent avec des moyens suffisants, l’enjeu est là.

Bien entendu on assistera à des discours tonitruants, d’apparence musclés, mais le plus souvent il sont soit creux, soit dans la surenchère, du genre « il faut frapper vite et fort » ce qui ne veut strictement rien dire ; ou encore : « il nous faut un patriot act à la française » ou « il faut équiper les policiers municipaux d’armes létales »…

Les Américains ont leur propre autocritique sur le « patriot act » et ses excès qui étaient principalement de deux ordres : des écoutes massives qui ont conduit au scandale révélé par Edward Snowden, dont la surveillance d’Angela Merckel ; et des emprisonnements abusifs et des méthodes de tortures telles que celles mises en œuvre à Guantanamo dont un rapport sénatorial a récemment montré l’horreur mais aussi l’inanité, car les aveux obtenus sous la torture n’ont qu’une faible crédibilité.

Il faut se garder de réagir à chaud, sous le coup de l’émotion, mais également ne pas se laisser égarer, rester lucide, écouter tout le monde, regarder la réalité en face, aborder les sujets sans tabous.

Il s’agit surtout d’être dans la clarté, la détermination et l’efficacité.

C’est dans cet esprit que le premier ministre, Manuel Valls, s’est exprimé dans l’hémicycle la semaine passée : un discours d’une force rare et qui a soulevé un soutien général et, fait inédit, fait se lever tout ou presque tout l’hémicycle. Je puis vous assurer qu’il y avait des moments poignants dans ce discours.

Ce qui me semble très important, c’est que l’ensemble de la communauté nationale se mobilise.

Nos jeunes doivent sentir la présence constante des adultes à leur côté et cela va au-delà de la communauté éducative : les parents bien entendu, mais aussi les associations d’éducation populaire et également tout un chacun, là où il est, constamment.

Les religieux aussi : j’ai été très touché par la déclaration à Sevran, en Seine Saint Denis, de deux mouvements représentatifs des musulmans de France qui ont témoigné hier que « la République et l’Islam font bon ménage et peuvent s’allier pour lutter contre le terrorisme et la radicalisation ».

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Troisième défi : l’écologie

Je vais m’appuyer sur les déclarations d’une personnalité célèbre. Ce n’est pas une référence qui m’est familière mais comme son discours a été prononcé dans l’enceinte du parlement européen, je pense pouvoir me le permettre, il s’agit du Pape François.

J’aime bien le pape François quand il parle… de lapins … il communique bien ce Pape ! Ce n’est pas parce qu’il parle de lapin que j’ouvre ce 3ème défi qu’est l’écologie en évoquant le Pape, mais parce qu’il évoque régulièrement cette question et celle de la nature.

Il a évoqué la situation du Monde en parlant d’un monde toujours plus interconnecté et globalisé, c’est de la mondialisation qu’il parlait, une mondialisation dont nous connaissons les conséquences sur notre économie après qu’elle nous ait bénéficié pendant plus de 400 ans ! Quant à l’Europe, elle lui apparait un peu vieillie et comprimée, signifiant ainsi son atonie et son manque d’élan, une Europe, dit-il, qui tend à se sentir moins protagoniste.

Là, il a touché le point central, ce qui explique en parti nos problèmes et notre pessimisme, à savoir la sensation de ne plus maîtriser notre destin, qu’il s’agisse du pays, des collectivités locales, des entreprises, des familles…

Notre défi est là, reprendre la main, faire souffler un vent de liberté, d’espoir, d’initiative sur notre pays, sur nos territoires.

Là, l’écologie offre un gisement infini d’innovations notamment à travers ce qu’on appelle l’économie circulaire. Il n’y a qu’à voir comment la politique des déchets a été totalement transformée par l’écologie (exemples des innovations du SYBERT, comme le compostage en pied d’immeuble qui a généré nombre d’emplois associatifs ; les plastiques de la déchèterie à Velesme Essart ; les papiers et cartons recyclés à Novillars, qui va produire de la chaleur avec le bois local et générer des dizaines d’emplois industriels, ainsi que des emplois administratifs – ce n’est pas honteux lorsqu’il s’agit de notre avenir -, etc.).

Les collectivités locales vont devoir innover face à la baisse des ressources financières et raisonner en coût global pour leurs projets d’investissement : l’investissement n’a pas la même portée dans le secteur public et dans le secteur privé.

Les entreprises vont innover grâce aux aides que le pays leur apporte, en intégrant elles aussi le développement durable.

Les ménages enfin, vous-mêmes mesdames et messieurs, vous innovez et vous pouvez encore innover face à l’érosion du pouvoir d’achat qui est souvent le résultat de l’augmentation des dépenses plus que de la faiblesse de l’augmentation des revenus.

On ne peut pas compter toujours sur des augmentations de revenus mais on peut trouver le moyen de réduire ses dépenses en innovant.

Isoler sa maison ou plus simplement installer un système de régulation thermique avec commande à distance dans sa maison, c’est réduire ses dépenses. Dans le premier cas, la dépense peut être importante, 20 à 30 000 €, elle peut s’amortir sur 10 ou 15 ans ; dans le second cas, c’est 1000 € amortis en quelques années.

Celles et ceux qui ont eu recours au covoiturage ont réalisé des économies substantielles, bien supérieures aux charges supplémentaires qu’ils ont subi par ailleurs.

On peut aussi se regrouper pour obtenir des contrats d’assurance à meilleur prix, cela peut se faire grâce à une association ou par l’intermédiaire d’une commune.

Bref, le potentiel est immense, notamment dans le domaine de ce qu’on appelle l’économie collaborative, l’économie sociale et solidaire et de l’écologie.

Nous devons d’ailleurs saisir l’opportunité du rendez-vous que la France donne à la Communauté internationale fin 2015 pour lutter contre le changement climatique, ce qu’on appelle la COP 21 pour faire naître les initiatives et stimuler l’innovation.

Le Gouvernement et la majorité ont fait une part du travail.

D’ailleurs, pour 2015, l’essentiel des augmentations d’impôts – extrêmement réduites : 3,5 Md€ – se résument dans trois mesures en lien avec l’écologie : la contribution au service public de l’électricité (CSPE) + 30% = + 1 Md€ ; la création de la contribution climat énergie (CCE) sur les énergies fossiles : + 1,5 Md€ ; et la taxe sur le Gasoil Poids lourds : + 0,8 Md€, qui a remplacé l’écotaxe pour apporter le même montant de financement.

On n’en a pas assez parlé : cette taxe remplace l’écotaxe et permet que le financement des objectifs de l’écotaxe soit finalement assuré.

C’est important de le préciser alors qu’on a tendance, là aussi, à insister sur les insuffisances et les erreurs.

Voilà ce que je nous souhaite pour 2015 : retrouver l’optimisme, l’enthousiasme, l’initiative, un vent de liberté…

Enfin, je tiens à remercier une nouvelle fois pour notre rencontre de ce matin les amis qui ont préparé ce rendez-vous, et vous inviter à découvrir ou redécouvrir – car déjà présentes l’an dernier – les saveurs salées et sucrées de l’association des Femmes des 408, association généreuse et positive, exemple bisontin de la convivialité.

Une convivialité que nous allons partager maintenant ensemble.

Bonne année à toutes et à tous.

Eric ALAUZET

2 commentaires pour “Voeux d’Eric Alauzet : « Trois défis : l’économie, la République et l’écologie »”

  1. Comme à l’habitude un tès beau discours, plein de bon sens.
    Si vous pouvez me l’envoyer en version électronique, il me servira par la suite pour des débats ultérieurs
    Bon courage

  2. Eric,
    Malheureusement, tu persistes dans ton analyse erronée des causes de la crise et du chômage et donc sur les solutions. Et c’est bien dommage.
    Je suis évidemment d’accord avec toi sur la nécessité de la lutte contre la fraude fiscale et sur celle d’engager la transition écologique, mais pas du tout sur le soutien au pacte de responsabilité, parce qu’il part d’un mauvais diagnostic. Ce n’est pas la baisse des charges qui peut pousser les entreprises à investir et à embaucher, c’est la perspective d’une demande solvable. Les PME le disent assez clairement : si elles n’investissent pas, c’est parce que leurs carnets de commande sont trop peu remplis et les baisses de charges n’y changeront rien. Par ailleurs, pour une entreprise, investir ne signifie pas obligatoirement créer des emplois. Les investissement dit de productivité ont même l’effet inverse. Ce sont les investissements de capacité qui créent des emplois, or les entreprises n’augmentent leur capacité de production que si elles ont de la demande supplémentaire. Et ce n’est pas le cas actuellement, puisque beaucoup sont déjà en surcapacité de production.
    Le pacte de responsabilité (ou de compétitivité) a une autre fonction qui est de peser sur le coût du travail, politique typiquement libérale qui va encore être accentuée par les lois Macron. L’objectif est donc plutôt d’essayer de récupérer des parts de marché au détriment d’autres pays, notamment européens. C’est une sorte de compétition au moins-disant social, qui peut éventuellement, très légèrement améliorer la situation des entreprises françaises, mais au détriment des salariés et de la santé globale de l’économie européenne.
    Les autres critiques du pacte sont connues : pas de conditionnalité en terme de créations d’emploi et aide à des entreprises comme les grandes surfaces qui ne sont pas confrontées à la concurrence internationale. C’est donc un vrai gaspillage d’argent public en comparaison des lois sur les 35 h. Barbara Romagnan vient de démontrer dans son rapport sur les 35 h que, par un mécanisme semblable, les 41 milliards d’euros du pacte créeraient… plus de 3 millions d’emplois. (12 800 euros par emploi).
    Mais de toute façon, les effets du pacte tels qu’ils avaient été analysés par Alter Eco restaient dérisoires en matière de compétitivité : 1 ou 2 % seulement de coût du travail en moins. Dérisoires en comparaison de la baisse de l’euro et de la baisse du pétrole. On peut prévoir, en effet qu’il va bien y avoir, maintenant, une embellie en matière économique mais qui n’aura strictement rien à voir avec le pacte de responsabilité. Il est probable, en effet, que la baisse de l’euro combinée au rachat de plus de 1000 milliards de dette par la BCE auront 3 conséquences : l’amélioration de la compétitivité, la relance de l’activité et le retour à un peu d’inflation qui aurait pour effet « mécanique » de réduire un peu la dette. Probable, mais pas certain parce que l’économie européenne gravement affectée par les politiques d’austérité est au bord de la déflation et si ces mesures sont bienvenues, elles sont tardives.
    Dernier point que je voudrais souligner, la baisse de 11 milliards de dotation aux collectivités est une totale ineptie. Et contrairement à ce que tu dis, les collectivités ne vont pas innover face à la baisse des ressources financières. Leurs marges de manoeuvre sont trop réduites et elles vont sabrer dans le soutien à la vie associative, dans les services de proximité et dans les investissements. C’est donc, au bout du compte, les PME et l’emploi local qui vont en pâtir. C’est cette perspective-là qui se dessine avec la baisse des dotations et pas autre chose. On peut même dire que les collectivités locales vont être dans l’incapacité de réaliser le volet local de la transition énergétique.
    Répéter à l’envi les discours économiques libéraux de Valls et de Macron n’en font pas pour autant des mesures efficaces pour créer des emplois. La preuve : la courbe du chômage ne s’est toujours pas inversée. Et si elle s’inverse dans les mois qui viennent, ce qui est maintenant possible, le pacte de responsabilité n’y sera strictement pour rien. Ou si peu.

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