Non cumul : Tout arrive à qui sait attendre dit le proverbe.
L’Assemblée nationale examine ce lundi en seconde lecture la loi contre le cumul des éxécutifs. L’occasion pour Eric Alauzet de revenir sur ce principe attendu chez les Verts depuis sa création.
Nous l’attendons depuis la création des Verts.
La question du non cumul étant consubstantielle de la création de ce mouvement.
Les raisons qui motivent une telle aspiration sont multiples.
D’abord se rendre disponible pour assurer pleinement son mandat, c’est une première nécessité.
Assumer le rôle de Parlementaire ne peut pas se satisfaire de la mise en place d’une armée de collaborateurs – même brillants – disposés à représenter l’élu ici ou là et à l’abreuver de notes en tout genre dont il n’aura le temps de lire que les conclusions.
Il faut du temps, non seulement pour rencontrer les uns et les autres mais aussi pour organiser des auditions, des confrontations, lire et se laisser pénétrer par une problématique, approfondir un sujet, pour prendre le temps de la réflexion, de la conviction, pour rédiger soi-même des synthèses ou des interventions.
Toutes choses rendues impossibles par le cumul au sein d’un exécutif local qui accapare.
Quelle belle occasion aussi de partager le pouvoir et de mobiliser plus d’élus et plus d’énergie dans la sphère politique. Bien entendu, il faudra faire œuvre d’humilité et renoncer à concentrer les pouvoirs dans une seule main et dans une seule tête. Accepter de ne plus être l’homme ou la femme par qui tout doit passer, qui seul décidera du sort d’un projet, qui a « droit de vie ou de mort » politique sur tel ou tel.
Aussi il faudra renforcer le rôle et les moyens du Parlementaire afin qu’il assure mieux sa mission de contrôle de Gouvernement, de co-construction et d’amendement des lois ou encore d’initiative parlementaire. Il faudra accepter que le parlementaire ne demeure pas la personne providentielle ou l’ultime recours d’un problème particulier, d’emploi, de logement ou d’un quelconque problème de la vie quotidienne, si légitime soit-il.
Mais rassurons-nous, le parlementaire conserve toute la latitude pour s’immerger sur le terrain par sa présence, y compris en postulant pour devenir ou demeurer conseiller municipal dans sa commune, voire – même si cela pose encore des questions – de conseiller général ou conseiller régional sans responsabilité.
C’est une étape supplémentaire qui va être franchie, elle en appelle d’autre comme la question du cumul dans le temps. L’enjeu est bien entendu de vivifier notre démocratie.
Nous avançons… même si la mise en application n’interviendra qu’en 2017 et non en 2014 comme nous l’avions espéré.
Eric Alauzet
Député du Doubs
Le cumul des mandats expliqué en deux minutes
J’ajouterai, à l’inverse de ce que la vindicte populaire actuelle peut dire, qu’il faut aussi leur donner les moyens de travailler. Rémunération, bien sûr, mais aussi protection sociale et garantie de retour à l’emploi une fois leur mandat terminé.
Car, aujourd’hui, une partie du cumul dans l’espace vient d’indemnisations trop peu élevées (et donc les élus sont tentés de prendre un 2e voire un 3e mandat pour cumuler les indemnités) et une partie du cumul dans le temps vient de ce que certains élus (notamment ceux issus du secteur privé) ne peuvent retrouver leur place (ou une place au même niveau) à la fin de leur mandat. Ils n’ont donc d’autre choix que de tenter de se faire réélire. Ad vitam ou presque.
En tout cas, joli travail de votre part !
OK pour le non cumul des mandats; mais prévoir aussi une limitation dans le temps, à savoir pas plus de deux mandats consécutifs, ce afin de permettre le renouvellement du personnel politique, et un meilleur brassage des idées. D’ailleurs, il faudrait étendre cette formule à l’ensemble des mandats électifs ainsi qu’aux responsables de TOUS les partis en France.
Il y aurait encore beaucoup d’autres choses à dire…
Attention à ce que les slogans n’entretiennent pas de malentendus.
Pas plus de deux mandats, ça veut dire quoi ?
Dans une même collectivité ? toutes collectivités confondues ? y compris le mandat simple conseiller municipal ? un mandat de conseiller municipal puis d’adjoint au maire, ça fait deux mandats ?
Deux mandats de conseiller régional d’opposition c’est comme deux mandats de Vice – Président.
Un mandat de conseiller général puis de conseiller régional ou l’inverse, ça fait deux mandats ; Maire d’une petite commune, d’une moyenne, d’une grande, c’est la même chose ?
On peut citer mon exemple : 4 ans conseiller municipal d’opposition ; 6 ans conseiller régional d’opposition, 6 ans adjoint au maire à Besançon et simultanément VPdt de la CAGB et Pdt du SYBERT, 6 ans conseiller général, comment on compte ?
Eric Alauzet