Municipales et nouveau Gouvernement : Réaction d’Éric Alauzet
François Hollande, Président de la République, a nommé un nouveau Premier Ministre, Manuel Valls, qui a formé un nouveau gouvernement. Europe Ecologie – Les Verts pas n’a pas souhaité faire partie de l’équipe gouvernementale.
Éric Alauzet le regrette et revient d’abord sur l’échec de la majorité présidentielle lors des dernières élections municipales.
Pour le député du Doubs, qui a fait campagne à Besançon, « le vote de rejet lors des élections municipales s’explique en grande partie par trois éléments. Tout d’abord le chômage endémique et la non inversion de la courbe trop rapidement« promise » ; ensuite l’augmentation des impôts qui devaient être plus justes (demander plus d’efforts aux plus aisés) et qui a finalement pesé sur les classes moyennes (gel du barème de l’impôt, suppression de la demi-part des veuves, fiscalisation des heures supplémentaires,…) ; aussi le sentiment d’insécurité et la gêne dans la vie quotidienne qui conduisent à l’exaspération et qu’il était facile de faire porter aux maires de gauche sortants et notamment des problèmes qui résonnent pour les habitants comme autant d’entorses aux règles de vie en commun et de non-respect (« bruit des scooters pilotés en roue arrière par des jeunes sans casque », « trafics en tout genre », « bruit des voisins inactifs, assistés, paradant parfois dans de belles et grosses voitures, des personnes pour qui il faut toujours payer plus d’impôts »… la boucle est bouclée, ). Celles et ceux qui ont fait « du porte à porte » pendant la campagne ont entendu tout cela. Les mêmes mots encore plus durs que lors des élections législatives où j’ai pu frapper à 15 000 portes ».
Ce n’est pas, pour l’élu, l’austérité qui est principalement en cause, « simplement parce que le budget de l’Etat n’a pas (encore) réellement diminué’ (moins 1,5 milliards en 2013 sur 300 milliards de budget pour l’Etat). Affirmer que tout cela est lié à l’abandon par le Gouvernement de ses promesses est pour le moins un peu court et excessif».
Quant à l’absence de ministre EELV, le député est déçu : « Alors que des avances ont été faites par le Président de la République et le nouveau premier ministre, en matière sociale et écologique avec un grand ministère du même nom, on ne peut que regretter que nous n’ayons pas répondu présents ».
Les écologistes avaient fait le choix de participer au changement et au gouvernement sur la base d’un contrat de mandature précis. Cette participation a permis des avancées sur un certain nombre de sujets (logement et développement notamment mais aussi sur la réforme bancaire, l’emploi des jeunes, la refondation de l’école, l’avenir de l’agriculture, la défense des consommateurs,…) mais également de ne pas céder sur certains combats emblématiques des écologistes (gaz de schiste, OGM,…).
Ainsi, face aux difficultés de mise en œuvre des engagements pris devant les Français, les écologistes ont oeuvré pour infléchir la politique du gouvernement et demandé un changement de cap vers plus d’écologie et donc de justice sociale.
« Chaque fois qu’on a la possibilité d’être en situation de pouvoir d’exercer des responsabilités même lorsque c’est difficile, il faut les prendre ; les électeurs nous ont élu en 2012 pour que l’on s’accroche et l’on reste acteurs de la majorité ». « Malgré les échecs et les obstacles, il faut beaucoup de patience, de ténacité pour progresser »
« Aujourd’hui, nous gâchons une opportunité demandée depuis la victoire en 2012 mais aussi bien avant : être aux commandes du développement durable et de la politique des transports et porter et mettre en œuvre la transition énergétique incontournable pour répondre aux défis environnementaux. »
« Nous avons bien sûr des différences avec les autres composantes de la majorité mais c’est justement pour les faire entendre en faisant valoir nos engagements que notre présence était nécessaire. »
« Les résultats électoraux convenables d’EELV aux élections municipales ont démontré que des concitoyens nous font confiance, ils reconnaissent notre esprit de responsabilité et notre capacité à gouverner, aussi bien localement que nationalement. »
« Maintenant, nous attendons des réponses rapides sur le calendrier de mise en œuvre et l’ampleur de la loi de transition énergétique et des positions claires sur la fiscalité écologique. Il faudra également continuer à peser sur la politique économique et sociale suivie et les contours du pacte de responsabilité ».
« J’entends poursuivre de la même manière mon rôle de parlementaire engagé et pragmatique, en restant attaché à toujours proposer des solutions constructives et sincères et en apportant la vision écologique sur chaque texte étudié, en particulier sur les questions de finances et d’économie que je suis attentivement pour le groupe écologiste. Tout en écoutant et en interrogeant les acteurs et habitants que je rencontre dans la circonscription ».
Emission France bleu Besançon – Le Forum des auditeurs :
http://www.francebleu.fr/infos/le-forum-des-auditeurs-et-l-invite/le-forum-131
Oui, on peut regretter la décision d’un très petit groupe dont Cécile DUFLOT, Vincent PLACE, bien sûr… Cette position relève bien plus d’une tactique politicienne et entraîne le risque de division voire d’éclatement du parti EELV. La position réaliste d’Eric ALAUZET est d’autant plus appréciable. Je précise que je ne suis pas membre d’EELV.
Je comprends le regret que le « grand » ministère de l’écologie ne soit pas sous la responsabilité d’EELV, mais je suis de ceux qui pensent que pour notre lisibilité politique il n’était plus possible de rester dans un gouvernement dit de gauche, mais conduit par un premier ministre qui pourrait tout aussi bien être au Modem ou à l’UDI. A quoi pourrait bien servir un ministre écologiste, sinon de caution avec pour conséquence de brouiller encore un peu plus notre discours politique, dans un gouvernement qui s’est mis aux ordres du Medef. Le pacte de compétitivité qui est désormais sa carte maîtresse est un cadeau sans contre-partie à la finance dont il serait naïf de croire un instant qu’elle renvoie l’ascenseur. De mon point de vue notre place est désormais dans un soutien critique et très vigilent de l’action de ce gouvernement.
Dommage que le travail de compromis et d’unité fait par Cécile Duflot et Martine Aubry soit anéanti dans ce contexte ou la division le ni-ni de droite et de gauche banalisent les idées du FHaine par médias irresponsables !
merci de ce comentaire sur le choix de EELV de ne pas participer au gouvernement. Comme vous je le regrette, et je vous avez raison d’oeuvrer sur le temps. A notre époque de zapping perpétuel nos concitoyens ont oublié qu’il faut du temps pour construitr efficacement que ce soit en politique, en éducation et dans toutes les activités humaines.
Bon courage à vous et je vous assure de ma solidarité et de ma confiance
Chantal Jacquin
Félicitations à vous pour votre fidélité au gouvernement! J’espère que vous pourrez convaincre tous vos collègues de soutenir ce nouveau gouvernement Walls et les pactes proposés
Je partage totalement le regret de notre député sur le refus d’EELV de participer au gouvernement et je trouve qu’il le dit même un peu trop gentiment. Ce choix me semble soit une mauvaise tactique, soit une preuve d’immaturité politique (abandon face aux difficultés bien trop tôt). Il aurait bien mieux valu continuer à pousser des valeurs liés au développement durable à l’intérieur du gouvernement où elles sont loin d’être solidement ancrées, c’est le moins qu’on puisse dire. Il aurait toujours été possible de démissionner plus tard quitte à le faire au besoin bruyamment. Si EELV ne réussit pas à conserver des ministres en poste plus de 2 ans, cela augure mal.