Réfugiés : la France et l’Europe doivent agir sous peine de perdre leur âme
Communiqué EELV
De nombreuses tragédies ont émaillé l’année 2015, transformant la mer Méditerranée en cimetière. Cet été, un nombre historique de réfugiés ont accosté sur les côtes grecques et italiennes, à la recherche de lendemains meilleurs, risquant la mort en cours de route.. Jeudi dernier, 71 corps ont été retrouvés sur le bord de la route, dans un camion, en Autriche.
Cette succession de drames humains impose une réponse à la hauteur des enjeux. EELV dénonce la léthargie criante de la France.
Cette inaction coupable, voire l’illusoire réponse sécuritaire tranchent avec la réponse d’une partie de l’opinion publique allemande et les déclarations d’Angela Merkel qui invoque un devoir de «dignité» pour l’Europe, alors même que l’Allemagne va accueillir cette année 800 000 demandeurs d’asile, contre environ 60 000 pour la France. De même, c’est une leçon que vient de donner l’Islande, petit pays, qui a annoncé vouloir accueillir prochainement 11 000 familles syriennes.
La France vit à l’heure actuelle une défaite morale qui éteint à petit feu les valeurs de notre République. L’ouverture d’un camp de 1500 réfugiés à Calais promis par Manuel Valls est profondément insuffisante en regard des enjeux. Les écologistes appellent le gouvernement à prendre l’ampleur de la crise et à accepter la proposition de quotas de migrants formulée par la Commission Européenne.
Les écologistes en appellent dans l’immédiat à la solidarité, sans conditions, quant à la prise en charge en urgence de tous les réfugiés provenant de pays en guerre qui fuient la misère et la détresse, et qui luttent pour leur survie.
L’Europe n’a pas le droit d’échouer sur la question des réfugiés et de la dignité. Les solutions existent pour faire face et garantir une solidarité européenne : garantir une voie légale sûre pour les réfugiés et les demandeurs d’asile, harmoniser la politique migratoire en adoptant des règles européennes commune en élargissant les conditions d’accès pour les personnes nécessitant une protection internationale..
Les économistes sont par ailleurs unanimes pour considérer que l’immigration est une chance pour le pays, la contribution des immigrés à l’économie étant supérieure à ce qu’ils reçoivent en termes de prestations sociales ou de dépenses publiques, à condition qu’on apporte une réponse à la crise humanitaire et leur permette de s’insérer sur le marché du travail.
Les écologistes rappellent enfin que, sans lutte efficace et coordonnée contre le réchauffement de la planète, les réfugiés climatiques seront demain de plus en plus nombreux et s’ajouteront aux bouleversements géopolitiques existants dont les puissances occidentales sont en partie responsables.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux EELV
François Hollande et Angela Merkel ont envoyé le 3 septembre une lettre commune aux autorités européennes, où ils détaillent leurs propositions concernant la crise des migrants, jeudi 3 septembre. Cette lettre, que Le Monde s’est procurée, est adressée aux présidents du Conseil européen et de la Commission ainsi qu’au premier ministre luxembourgeois, qui assure la présidence semestrielle de l’Union.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/09/04/la-lettre-commune-de-francois-hollande-et-angela-merkel-pour-accueillir-les-refugies-en-europe_4745852_3214.html
Réfugiés: « Il faut accueillir tout le monde » (Cosse, EELV)
La secrétaire nationale d’Europe Ecologie – Les Verts Emmanuelle Cosse a plaidé jeudi pour l’accueil de tous les réfugiés jeudi, appelant le président de la République François Hollande à « aller plus loin ». « Il faut que l’Europe, et la France et l’Allemagne en premier lieu, aient un discours plus fort: oui il faut accueillir tout le monde », a déclaré la responsable d’EELV sur ITélé interrogée sur l’émotion suscitée par la photo d’un petit garçon syrien mort noyé sur une plage de Turquie.
« C’est bien ce qu’il a dit, mais il faut aller plus loin », a-t-elle poursuivi au sujet du chef de l’Etat qui a proposé à la chancelière allemande « un mécanisme permanent et obligatoire » d’accueil des réfugiés.
Il faut « dire à la Hongrie qu’elle cesse de faire ce qu’elle est en train de faire » avec les migrants, « discuter avec les pays de l’ex-Yougoslavie notamment la Serbie pour qu’elle laisse passer ces réfugiés ». « Il faut des bureaux d’accueil aux frontières, des bureaux d’hébergements dans nos pays avec des travailleurs sociaux, des interprètes », a ajouté Emmanuelle Cosse. « Il faut l’assumer: oui, ça coûte de l’argent mais c’est notre devoir ».
© 2015 AFP